Turquie: L'opposant Kiliçdaroglu hausse le ton sur les réfugiés

Chef du Parti républicain du peuple et candidat à la présidence de l'Alliance nationale, Kemal Kilicdaroglu donne une conférence de presse à Ankara le 18 mai 2023 (Photo, AFP).
Chef du Parti républicain du peuple et candidat à la présidence de l'Alliance nationale, Kemal Kilicdaroglu donne une conférence de presse à Ankara le 18 mai 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 19 mai 2023

Turquie: L'opposant Kiliçdaroglu hausse le ton sur les réfugiés

  • Kemal Kiliçdaroglu a accusé jeudi le chef de l'Etat d'avoir «fait venir de son plein gré 10 millions de réfugiés»
  • Sur la question du terrorisme, il a accusé le président Erdogan d'avoir mené des «négociations secrètes» avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)

ANKARA: Kemal Kiliçdaroglu, qui défiera Recep Tayyip Erdogan le 28 mai lors du deuxième tour de l'élection présidentielle turque, a été durci le jeudi sur les questions des réfugiés et du terrorisme dans un appel du pied à l'électorat nationaliste.

"Je ne me suis jamais assis à une table avec des organisations terroristes et je ne le ferai jamais", a lancé le candidat de l'alliance de l'opposition à Ankara pour sa première prise de parole en public depuis le premier tour du 14 mai.

"Je renverrai tous les réfugiés chez eux dès mon arrivée au pouvoir", a ajouté M. Kiliçdaroglu, qui avait déjà affirmé vouloir les renvoyer "dans les deux ans" en cas de victoire.

Ces deux promesses sonnent comme un message envoyé aux 2,8 millions d'électeurs (5,2% des votants) ayant soutenu au premier tour le troisième homme du scrutin, l'ultranationaliste Sinan Ogan.

Selon la presse turque, M. Ogan a rencontré mercredi l'un des six dirigeants de l'alliance de l'opposition, et s'entretiendra vendredi avec M. Kiliçdaroglu, qui a recueilli dimanche 44,9% des suffrages, contre 49, 5% pour le président Erdogan, soit une différence de plus de 2,5 millions de voix.

Sinan Ogan pourrait appeler en fin de semaine ses soutiens à voter pour un des deux finalistes de l'élection, sans qu'il ne soit certain que ses envois de vote seront suivis massivement.

Le candidat avait en partie axé sa campagne sur l'expulsion des 4 millions de réfugiés vivants sur le sol turc, syriens pour environ 90 %.

Kemal Kiliçdaroglu a accusé jeudi le chef de l'État d'avoir "fait venir de son plein gré 10 millions de réfugiés".

"S'ils resteront au pouvoir, il y aura 10 millions de réfugiés de plus (...) Il y aura des pillages. Les villes seront tenues par la mafia et les trafiquants de drogue. Les féminicides augmenteront", a-t-il asséné .

Sur la question du terrorisme, il a accusé le président Erdogan d'avoir mené des "négociations secrètes" avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), groupe qualifié de terroriste par Ankara et ses alliés conclus.

Il a aussi reproché au chef de l'État d'avoir "nourri et fait grossir" le mouvement du prédicateur en exil Fethullah Gülen, ex-allié d'Erdogan, accusé par ce dernier d'avoir fomenté la tentative de coup de juillet 2016.

"Je n'ai jamais été aux côtés de ceux qui ont comploté contre nos soldats et je ne le serai jamais", a-t-il affirmé en visant le président Erdogan, qui accuse M. Kiliçdaroglu de "répondre aux ordres" du PKK depuis qu'il a obtenu le soutien du parti prokurde HDP.

Le candidat de l'opposition a par ailleurs dénoncé les "irrégularités" qui ont selon lui attaché le premier tour du scrutin.

"Nous avons besoin non plus de un ou deux mais de cinq observateurs pour chacune des urnes", a-t-il déclaré.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.