Plus d'un Soudanais sur deux a besoin d'aide humanitaire estime l'ONU

Des personnes se rassemblent dans la ville soudanaise de Wadi Halfa, à la frontière égyptienne, le 4 mai 2023 (Photo, AFP).
Des personnes se rassemblent dans la ville soudanaise de Wadi Halfa, à la frontière égyptienne, le 4 mai 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 18 mai 2023

Plus d'un Soudanais sur deux a besoin d'aide humanitaire estime l'ONU

  • L'ONU a revu à la hausse ses appels de fonds, indiquant avoir besoin de 2,6 milliards de dollars pour l'aide au Soudan
  • À cela s'ajoute près d'un demi-milliard de dollars pour aider les réfugiés ayant fui dans les pays voisins

KHARTOUM: Plus d'un Soudanais sur deux a besoin d'aide humanitaire, a annoncé mercredi l'ONU, après plus d'un mois de guerre entre l'armée et les paramilitaires que les efforts diplomatiques internationaux ne parviennent pas à faire cesser.

Mercredi, les combats ont encore fait trembler les maisons de plusieurs quartiers de Khartoum, la capitale aux rues désertes, d'où s'élevait une épaisse fumée noire.

Après un mois de combats qui ont fait près d'un millier de morts, environ 840 000 déplacés et 220 000 réfugiés, l'ONU a revu à la hausse ses appels de fonds, indiquant avoir besoin de 2,6 milliards de dollars pour l'aide au Soudan.

"Aujourd'hui, 25 millions de personnes - plus de la moitié de la population du Soudan - a besoin d'aide humanitaire et de protection", a déclaré le responsable des Affaires humanitaires à l'ONU, Ramesh Rajasingham.

À cela s'ajoute près d'un demi-milliard de dollars pour aider les réfugiés ayant fui dans les pays voisins.

Ces réfugiés seront plus d'un million au total cette année, prévoit l'ONU.

Des vivres qui se font de plus en plus rares

Avant la guerre lancée le 15 avril entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo, déjà une personne sur trois souffrait de la faim dans ce pays de 45 millions d'habitants.

Aujourd'hui, les vivres se font de plus en plus rares. À Khartoum, une ville de cinq millions d'habitants, ceux qui n'ont pas fui sont terrés chez eux, forcés de se rationner et à court d'argent car les banques sont fermées.

L'industrie agro-alimentaire, déjà à genoux après 20 ans d'embargo sous la dictature d'Omar el-Béchir, qui a pris fin en 2019, est bombardée comme les maisons, hôpitaux et institutions à Khartoum et dans d'autres villes.

L'usine Samil qui produisait "60% des traitements nutritionnels pour les enfants en grande carence alimentaire", selon l'Unicef, est partie en fumée.

L'aide humanitaire a été pillée. Médecins sans frontières a annoncé que "des hommes armés sont entrés mardi dans (son) entrepôt de Khartoum pour piller" au moins "deux véhicules remplis de fournitures".

Malgré le chaos qui règne à Khartoum et surtout dans la région du Darfour, frontalière du Tchad, où des combattants tribaux et des civils armés se mêlent aux combats, les négociations pour une trêve humanitaire semblent ne mener nulle part.

"Nous devons dire à ces généraux d'arrêter ce n'importe quoi", s'est emporté le président kényan William Ruto.

Mercredi, l'agence officielle soudanaise a diffusé pour la première fois une vidéo du général Burhane au milieu de soldats en liesse devant un bâtiment calciné du QG de l'armée à Khartoum.

Réunis à Djeddah, en Arabie saoudite, les représentants des belligérants sont censés dessiner des couloirs humanitaires pour laisser sortir les civils et faire entrer l'aide, sans avancées.

Risque de contagion

Pourtant, plaide Michael Dunford, le directeur régional du Programme alimentaire mondial (PAM), "il est vital que les humanitaires aient des accès, des ressources et des garanties de sécurité pour soutenir efficacement ceux qui dépendent d'eux pour survivre".

Toujours à Djeddah, où se tient vendredi un sommet de la Ligue arabe, les chefs de la diplomatie égyptienne et saoudienne ainsi que le patron de la Ligue arabe se sont dits en faveur d'un cessez-le-feu.

Les efforts diplomatiques se multiplient car les pays voisins redoutent une contagion. Mais, prévient le Rift Valley Institute, "il est difficile d'imaginer comment les deux généraux peuvent être forcés à cesser la violence".

Tous les deux, devenus rivaux après avoir mené ensemble le putsch d'octobre 2021, "voient l'existence de l'autre comme une menace", affirme le centre de recherche dans un rapport.

Derrière cette guerre, expliquent les experts, se joue aussi la compétition entre des populations qui monopolisent historiquement le pouvoir et les ressources, et les composantes les plus marginalisées de cette mosaïque ethnique.

"Si le conflit se poursuit, il y aura de plus en plus de risques que des acteurs externes soient impliqués", ajoute le Rift Valley Institute, alors que déjà, le Soudan et ses mines d'or sont devenus une destination convoitée par des mercenaires et combattants étrangers.


La Royal Saudi Air Force a achevé sa participation à l'exercice « Desert Flag » aux Émirats arabes unis

La Royal Saudi Air Force a conclu l'exercice « Desert Flag » aux Émirats arabes unis (X/@modgovksa)
La Royal Saudi Air Force a conclu l'exercice « Desert Flag » aux Émirats arabes unis (X/@modgovksa)
La Royal Saudi Air Force a conclu l'exercice « Desert Flag » aux Émirats arabes unis (X/@modgovksa)
La Royal Saudi Air Force a conclu l'exercice « Desert Flag » aux Émirats arabes unis (X/@modgovksa)
La Royal Saudi Air Force a conclu l'exercice « Desert Flag » aux Émirats arabes unis (X/@modgovksa)
La Royal Saudi Air Force a conclu l'exercice « Desert Flag » aux Émirats arabes unis (X/@modgovksa)
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  • Le lieutenant-colonel Adel Abou Malha, commandant du groupe de la force aérienne participant à l'exercice, a déclaré que celui-ci avait atteint ses objectifs
  • L'exercice de trois semaines comprenait des opérations aériennes offensives, défensives et stratégiques contre l'air, ainsi que le soutien aux forces terrestres dans de nouveaux scénarios complexes

RIYAD : Les Forces aériennes royales saoudiennes ont achevé vendredi leur participation à l'exercice multinational « Desert Flag » sur la base aérienne d'Al-Dhafra aux Émirats arabes unis, a annoncé le ministère saoudien de la Défense.

La RSAF a pris part à cet exercice aux côtés des forces d’un certain nombre de pays alliés.

Le lieutenant-colonel Adel Abou Malha, commandant du groupe de la force aérienne participant à l'exercice, a déclaré que celui-ci avait atteint ses objectifs, notamment en favorisant l’échange d'expériences militaires, en renforçant la préparation et l'efficacité au combat, ainsi qu’en consolidant les relations avec les forces participantes.

 Il a également souligné le professionnalisme du personnel de la RSAF.

L'exercice de trois semaines comprenait des opérations aériennes offensives, défensives et stratégiques contre l'air, ainsi que le soutien aux forces terrestres dans de nouveaux scénarios complexes.

La force aérienne saoudienne a participé avec six avions de chasse F-15SA, ainsi qu'avec des équipages aériens, techniques et de soutien, tout en effectuant 80 sorties de jour et de nuit en assurant des ravitaillements en vol.


Les troupes israéliennes pénètrent davantage dans Rafah alors que les chars coupent la ville en deux

Cette photo, diffusée par l'armée israélienne le 10 mai 2024, montre des soldats israéliens de la Brigade Givati opérant dans le territoire palestinien à l'est de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. (AFP)
Cette photo, diffusée par l'armée israélienne le 10 mai 2024, montre des soldats israéliens de la Brigade Givati opérant dans le territoire palestinien à l'est de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. (AFP)
Cette photo, fournie par les forces de défense israéliennes, montre un char israélien pénétrant du côté gazaoui du passage frontalier de Rafah le 7 mai 2024. (AP)
Cette photo, fournie par les forces de défense israéliennes, montre un char israélien pénétrant du côté gazaoui du passage frontalier de Rafah le 7 mai 2024. (AP)
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  • Quatre soldats israéliens ont été tués alors que le Hamas et le Djihad islamique opposent une résistance farouche
  • L'incursion d'Israël dans Rafah n'a pas atteint l'ampleur de l'invasion totale dont il menaçait

JEDDAH : Les troupes israéliennes ont pénétré davantage dans Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, vendredi, alors que leurs chars coupaient la ville en deux et encerclaient la partie orientale.

Les forces israéliennes ont fait face à une résistance farouche de la part des combattants du Hamas et du Jihad islamique. Par ailleurs, les combats ont également repris dans le nord de Gaza, où le Hamas s'est regroupé après avoir été chassé plus tôt dans la guerre. Quatre soldats israéliens ont été tués lors de ces combats.

L'incursion d'Israël dans Rafah n'a pas atteint l’ampleur de l’invasion totale dont il menaçait. Les États-Unis et d'autres alliés d'Israël s’opposent vivement à une offensive majeure, et Washington a menacé de suspendre les livraisons d'armes à Israël.

Cependant, les violents combats ont secoué la ville et font craindre l'imminence d'un assaut plus dévastateur à venir.

L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens a rapporté que plus de 110 000 personnes avaient fui Rafah, et que des familles, déjà contraintes à plusieurs déplacements pendant la guerre, ont dû le faire à nouveau.

« L'invasion totale n'a pas encore commencé et la situation est déjà désastreuse », a témoigné Raëd Al-Fayomi, un réfugié à Rafah. « Il n'y a ni nourriture ni eau. »

Les personnes en fuite ont établi de nouveaux camps de tentes à Khan Younes, partiellement détruite lors d'une précédente offensive israélienne, et dans la ville de Deir Al-Balah. L'organisation caritative Projet Espoir a signalé une augmentation du nombre de personnes de Rafah cherchant des soins pour des blessures par explosion, des infections et des grossesses dans sa clinique à Deir Al-Balah.

« Les gens sont contraints de fuir vers le néant. Il n'y a pas de maisons ni d'abris appropriés où se réfugier », a déploré Moses Kondowe, le chef d'équipe de l'organisation à Gaza à Rafah.

Georgios Petropoulos, un responsable de l'aide de l'ONU, a souligné le manque d'approvisionnement des travailleurs humanitaires pour s'installer dans de nouveaux endroits.

« Nous ne disposons tout simplement pas de tentes, de couvertures, de literie, ni des articles essentiels attendus par une population en mouvement et normalement fournis par le système humanitaire », a-t-il expliqué.

Les combats à Rafah ont rendu les points de passage cruciaux de l'aide inaccessibles, alors que les denrées alimentaires et autres fournitures étaient en quantité critique, selon les agences d'aide. Le Programme alimentaire mondial n'aura plus de nourriture à distribuer dans le sud de Gaza d'ici samedi, a averti Petropoulos.

De plus, les groupes d'aide ont signalé que le carburant sera également bientôt épuisé, ce qui entraînera l'interruption des opérations critiques des hôpitaux et la cessation des livraisons de secours dans le sud et le centre de Gaza.


Gaza: l'armée israélienne étend l'évacuation de quartiers de Rafah

Des personnes marchent dans une rue presque déserte de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 11 mai 2023, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe militant Hamas. Les frappes israéliennes ont touché Gaza le 11 mai après de nouvelles critiques des États-Unis sur la conduite de la guerre et une mise en garde de l'ONU contre un désastre "épique" en cas d'invasion pure et simple de la ville surpeuplée de Rafah. (Photo par AFP)
Des personnes marchent dans une rue presque déserte de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 11 mai 2023, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe militant Hamas. Les frappes israéliennes ont touché Gaza le 11 mai après de nouvelles critiques des États-Unis sur la conduite de la guerre et une mise en garde de l'ONU contre un désastre "épique" en cas d'invasion pure et simple de la ville surpeuplée de Rafah. (Photo par AFP)
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  • «D'autres quartiers» que ceux évacués ces derniers jours «ont été le théâtre d'activités terroristes du Hamas ces derniers jours et ces dernières semaines», indique en arabe sur X Avichay Adraee, porte-parole de l'armée
  • Avichay Adrae précise que des ordres d'évacuation ont également été émis pour les résidents de quartiers de Jabaliya et Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza

RAFAH, Gaza : L'armée israélienne a étendu samedi l'évacuation de l'est de Rafah, entamée en début de semaine, en enjoignant la population de quartiers supplémentaires de cette ville du sud de la bande de Gaza à se déplacer «immédiatement».

«D'autres quartiers» que ceux évacués ces derniers jours «ont été le théâtre d'activités terroristes du Hamas ces derniers jours et ces dernières semaines», indique en arabe sur X Avichay Adraee, porte-parole de l'armée.

Le message est aussi relayé sur le terrain.

«A tous les résidents et déplacés de la zone de Rafah, y compris les camps de Rafah, Shaboura, les quartiers administratifs, Jeneina et Khirbet al-Adas (....) vous vous trouvez dans une zone de combat dangereuse!», prévient l'armée dans des tracts, SMS et notes vocales.

Les quartiers cités sont situés dans la continuité ouest de ceux déjà évacués depuis lundi.

L'armée israélienne va «bientôt agir avec force contre les organisations terroristes dans votre secteur», y est-il écrit, et il est demandé aux habitants de «se diriger immédiatement vers la zone humanitaire» d'al-Mawasi, à une dizaine de kilomètres plus à l'ouest, le long de la plage dans l'ouest de la ville.

Dans ce message, Avichay Adrae précise que des ordres d'évacuation ont également été émis pour les résidents de quartiers de Jabaliya et Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza.

Lundi, l'armée israélienne avait déjà, en vue d'une opération «terrestre» que la communauté internationale exhorte à cesser, appelé à l'évacuation de quartiers de l'est Rafah où s'entassent 1,4 millions de Palestiniens poussés à l'extrême sud du territoire après plus de sept mois de guerre.

«Malheureusement, l'hôpital koweïtien spécialisé fait désormais partie des lieux menacés d'évacuation. Il n'y a pas d'autre endroit où les patients et les blessés peuvent se rendre», déplore Saheb al-Hams, directeur de l'établissement.

«Nous demandons maintenant une protection internationale immédiate de cet hôpital. Il n'y a pas d'autre endroit où les patients et les blessés peuvent se rendre», plaide-t-il dans un message vidéo adressé à la presse.

Ces injonctions surviennent alors que l'artillerie israélienne continue de frapper Rafah et d'autres villes de Gaza.

La guerre a éclaté le 7 octobre lorsque des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque inédite contre Israël, faisant plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive ayant fait jusqu'à présent 34.943 morts, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.