TRIPOLI: La Chambre des députés siégeant dans l'est de la Libye a suspendu mardi Fathi Bachagha, chef de l'exécutif parallèle qu'elle a nommé en 2021 pour tenter de déloger le gouvernement en place à Tripoli.
"La Chambre des députés a voté à l'unanimité la suspension du chef du gouvernement Fathi Bachagha et l'ouverture d'une enquête à son encontre", a annoncé le porte-parole de la Chambre des députés, Abdallah Bliheq, à l'issue d'une réunion à huis clos tenue à Benghazi.
Les députés ont chargé "le ministre des Finances, Oussama Hamad, de gérer les affaires de la Primature" dans l'attente des conclusions de l'enquête, a-t-il ajouté.
Les raisons de cette suspension n'étaient pas connues dans l'immédiat.
En mars 2022, Fathi Bachagha, ex-ministre de l'Intérieur originaire de Misrata (ouest), a été désigné par le Parlement siégeant dans l'est de la Libye à la tête d'un nouvel exécutif en concurrence avec le cabinet en place à Tripoli dirigé par Abdelhamid Dbeibah.
Deux mois plus tard, M. Bachagha a tenté un coup de force pour entrer à Tripoli mais, après plusieurs heures d'affrontements violents, ses partisans ont été repoussés, laissant derrière eux d'importants dégâts matériels dans la capitale.
Installé depuis avec son cabinet à Syrte (centre), le Parlement lui reproche de ne pas avoir évincé son rival malgré une motion de censure controversée en septembre 2021.
M. Bachagha, un poids lourd de l'Ouest, a choisi de nouer des alliances avec des figures de l'Est, le maréchal Khalifa Haftar et le président du Parlement basé à Tobrouk, Aguila Saleh, au nom de la "réconciliation nationale".
La Libye tente de s'extraire d'une décennie de violences depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Ces dernières années ont été marquées par les luttes de pouvoir et des violences fratricides, sur fond d'ingérences étrangères qui soutiennent un camp au détriment de l'autre.