Ukraine: Wagner dit contrôler Bakhmout «au sens légal», Kiev affirme «tenir»

Des médecins du bataillon Da Vinci Wolves évacuent un militaire ukrainien légèrement blessé près de la ligne de front près de Bakhmout, dans la région de Donetsk, le 1er avril 2023 (Photo, AFP).
Des médecins du bataillon Da Vinci Wolves évacuent un militaire ukrainien légèrement blessé près de la ligne de front près de Bakhmout, dans la région de Donetsk, le 1er avril 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 03 avril 2023

Ukraine: Wagner dit contrôler Bakhmout «au sens légal», Kiev affirme «tenir»

  • Les troupes russes ont progressé ces derniers mois au nord et au sud de la ville
  • Ville de quelque 70.000 habitants avant la guerre, Bakhmout est le théâtre de combats particulièrement violents

MOSCOU: Le groupe paramilitaire russe Wagner a revendiqué lundi la prise de la mairie de Bakhmout, affirmant que cette conquête signifiait qu'il contrôlait désormais la ville "au sens légal", l'Ukraine assurant pour sa part qu'elle tenait encore cette localité de l'est du pays où des combats acharnés font rage depuis des mois.

"Au sens légal, Bakhmout a été capturée. L'ennemi est concentré dans les zones ouest", a déclaré sur Telegram le chef de Wagner, Evguéni Prigojine.

Une vidéo accompagnant son message montre M. Prigojine brandissant un drapeau russe avec une inscription en l'honneur de Vladlen Tatarskiï, blogueur militaire russe fervent défenseur de l'offensive en Ukraine tué dimanche par l'explosion d'une bombe. Cet attentat dans un café du centre historique de Saint-Pétersbourg a également fait 25 blessés, selon les autorités.

"Les commandants des unités qui ont pris la mairie et tout le centre iront hisser ce drapeau", a déclaré M. Prigojine. "Voici l'entreprise militaire privée Wagner, voici les gars qui ont pris Bakhmout. D'un point de vue juridique, elle est à nous", clame-t-il.

L'état-major ukrainien a affirmé le contraire. "L'ennemi n'a pas arrêté son assaut sur Bakhmout. Cependant, les défenseurs ukrainiens tiennent courageusement la ville en repoussant de nombreuses attaques ennemies", a indiqué dimanche soir l'état-major ukrainien sur sa page Facebook.

"Bakhmout, Avdiivka et Maryinka restent au centre des hostilités", a-t-il ajouté dans son point de situation de lundi à l'aube. "L'ennemi n'arrête pas ses assauts sur Bakhmout, essayant d'en prendre complètement le contrôle. Nos soldats ont repoussé plus de 20 attaques ennemies", a-t-il poursuivi.

Ville de quelque 70.000 habitants avant le conflit, Bakhmout est le théâtre de combats particulièrement violents depuis des mois. Du fait de la longueur de la bataille et des lourdes pertes subies par les deux camps, la ville est devenue le symbole de la lutte entre Russes et Ukrainiens pour le contrôle de la région industrielle du Donbass.

Les troupes russes ont progressé ces derniers mois au nord et au sud de la ville, coupant plusieurs routes d'approvisionnement ukrainiennes et s'emparant de sa partie orientale. Le 20 mars, Evguéni Prigojine avait affirmé que Wagner contrôlait 70% de Bakhmout.

L'Ukraine estime que la bataille pour Bakhmout est essentielle pour contenir les forces russes sur l'ensemble du front oriental, même si les analystes jugent l'importance stratégique de la ville limitée.

Dans son adresse de dimanche soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reconnu que la situation à Bakhmout était difficile pour ses troupes.

«C'est chaud!»

"Je suis reconnaissant envers nos guerriers qui se battent près d'Avdiivka, de Maryinka et de Bakhmout. Surtout Bakhmout! C'est particulièrement chaud là-bas aujourd'hui!", a déclaré M. Zelensky.

La situation dans la région "est toujours très tendue", a souligné pour sa part dimanche la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar, avant l'annonce du chef de Wagner. "L'ennemi essaie d'engager non seulement les combattants de Wagner mais aussi des unités de parachutistes professionnels. Des pertes en hommes excessivement élevées n'arrêtent pas l'ennemi", a-t-elle ajouté.

A environ 27 km de Bakhmout, à Kostiantynivka, un bombardement russe dimanche a fait six morts et 11 blessés, selon les autorités ukrainiennes.

Ce sont "juste des quartiers d'habitation", "des civils ordinaires d'une ville ordinaire du Donbass" qui ont été visés, a réagi le président Zelensky.

Des journalistes de l'AFP y ont vu un vaste cratère dans une cour et des fenêtres brisées du rez-de-chaussée aux étages supérieurs dans deux bâtiments de 14 étages. Les toits de maisons voisines étaient fracassés.

La police a affirmé que la Russie avait procédé dans la matinée à une "attaque massive", soit six frappes de missiles S-300 et Ouragan

"Seize immeubles d'habitation, huit résidences privées, un jardin d'enfants, un bâtiment administratif, trois voitures et un gazoduc", ont au total été touchés, a-t-elle souligné.

Lilia, une étudiante en psychologie de 19 ans rencontrée devant son immeuble fortement endommagé, des éclats de verre tombant encore des fenêtres pendant qu'elle parlait, s'est dite "choquée".

"J'ai eu beaucoup de chance de ne pas avoir été à la maison à ce moment-là", a-t-elle confié.

Nina, une retraitée, constatait les dégâts causés à son appartement au rez-de-chaussée d'un bâtiment datant de l'ère soviétique. Elle n'était pas non plus chez elle lorsque les explosions se sont produites.

"Les portes intérieures et la porte d'entrée ont été soufflées. Un mur de séparation interne s'est brisé. Il ne reste plus une seule fenêtre", a-t-elle expliqué.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.