AMMAN: Vendredi, les Palestiniens ont déjoué un incendie criminel contre une église de Jérusalem-Est en éteignant le feu et en capturant l'auteur, un colon juif.
L'incident a eu lieu à l'église Gethsémani, près des jardins de Gethsémani, des lieux qui ont une inestimable valeur pour les chrétiens, car on pense que Jésus y a prié avant d'être arrêté.
L'agence de presse Wafa a cité le témoin Hamza Ajjaj, qui a décrit ce qu'il a vu. « Nous avons vu le gardien de l'église poursuivre un religieux juif qui semble avoir profité des restrictions de la Covid-19 pour tenter de brûler les bancs en bois de l'église », a rapporté l'agence. Quatre Palestiniens l'ont suivi et l'ont arrêté pendant que d'autres éteignaient le feu. La police est arrivée plus tard et a emmené le suspect.
L'évêque William Shomali du Patriarcat latin de Jordanie a condamné l'incident.
« Qu’une personne juive radicale essaie de brûler une église qui est proche du cœur de tous les chrétiens est douloureux et dégoûtant », a-t-il déclaré à Arab News. «Cet acte criminel se produit au moment de l'intronisation de notre nouveau patriarche. C'est blessant pour tous ceux qui travaillent constamment pour la réconciliation entre les peuples et les religions».
Ramzi Khoury, qui dirige le Comité présidentiel supérieur des affaires des Églises en Palestine, a en outre affirmé que l'attaque faisait partie d'une série d'actions qui visent à changer complètement l’image de la ville sainte.
« Nous avons vu des tentatives en ce sens sous diverses formes, y compris des tentatives de reprendre les hôtels de la porte de Jaffa, des harcèlements quotidiens à la mosquée Al-Aqsa ainsi qu’à d'autres endroits», a-t-il déclaré à Arab News.
Wadie Abu Nassar, qui est conseiller spécial du Conseil catholique, est préoccupé par cet incident et exige une enquête. Si le motif est le racisme, alors «de nombreuses conclusions devraient être tirées » afin d’éduquer les Israéliens dans les domaines du respect mutuel, a-t-il révélé à Arab News.
Wasfi Kailani, directeur exécutif du Fonds hachémite pour la restauration d’Al-Aqsa et du Dôme du Rocher, a constaté qu'il y avait eu plus de 45 incidents de ce type contre des sites religieux entre 2000 et 2018.
«Cela fait partie d'une campagne qui rejette tout ce qui n'est pas juif. Dans toutes ces attaques contre les institutions religieuses, personne n'a été tenu responsable de ces actes méprisables».
Vera Baboun, ancienne maire de Bethléem et membre du Conseil national palestinien, a évoqué la tentative d'incendie de l'église comme un rappel de « l'événement historique de trahison, de haine, d'oppression et de tyrannie » qui a eu lieu dans le même lieu où Jésus a prié le jour de son arrestation et de sa crucifixion. Ce type de «haine et d’inimitié» est à l’origine des actes de l’occupation israélienne dont souffrent les Palestiniens, a ajouté Baboun.
L'évêque orthodoxe Atallah Hanna a confirmé que la criminelle tentative d'incendie était un signal dangereux qui reflétait formellement le racisme institutionnel. «Jérusalem est une ville sainte pour les trois religions monothéistes, mais malheureusement, il y a toujours ceux qui refusent de reconnaître son caractère unique et le fait que tous les lieux saints, qu'ils soient chrétiens ou musulmans, devraient être protégés contre de telles attaques», a-t-il déclaré à Arab News.
L'évêque a de plus assuré que, quoi qu'il arrive, « nous sommes à Jérusalem pour y rester ».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com