Erdogan vs Kiliçdaroglu: deux voies pour la Turquie

Le président turc arrive pour une prière nocturne lors de sa visite à la grande mosquée Sainte-Sophie dans le cadre de sa campagne présidentielle avant les élections présidentielles et législatives du 14 mai, à Istanbul, le 13 mai 2023. (AFP).
Le président turc arrive pour une prière nocturne lors de sa visite à la grande mosquée Sainte-Sophie dans le cadre de sa campagne présidentielle avant les élections présidentielles et législatives du 14 mai, à Istanbul, le 13 mai 2023. (AFP).
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Publié le Dimanche 14 mai 2023

Erdogan vs Kiliçdaroglu: deux voies pour la Turquie

  • La Turquie choisit dimanche entre Recep Tayyip Erdogan, le tribun au pouvoir depuis vingt ans, et Kemal Kiliçdaroglu, à la tête d'une large coalition
  • Le pouvoir d'un seul homme ou une direction collégiale, l'autocratie ou le rétablissement promis de l'état de droit: deux avenirs possibles, deux choix de société s'ouvrent à ce pays de 85 millions d'habitants, clivé comme jamais

ISTANBUL : L'un hurle au risque de chaos, l'autre promet le retour du printemps.

La Turquie choisit dimanche entre Recep Tayyip Erdogan, le tribun au pouvoir depuis vingt ans, et Kemal Kiliçdaroglu, à la tête d'une large coalition.

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Le président turc Recep Tayyip Erdogan (à droite) prononce un discours lors d'un rassemblement dans le quartier de Beyoglu à la veille des élections présidentielles et législatives, sur la rive européenne d'Istanbul, le 13 mai 2023. (AFP). 

Le pouvoir d'un seul homme ou une direction collégiale, l'autocratie ou le rétablissement promis de l'état de droit: deux avenirs possibles, deux choix de société s'ouvrent à ce pays de 85 millions d'habitants, clivé comme jamais.

Entre Erdogan, 69 ans, qui joue son maintien au pouvoir, et Kiliçdaroglu, 74 ans, ce n'est pas une affaire de génération mais de style et de conviction.

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Le président du Parti républicain du peuple (CHP) et candidat à la présidence de la Turquie, Kemal Kilicdaroglu (C), se rend à Anitkabir, le mausolée du fondateur de la Turquie Mustafa Kemal Ataturk, lors d'une campagne électorale à Ankara, le 13 mai 2023. (AFP). 

Le chef de l'Etat, issu d'une famille humble installée dans un quartier populaire d'Istanbul sur la Corne d'or, musulman dévot, chantre des valeurs familiales, demeure le champion de la majorité conservatrice longtemps dédaignée par une élite urbaine et laïque.

'Notre chef'

"Erdogan est notre chef et nous sommes ses soldats!", clamait samedi une fervente supportrice, Sennur Henek, 48 ans, attendant le "Reis", comme le surnomment ses plus fidèles partisans, pour son dernier meeting de campagne dans son quartier d'origine, Kasimpasa.

Ancien maire d'Istanbul (1994-1998), Erdogan s'est hissé au pouvoir en 2003 après la victoire l'année précédente aux élections du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) qu'il a fondé.

Kemal Kiliçdaroglu, né dans un milieu modeste à Dersim (aujourd'hui Tunceli) en Anatolie orientale, économiste de formation et ancien haut fonctionnaire, il a dirigé la puissante Sécurité sociale turque.

Il est depuis 2010 le chef du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) fondé par le père de la nation turque, Mustafa Kemal Atatürk, qui a longtemps promu une laïcité dure.

Preuve de leurs convictions respectives, Erdogan a terminé sa campagne samedi soir devant l'ex-basilique Sainte-Sophie d'Istanbul, qu'il a convertie en mosquée en 2020, quand son opposant se recueillait à Ankara devant le mausolée d'Atatürk.

Kiliçdaroglu appartient à la communauté alévie, une branche hétérodoxe de l'islam considérée comme hérétique par les sunnites rigoristes, ce qui a été longtemps vu comme un obstacle possible à son élection.

Mais le candidat de l'opposition a su contourner cet écueil, dans une courte vidéo où il a abordé frontalement la question, vue plus de 100 millions de fois sur Twitter.

Il a su également rassurer certains conservateurs en promettant une loi pour garantir aux femmes le droit de porter le voile, telles qu'on les croise fréquemment dans ses meetings.

Elections en Turquie, mode d'emploi

La Turquie est appelée aux urnes dimanche pour désigner son nouveau président et renouveler son parlement. Mode d'emploi.

Primo-votants et observateurs

Quelque 64 millions d'électeurs (sur 85 millions d'habitants) sont inscrits.

Parmi eux, 3,4 millions qui ont déjà voté à l'étranger, et 5,2 millions de jeunes primo-votants qui n'ont connu que M. Erdogan et sa dérive autocratique depuis les grandes manifestations de 2013 et le coup d'Etat raté de 2016.

Des centaines d'observateurs sont déployés dans les 50 000 bureaux de vote ouverts entre 08h00 (05H00 GMT) et 17h00 (14h00 GMT), y compris dans les zones du sud du pays dévastées par le séisme du 6 février.

Le Conseil de l'Europe doit par exemple dépêcher 350 observateurs, en plus de ceux désignés par les partis, dont les 300 000 mobilisés par l'opposition.

En 2018, le taux de participation avait dépassé les 86%.

Duel entre deux camps

Quatre noms figurent sur les bulletins de la présidentielle: celui de Recep Tayyip Erdogan, 69 ans dont vingt au sommet de l'Etat, et chef du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur).

Face à lui Kemal Kiliçdaroglu, chef du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate et laïque fondé par Mustafa Kemal sur les ruines de l'empire ottoman). L'ancien fonctionnaire de 74 ans mène une coalition de six formations allant de la droite nationaliste au centre-gauche libéral.

Sinan Ogan, un ancien député d'extrême droite, est également en lice, crédité de moins de 5% des intentions de vote dans les dernières enquêtes d'opinion.

Un quatrième candidat, Muharrem Ince, s'est désisté jeudi, mais trop tard pour voir son nom retiré des bulletins.

Si aucun candidat n'obtient la majorité dimanche, un second tour aura lieu le 28 mai.

L'enjeu des législatives

Elles permettent dans un scrutin proportionnel de désigner les 600 membres de la Grande assemblée nationale, un parlement monocaméral au rôle éclipsé depuis la réforme constitutionnelle de 2017 et par le régime présidentiel fort qui en a découlé.

Le bloc formé par l'AKP de M. Erdogan et ses alliés du mouvement nationaliste MHP détient actuellement la majorité.

L'opposition ambitionne de lui ravir et même d'obtenir la majorité des deux tiers requise pour modifier la Constitution.

Une cohabitation est possible mais rendrait la gouvernance difficile.

Président jusqu'en 2028 ?

Le président ne peut théoriquement siéger que pour deux mandats de cinq ans.

M. Erdogan peut prétendre endosser pour la troisième fois la fonction suprême car il n'a pas été tenu compte du mandat effectué après sa victoire à la présidentielle de 2014 sous l'ancien système, après 12 années passés en tant que Premier ministre.

M. Erdogan, pourrait donc en théorie rester à la tête du pays jusqu'en 2028.

M. Kiliçdaroglu quant à lui a suggéré qu'il ne resterait qu'un seul mandat s'il est élu dimanche.

'Ramener la démocratie'

Erdogan, bretteur infatigable, s'empare des foules, hausse le ton, manie l'invective et même l'insulte, traite son adversaire de "terroriste", dénonce un complot de l'Occident, peut parler plus d'une heure en scène jusqu'à trois fois par jour.

Il défend son bilan, le développement du pays et des infrastructures au cours de ses deux décennies de pouvoir - mais glisse sur la crise économique qui engloutit son pays avec une inflation toujours supérieure à 40% et une monnaie dévaluée de moitié en deux ans.

Kiliçdaroglu a privilégié la collégialité de ses meetings: fréquemment accompagné sur scène des très populaires maires CHP d'Istanbul Ekrem Imamoglu et d'Ankara, Mansur Yavas, et des dirigeants des partis alliés, il parle peu.

Privé d'accès à la plupart des chaînes de télévision turque, qui retransmettent chacun des meetings du président en direct, il a misé sur les réseaux sociaux et a développé sa vision de l'avenir dans de courtes vidéos faites maison, tournées notamment dans sa cuisine et qui ont fait un carton sur Twitter.

"Kemal", comme il s'annonce sur ses affiches, se pose aussi en "Monsieur Propre", dénonçant depuis des années la corruption et le népotisme qui gangrènent selon lui les sommets de l'Etat.

"Êtes-vous prêts pour ramener la démocratie dans ce pays ? A ramener la paix ?", a-t-il demandé vendredi soir en clôture de son dernier meeting à Ankara.

S'il est élu, Kiliçdaroglu a l'intention de réintégrer le palais présidentiel choisi par Mustafa Kemal à Ankara en 1923, lors de la proclamation de la République. Et de délaisser le fastueux palais de plus de 1.100 pièces construit par Erdogan.

Turquie, dans Antakya dévastée : «Je ne revoterai pas pour Erdogan»

Mehmet Topaloglu est arrivé parmi les premiers dimanche pour voter : «il faut du changement, ça suffit», lance cet habitant d'Antakya, ville du sud de la Turquie anéantie par le séisme du 6 février.

Les élections présidentielle et législatives turques qui se déroulent cette année sont pour lui différentes «en raison du tremblement de terre et de l'économie».

«J'ai voté (Recep Tayyip) Erdogan pour ses deux premiers mandats, mais là, je ne revoterai pas pour lui, même si c'était mon père», lâche l'éleveur et père de quatre enfants, à l'entrée d'une école de la ville transformée en bureau de vote.

Semra Karakas et sa fille Aylin, 23 ans, ont fait quatorze heures de car pour revenir voter à Antakya. Leur appartement n'a pas résisté au séisme du 6 février qui a fait plus de 50.000 morts dans le sud de la Turquie. Les deux femmes vivent depuis à Antalya, sur la côte sud du pays.

«Avant même le séisme mon vote était défini, mais avec le séisme ça s'est confirmé», lâche la fille, étudiante en architecture, pantalon noir et veste blanche, devant un des douze conteneurs blancs acheminés dans la cour de l'école pour permettre aux électeurs de voter.

Plus de 5,3 millions de jeunes gens votent pour la première fois cette année et se sentent durement affectés par la crise économique, l'inflation et la dévaluation de la monnaie.

«L'Etat ne nous est pas venu en aide» et ses représentants «sont arrivés trois ou quatre jours après» le sinistre, reprend Aylin Karakas, affirmant que les votes pour le président turc Erdogan, au pouvoir depuis vingt ans, «vont beaucoup baisser» cette année dans la province d'Hatay, celle d'Antakya, particulièrement meurtrie par le drame qui a fait aussi trois millions de disparus.

- «Bébés morts» -

Sa mère évoque avec émotion «les bébés morts» dans les décombres en attendant les secours qui n'arrivaient pas, certains, souligne-t-elle, «de froid».

«Cette catastrophe va impacter le vote», affirme-t-elle, alors que les sondages placent le principal opposant au chef de l'Etat, Kemal Kiliçdaroglu, en bonne posture.

Un groupe de jeunes entre dans la cour : «Tayyip Erdogan doit se casser !», lance l'un d'eux, Sercan, qui refuse de donner son nom de famille après avoir qualifié le président de tous les noms d'oiseaux.

«Toutes les élections sont importantes mais celle-ci l'est plus que les autres à cause du séisme», explique plus doctement Cemil Kanatçi, béret gris sur le crâne, quelques mètres en arrière.

Votera-t-il différemment que par le passé ? «C'est possible», dit pudiquement le septuagénaire.

«Ces élections sont beaucoup plus importantes», affirme également Deryer Deniz, 35 ans.

Cette travailleuse médicale, longues boucles blondes, vit avec six autres personnes dans une tente depuis le séisme. Elle dit connaître «beaucoup d'électeurs qui votaient coûte que coûte pour Erdogan» et ne voteront plus pour le chef de l'Etat sortant cette année, sans savoir si cela sera suffisant pour faire basculer le scrutin.

«Mais si le gouvernement tombe, (la province de) Hatay aura eu son rôle», lâche-t-elle.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.