En Tunisie, le caricaturiste Z, critique féroce du président Saied

Sur cette image prise le 25 avril 2023, l'architecte tunisien devenu caricaturiste connu uniquement par l'initiale «Z» pour protéger son anonymat, est photographié dans son bureau à Tunis (Photo, AFP).
Sur cette image prise le 25 avril 2023, l'architecte tunisien devenu caricaturiste connu uniquement par l'initiale «Z» pour protéger son anonymat, est photographié dans son bureau à Tunis (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 16 mai 2023

En Tunisie, le caricaturiste Z, critique féroce du président Saied

  • Z assure être «tombé par hasard» dans la caricature quand son blog a été censuré sous Ben Ali
  • Au fil des années, son trait, inspiré des BD de son enfance (Astérix ou Lucky Luke) s'est fait de plus en plus féroce et cru

TUNIS: Il dessine le président Kais Saied ventouse retournée sur la tête, le bras levé et sous les traits d'Hitler. Le caricaturiste "Z" est l'un des critiques les plus féroces de ce qu'il voit comme une "dictature" en Tunisie.

Lors d'un entretien avec l'AFP à Tunis, le dessinateur qui se fait appeler par la seule lettre "Z" a demandé de n'apparaître qu'en ombre chinoise sur les images pour conserver un anonymat adopté depuis 2007 sous la dictature de Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).

Étudiant, il venait d'ouvrir son site Debatunisie.com pour "questionner sur le plan de l'écologie et l'urbanisme" un méga-projet immobilier sur le lac de Tunis, qui accueille en hiver des centaines de flamants roses. Un animal – miroir de sa propre silhouette longiligne – devenu la signature de son blog de textes critiques et caricatures.

Sous Ben Ali, "l'anonymat était une nécessité, ensuite il y a eu la Révolution, donc théoriquement j'aurais pu me révéler au public mais il y avait l'islamisme qui menaçait tout ce qui était un peu contre Dieu, alors que pour un caricaturiste, la religion est un terrain de jeu formidable", explique le dessinateur.

Aujourd'hui, après le coup de force du président Saied qui s'est arrogé tous les pouvoirs en juillet 2021 et a fait emprisonner depuis début février une vingtaine d'opposants, "l'anonymat devient vital car certains se font arrêter à cause d'opinions parfois juste exprimées sur Facebook. Que dire pour un dessinateur qui critique nuit et jour le président !"

«Par hasard»

À cheval entre France et Tunisie, cet architecte de profession veut pouvoir circuler et s'exprimer librement. Il est peu publié en Tunisie mais ses comptes sur Twitter, Facebook ou Instagram sont très suivis.

Z assure être "tombé par hasard" dans la caricature quand son blog a été censuré sous Ben Ali: "avec l'image, j'ai pu contourner la censure et atteindre un public qui, à la base, n'était pas porté sur la politique ou avait peur".

Au fil des années, son trait, inspiré des BD de son enfance (Astérix ou Lucky Luke) s'est fait de plus en plus féroce et cru.

Dans ses dessins, outre la ventouse symbolisant des accès de folie d'un président voulant "purifier la Tunisie", Kais Saied chausse des claquettes, que portent aussi ses partisans dont Z dénonce le suivisme et "la bêtise": ils ont "en gros la tête dans les pieds, avec un bout de plastique pour boîte crânienne".

À ses yeux, le pouvoir actuel en Tunisie "est une dictature qui a pris un virage fasciste" grâce "à la caisse de résonance" des réseaux sociaux, qui sont "la voix de cette masse que Saied appelle le peuple".

À entonner un "discours de haine et discrimination", "il n'y a pas que Saied lui-même, on a l'impression qu'on peut se faire attaquer pour ses idées, dans la rue, par un oncle ou un cousin, qu'on est très vite taxé d'être islamiste ou un traître".

«Malédiction»

Aucun des dirigeants tunisiens depuis l'indépendance ne trouve grâce aux yeux de Z, pas même le "héros national" Habib Bourguiba avec lequel, dit-il, "tout a commencé: le népotisme et l'arrogance de la classe politique".

"C'est une sorte de malédiction, à se demander s'il n'y a pas un fantôme qui habite les sous-sols du Palais (présidentiel) de Carthage, qui fait que tous ceux qui y entrent perdent la tête", dit-il.

Même s'"il n'a pas la prétention" de changer les mentalités, Z est heureux des réactions suscitées par ses dernières créations légendées en arabe au lieu du français, même si elles lui attirent aussi menaces et insultes.

"J'ai l'impression de doubler la visibilité de mes dessins, j'atteins des gens rétifs à l'idée-même de caricature et un nouveau public, des adolescents pas très portés sur le français".

S'il s'est donné pour mission de publier au moins quatre caricatures par mois, il lui arrive d'en créer trois en une semaine : "quand l'actualité s'emballe comme en ce moment".

Malgré les risques, "se retrouver en dictature (lui) procure plus d'adrénaline que pendant les 10 ans de post-Révolution". "L'adrénaline de la peur me rappelle l'époque Ben Ali quand on jouait avec le feu, il y a quelque chose d'un peu jouissif", dit-il.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.