Macron et Borne chargent Mélenchon, accusé de faire la «courte échelle» au RN

Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. (Photo, AFP)
Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 03 mai 2023

Macron et Borne chargent Mélenchon, accusé de faire la «courte échelle» au RN

  • L'exécutif réfléchit à une nouvelle loi anticasseurs, après cette journée de mobilisation très suivie dans un contexte d'opposition persistante à la réforme des retraites, lors de laquelle plus de 400 policiers et gendarmes ont été blessés
  • Mélenchon est sous le feu des critiques du gouvernement depuis mardi pour n'avoir pas condamné les violences de certains manifestants contre les policiers

PARIS: Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont à leur tour attaqué mercredi Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise, qui font "la courte échelle" au Rassemblement national selon le chef de l’État et "continuent de mettre en cause les forces de l'ordre" après le 1er-Mai pour la Première ministre.

L'exécutif réfléchit par ailleurs à une nouvelle loi anticasseurs, après cette journée de mobilisation très suivie dans un contexte d'opposition persistante à la réforme des retraites, lors de laquelle plus de 400 policiers et gendarmes ont été blessés, selon le ministère de l'Intérieur.

"Les Insoumis font la courte échelle au RN", a estimé M. Macron lors du Conseil des ministres, ajoutant que "les factieux nourrissent les factions", selon des propos rapportés par BFMTV et confirmés à l'AFP par un participant.

"A l'offensive", le président "a été extrêmement ferme, a condamné" M. Mélenchon, selon un autre participant.

Le leader de LFI est sous le feu des critiques du gouvernement depuis mardi pour n'avoir pas condamné les violences de certains manifestants contre les policiers.

Les "nouvelles outrances" du leader d'extrême gauche "s'inscrivent dans une remise en cause permanente de nos institutions", a de son côté accusé la Première ministre lors des questions au gouvernement au Sénat.

Mme Borne a vu dans ses dernières déclarations "une nouvelle étape" dans une entreprise destinée à "saper la confiance de nos concitoyens dans notre démocratie".

"+A bas la mauvaise République+, dit-il. Chacun le sait bien: pour Jean-Luc Mélenchon, la seule bonne République, c'est lui", a lancé la cheffe du gouvernement, en référence la formule utilisée le 1er-Mai par le leader de LFI pour redire son opposition à la Ve République.

"Madame Borne, après Darmanin, joue sa vilaine partition de calomnies et de haine contre moi. Vivement qu'une personne aussi nuisible au pays quitte le pouvoir", a réagi l'ancien candidat à la présidentielle mercredi sur Twitter.

Au même moment, à l'Assemblée nationale, se tenait un nouveau débat tendu sur le maintien de l'ordre et la "répression du mouvement social", à l'initiative de... La France insoumise. La cheffe du groupe des insoumis Mathilde Panot a lancé la charge contre la "Macronie, citadelle assiégée" pour qui "il n'est plus question de sauver l'ordre public mais l'ordre établi".

Nouveau texte anticasseurs?

Sur le banc du gouvernement, le ministre délégué aux Outre-Mer Jean-François Carenco a souligné que "la très très grande majorité des manifestations se passent très bien". Mais des "éléments pertubateurs ont infiltré les cortèges".

Il a reproché à plusieurs reprises à la gauche de l'interrompre. 

Il s'est brièvement absenté pendant une question d'un élu Renaissance, suscitant l'ire de la gauche. A son retour, le ministre Carenco a évoqué un coup de fatigue.

Mathilde Panot a demandé une suspension de séance en réclamant en vain la venue du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Dans ce contexte, l'exécutif a dit réfléchir à un nouveau texte anticasseurs, pour "s'adapter" à leurs "nouveaux usages" lors des manifestations, a résumé le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.

"Est-ce que l'arsenal législatif, est-ce que la loi aujourd'hui permet de le faire ? Je rappelle qu'en 2019, on a adopté un texte important qui a permis d'avoir des améliorations" mais "on n'était pas allé complètement au bout", a-t-il poursuivi.

Il évoquait la loi adoptée sur fond de crise des "gilets jaunes" et dont le Conseil constitutionnel avait cependant censuré certaines mesures, en particulier la possibilité pour les préfets de prononcer des interdictions administratives de manifester.

"Pas de réponse à ce stade" sur la nécessité d'un texte de loi, pour le porte-parole du gouvernement. Mais "en tous cas, on y réfléchit", avait déclaré, dans la matinée sur RTL, Éric Dupond-Moretti, précisant qu'il rencontrerait Gérald Darmanin vendredi pour "travailler ensemble" sur ce sujet.

Devant le Sénat, M. Darmanin a plus explicitement évoqué "une proposition de loi ou d'un projet de loi", en réponse à la sénatrice Les Républicains (LR) Muriel Jourda qui lui demandait ce que faisait le gouvernement pour maintenir l'ordre.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.