Une primaire pour 2027, l'autre sujet qui divise la Nupes

Mais même si l'enjeu parait encore lointain, la manière d'arriver à désigner le candidat ou la candidate unique risque d'être un caillou dans la chaussure de la Nupes jusqu'en 2027. (Photo, AFP)
Mais même si l'enjeu parait encore lointain, la manière d'arriver à désigner le candidat ou la candidate unique risque d'être un caillou dans la chaussure de la Nupes jusqu'en 2027. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 03 mai 2023

Une primaire pour 2027, l'autre sujet qui divise la Nupes

  • Alors que la question d'une liste commune aux Européennes de l'an prochain fractionne déjà les partenaires de l'alliance de la gauche et des écologistes, l'idée d'une candidature commune à la présidentielle de 2027 fait quasiment l'unanimité
  • Mais même si l'enjeu parait encore lointain, la manière d'arriver à désigner le candidat ou la candidate unique risque d'être un caillou dans la chaussure de la Nupes jusqu'en 2027

PARIS: L'idée d'une primaire pour désigner un candidat commun pour la présidentielle de 2027 divise déjà la Nupes, avec en filigrane le souhait pour certains d'éviter une quatrième candidature de Jean-Luc Mélenchon.

Alors que la question d'une liste commune aux Européennes de l'an prochain fractionne déjà les partenaires de l'alliance de la gauche et des écologistes, l'idée d'une candidature commune à la présidentielle de 2027 fait quasiment l'unanimité, chacun ayant acté l'impossibilité de faire gagner la gauche en partant divisé.

Mais même si l'enjeu parait encore lointain, la manière d'arriver à désigner le candidat ou la candidate unique risque d'être un caillou dans la chaussure de la Nupes jusqu'en 2027.

La patronne d'Europe Ecologie-Les Verts, Marine Tondelier, a ainsi plaidé pour "un candidat unique" en 2027, mais elle souhaite que se mette en place "une coopérative des bonnes volontés qui jouerait le rôle de comité de campagne".

Cette "coopérative" pourrait proposer "une méthode" pour la désignation du candidat, selon elle, jugeant que "les primaires à l'applaudimètre militant, ces dernières années, n'ont pas porté bonheur à ceux qui y avaient recours".

"Si on peut se passer d'une primaire, c'est pas mal, mais ce n'est ni un totem, ni un tabou", ajoute un autre élu écologiste.

Pour le patron du PS Olivier Faure, "les égos doivent s’effacer devant les égaux", et l’incarnation présidentielle "ne peut venir qu'après l’édification" d'un contrat de coalition, écrit-il dans une "lettre aux Français", sans se prononcer sur le mode de désignation qui aurait sa préférence.

Le député socialiste Jérôme Guedj plaide lui pour une primaire: "Je ne vois pas d’autres moyens. Là ce ne serait pas une primaire tordue, pour trancher une ligne et une incarnation. Si on a un contrat de coalition, on a un périmètre, on peut montrer qu’il y a un collectif, une +dream team+" face à la macronie, affirme-t-il.

«Mélenchon stop ou encore»

Du côté du PCF, on souligne que le sujet est encore trop lointain, mais certains n'hésitent pas à rappeler que Fabien Roussel est souvent placé par les sondages en tête des personnalités de gauche les plus appréciées.

Chez La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon l'a répété à plusieurs reprises: "la primaire n'aura pas (son) assentiment", car ce dispositif n'apaise pas les divergences et c'est "le plus mou, le plus indécis" qui finit par l'emporter.

Lui qui avait dénoncé l'initiative de la primaire populaire en janvier 2022, s'était lancé dans la campagne présidentielle après avoir obtenu 250 000 parrainages recueillis en ligne.

La primaire, "c’est le système d'avant 2022", renchérit le député insoumis Paul Vannier. "Il faut tirer les leçons de ce qui s’est passé, ne soyons pas caricaturaux, il faut qu’on soit plus inventif que ça".

Et de critiquer une potentielle "dream team". "Ne rions pas, ils se sont tous tout le temps déchirés", assène-t-il.

Mais tous savent qu'en toile de fond se joue surtout la question de savoir si Jean-Luc Mélenchon sera le candidat de la Nupes.

"Si le débat des quatre prochaines années se résume à +Mélenchon, stop ou encore+, alors ce sera un échec", remarque Marine Tondelier, qui ne serait pas contre "une candidate", et considère la personne désignée devra présenter "des capacités à fédérer, à apaiser, à dialoguer".

Alors que se profile la candidature potentielle du député insoumis de la Somme François Ruffin, un élu socialiste le reconnaît: "c'est vrai que ça arrangerait tout le monde si Mélenchon n'y allait pas".

Un autre député du même parti estime que le PS pourrait être le barycentre" de cette coalition. "Le paradoxe c’est qu’on a besoin de la radicalité pour passer le premier tour, et pour le 2e, on a besoin de la solennité des socialistes".

Mais un député insoumis prévient d'emblée que ce sera "compliqué pour le PS, même revenu à gauche, d'incarner une rupture". "Je suis toujours dans l'idée que Mélenchon serait le meilleur candidat".


La manifestation de soutien à Le Pen "n'est pas un coup de force", dit Bardella

La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
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  • « Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française.
  • « Cela nous semblait nécessaire que nous puissions nous exprimer directement aux Français.

STRASBOURG : La manifestation de soutien à Marine Le Pen prévue dimanche à Paris « n'est pas un coup de force », mais une mobilisation « pour la démocratie », a assuré mercredi Jordan Bardella, président du Rassemblement national, à des journalistes au Parlement européen à Strasbourg.

« Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française. C'est une mobilisation en réalité, non pas contre, mais pour la démocratie française », a déclaré l'eurodéputé au sujet de ce rassemblement annoncé par le RN après la condamnation de la triple candidate à la présidentielle à une peine d'inéligibilité immédiate.

« Cela nous semblait nécessaire (...) que nous puissions nous exprimer directement aux Français par l'intermédiaire de ces discours qui seront prononcés dimanche avec l'ensemble de nos cadres, de nos parlementaires et de nos militants », a-t-il ajouté.

Cette condamnation, que le RN qualifie de « scandale démocratique », compromet grandement ses chances de concourir une quatrième fois à la fonction suprême en 2027.

Pour Jordan Bardella, cela ne change « absolument rien » à sa relation avec Marine Le Pen, « si ce n'est qu'elle est peut-être encore plus forte qu'elle ne l'a été par le passé ».

« Je suis à ses côtés, je vais continuer à l'être (...) Nous allons évidemment mener le combat », a assuré l'eurodéputé qui faisait son retour au Parlement européen après avoir manqué les deux premiers jours de la session.

Il a qualifié de « bonne nouvelle » l'annonce de la justice qu'une décision en appel devrait être rendue « à l'été 2026 », donc bien avant la présidentielle.


Condamnation de Marine Le Pen: Macron rappelle au gouvernement l'indépendance de la justice

Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés
  • Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours ».

PARIS : Mercredi en Conseil des ministres, le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés, après la condamnation de la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen qui a suscité des attaques contre les juges, ont rapporté des participants.

Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours », selon ces sources. La justice a déjà fait savoir qu'un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du Rassemblement national (RN), principale formation d'extrême droite française. 

Devant la presse, à l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a rapporté mercredi les propos du chef de l'État.

« La première chose qu'il a rappelée, a poursuivi Mme Primas, est que la justice est évidemment indépendante et prend ses décisions en toute indépendance, et qu'il faut donc la respecter comme l'un des piliers de notre démocratie. La première, a-t-elle dit, est que la justice est indépendante et qu'elle prend ses décisions en toute indépendance et qu'il faut donc la respecter comme un pilier de notre démocratie.

« La troisième chose, pour rappeler que les menaces qui sont faites à l'encontre des magistrats sont absolument insupportables et intolérables, puisque nous sommes encore une fois dans une démocratie. Et la justice est tout à fait indépendante et doit être respectée », a-t-elle ajouté.

« Et la troisième chose, pour rappeler que chacun a le droit à une justice équivalente et que le droit est le même pour tous. »


Bac: l'épreuve de maths en première se précise pour l'an prochain

La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
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  • Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté
  • L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première,

PARIS : Le projet d'épreuve de mathématiques en classe de première pour l'an prochain, qui vise à mettre en œuvre le « choc des savoirs » annoncé par l'ex-ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a été présenté mardi devant une instance consultative de l'Éducation nationale, étape-clé avant sa publication.

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté instaurant cette « épreuve terminale de culture mathématique aux baccalauréats général et technologique ».

Ils ont recueilli 0 voix pour, 27 contre, 31 abstentions et 4 refus de prendre part au vote (l'administration ne votant pas dans cette instance), un vote indicatif qui n'empêche pas la mise en œuvre de la réforme, selon des sources syndicales.

Cette épreuve écrite d'une durée de deux heures, qui entrera en vigueur au printemps 2026, sera « affectée d'un coefficient 2 » (points pris sur l’épreuve du Grand oral en terminale), selon ces textes, consultés par l'AFP.

L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première, un projet confirmé en novembre 2024 par sa successeure, Anne Genetet.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges et lycées), qualifie auprès de l'AFP la mesure de « rafistolage supplémentaire du bac Blanquer », décidé en 2019 par l'ex-ministre Jean-Michel Blanquer.

Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE Unsa, la nouvelle épreuve « alourdit la fin de l'année pour les élèves et les correcteurs ».

La première partie, qui est commune à tous les élèves, sera sous forme de QCM et pourrait être corrigée automatiquement, ce à quoi « de nombreuses organisations syndicales sont opposées », a-t-il ajouté, tandis que la deuxième partie devrait consister en des résolutions de problèmes.

Des projets de textes ont par ailleurs été votés au CSE relatif à « la mise en place du +parcours renforcé+ en classe de seconde générale et technologique » ou professionnelle à partir de la rentrée 2026, avec trois votes pour, 45 contre et 13 abstentions.

Mis en place par la ministre Élisabeth Borne, ce parcours est destiné aux élèves n’ayant pas obtenu le diplôme du brevet. Son organisation relèvera « de l’autonomie de l’établissement sur la base indicative de deux heures hebdomadaires sur tout ou partie de l’année », selon le projet d'arrêté.

Sophie Vénétitay déplore « une coquille vide » tandis que Tristan Brams (CFDT Éducation) regrette l'absence de « moyens supplémentaires ».