Ukraine: Le groupe Wagner menace de quitter Bakhmout et éreinte l'état-major russe

Le chef du groupe Wagner, Yevgeny Prigozhin, a déclaré que les pertes de ses hommes «augmentent de façon exponentielle chaque jour en raison du manque de munitions» (Photo, AP).
Le chef du groupe Wagner, Yevgeny Prigozhin, a déclaré que les pertes de ses hommes «augmentent de façon exponentielle chaque jour en raison du manque de munitions» (Photo, AP).
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Publié le Samedi 06 mai 2023

Ukraine: Le groupe Wagner menace de quitter Bakhmout et éreinte l'état-major russe

  • Un retrait de Wagner de Bakhmout, où cette organisation est en première ligne, laisserait l'armée russe en délicate posture
  • Le chef de Wagner accuse depuis des mois l'état-major russe de ne pas fournir suffisamment de munitions à ses hommes pour les priver d'une victoire à Bakhmout

MOSCOU: Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a menacé vendredi de retirer la semaine prochaine ses troupes de la ville de Bakhmout, l'épicentre des combats dans l'Est de l'Ukraine, accusant l'état-major russe de le priver de munitions.

Laissant exploser sa colère dans plusieurs vidéos d'une rare virulence, l'homme d'affaires Evguéni Prigojine a aussi mis en cause le haut commandement pour les "dizaines de milliers" de Russes tués et blessés en Ukraine.

Un retrait de Wagner de Bakhmout, où cette organisation est en première ligne, laisserait l'armée russe en délicate posture, au moment où les Ukrainiens disent achever leurs préparatifs avant une grande offensive présentée comme imminente.

Signe qu'elles anticipent un prochain embrasement du front, les autorités installées par la Russie dans des zones qu'elle occupe dans le sud ont annoncé vendredi l'évacuation partielle de 18 localités sous leur contrôle.

Le chef de Wagner accuse depuis des mois l'état-major russe de ne pas fournir suffisamment de munitions à ses hommes pour les priver d'une victoire à Bakhmout qui ferait de l'ombre à l'armée régulière, laquelle a essuyé des revers l'an dernier.

Mais, dans trois vidéos diffusées vendredi par son service de presse, les attaques de M. Prigojine atteignent un niveau sans précédent, exposant les vives tensions qui existent au sein des forces de Moscou.

"Le 10 mai 2023, nous devrons transférer nos positions à Bakhmout aux unités du ministère de la Défense et retirer les éléments de Wagner vers l'arrière pour panser nos plaies", y déclare-t-il.

M. Prigojine motive cette décision par son refus de laisser "(ses) gars, sans munitions, subir des pertes inutiles et injustifiées".

Si ces déclarations prennent la forme d'une annonce, il pourrait en fait s'agir d'un ultimatum: le patron de Wagner est coutumier des déclarations à chaud et il lui arrive de faire machine arrière.

Tensions

Dans une des vidéos, M. Prigojine accuse nommément le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou et le chef de l'état-major Valéri Guérassimov d'être responsables de "dizaines de milliers de tués et de blessés" en Ukraine.

"Ils porteront la responsabilité de dizaines de milliers de tués et de blessés devant leurs mères et leurs enfants", lâche-t-il.

La charge contre l'état-major avait débuté avec une première vidéo macabre mise en ligne dans la nuit de jeudi à vendredi, dans laquelle on voit M. Prigojine déambuler parmi des dizaines de cadavres alignés sur le sol.

"Ces gars sont de Wagner. Ils sont morts aujourd'hui, leur sang est encore chaud (...) Ils sont morts pour que vous puissiez vous engraisser dans vos bureaux !", s'exclame-t-il, le visage déformé par la rage.

"Vous vous asseyez dans vos clubs hors de prix et vos enfants profitent de la vie, font des vidéos sur YouTube !", poursuit-il en lançant des insultes. "Choïgou ! Guérassimov ! Où sont mes putains d'obus ?!", tonne M. Prigojine.

Interrogé par la presse sur ces tensions, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a répondu avoir "vu les déclarations" du chef de Wagner mais a refusé de les commenter.

De son côté, le ministère russe de la Défense a fait comme si de rien n'était dans son bulletin quotidien, évoquant laconiquement les "offensives" des hommes de ce groupe paramilitaire à Bakhmout, "appuyés" par "les unités aéroportées" de l'armée régulière.

Le dirigeant tchétchène, Ramzan Kadyrov, habitué aux diatribes offensives sur le conflit, a appelé sur Telegram l'état-major russe à "se rendre" à Bakhmout "et régler les choses" pour "sortir de cette situation".

Tandis que les tensions éclatent au grand jour, sur le terrain, les combats se poursuivent.

Selon la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar, la Russie espère conquérir Bakhmout d'ici mardi, le jour où elle célèbre en grande pompe la victoire sur l'Allemagne nazie dans une grande fête d'exaltation patriotique.

Mme Maliar pense que la nouvelle tactique de Moscou consiste à "retirer des hommes de Wagner" pour les "remplacer par des unités d'assaut de parachutistes" de l'armée.

Quoiqu'il en soit, ces désaccords ressurgissent au moment où Kiev affirme se préparer à tenter de manière imminente de reconquérir les territoires occupés.

Face à "la hausse (du nombre) des bombardements" ukrainiens, les autorités installées par la Russie dans les zones qu'elle occupe dans la région méridionale de Zaporijjia ont annoncé l'évacuation de 70 000 personnes de 18 localités.

Les analystes citent Zaporijjia comme un théâtre possible de la grande offensive annoncée depuis des semaines par Kiev.

Multiplication des attaques

A des milliers de kilomètres du champ de bataille, au cours d'un déplacement en Inde, le chef de la diplomatie russe a une nouvelle fois accusé les Etats-Unis d'être liés à une attaque présumée de drones ukrainiens contre le Kremlin que Moscou assure avoir déjouée mercredi.

"La capacité de nos amis ukrainiens et occidentaux à mentir est très bien connue", a en effet dit Sergueï Lavrov, balayant les démentis de Kiev et de Washington.

La coupole du Palais du Sénat au Kremlin, endommagée mercredi par la chute d'un drone lors de l'attaque présumée, a d'ailleurs été restaurée, a indiqué dans la soirée la présidence russe, citée par les agences de presse.

Cet incident, inédit depuis le début de l'offensive russe, s'inscrit dans un contexte inquiétant pour Moscou de multiplication des attaques de ce genre.

Vendredi, un nouvel incendie s'est déclaré dans une raffinerie de pétrole visée par un drone dans une région proche de l'Ukraine, selon les secours cités par l'agence de presse TASS.


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.