PARIS: Le gouvernement et la droite ont accusé mardi de "complicité" le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon pour ne pas avoir condamné les violences contre les forces de l'ordre lors des manifestations du 1er-mai, dont il a rendu responsable à "100%" le ministre Gérald Darmanin.
"Je n'ai pas entendu M. Mélenchon condamner ces violences", a déploré sur LCI le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, au lendemain d'une mobilisation encore forte contre le recul de l'âge de la retraite à 64 ans, marquée par des heurts notamment à Paris, Nantes et Lyon.
"Au contraire, on sent bien une forme de complicité et c'est ça qui est extrêmement grave", a ajouté le sénateur, assurant que La France insoumise "ne veut pas abattre la réforme des retraites, mais la Ve République".
En marge des manifestations du 1er-mai, 540 personnes ont été interpellées en France, dont 305 à Paris, et 406 policiers et gendarmes ont été blessés, selon le ministre de l'Intérieur.
Au sein du RN, le vice-président du parti, Sébastien Chenu, s'en est également pris sur France Inter au leader de LFI: "Je ne crois pas au moment où je vous parle avoir entendu l'extrême gauche, M. Mélenchon ou ses amis, condamner ces violences. C'est grave pour notre pays".
"C'est entre l’ambiguïté et la complicité!", a déploré Gérald Darmanin sur BFMTV. "Où est la condamnation contre les gens qui attaquent les forces de l'ordre?", s'est-il emporté, accusant le patron de LFI "d’exciter tout le monde".
Dans un tweet diffusé mardi, Jean-Luc Mélenchon n'a pas condamné les violences contre les forces de l'ordre, mais il a accusé M. Darmanin d'en "être 100% responsable".
"C'est pourquoi il veut reporter sa responsabilité sur les autres", a-t-il affirmé, appelant les policiers à "se méfier d'un chef aussi lamentable".
«Moralement détestable»
D'autres responsables LFI ont en revanche condamné les violences contre les forces de l'ordre et contre les manifestants.
"C'est moralement détestable des gens qui vont dans des manifestations avec un cocktail Molotov", a estimé sur RMC le député Alexis Corbière. "Moi, je suis pour des manifs populaires où on y va tous ensemble avec des vieux, avec des gamins".
Mais l'élu s'interroge sur l'efficacité de la prévention, sachant que le renseignement territorial annonce à l'avance le nombre et l'armement prévus des black blocs.
"Ils annoncent le nombre de personnes qui ira et qu'il y aura des systèmes pyrotechniques", explique-t-il. "Donc j'imagine que ces milieux ultra-je-ne-sais-pas-quoi-violents sont infiltrés par la police. On ne peut pas les débrancher?", a-t-il interrogé.
Sur Public Sénat, le député Jérôme Guedj (PS) a aussi questionné le dispositif.
"Ca faisait plusieurs jours qu'on nous disait: +il va y avoir 1.000 ou 2.000 black blocs présents dans ces manifestations et ils ont bien été là". Cela pose la question de "l'efficacité, de la prévention, de la détection, du repérage en amont et de la manière de contenir ces black blocs, pour éviter qu'à ce point, ils puissent être néfastes au mouvement social".
Les qualifiant de "crétins décérébrés", il a toutefois regretté qu'on les évoque "d'emblée au lieu de parler de l'ampleur de la mobilisation".