TEL AVIV : Plus de 300 immigrants éthiopiens sont arrivés jeudi en Israël au titre du regroupement familial, deux mois après le feu vert donné par le gouvernement à l'immigration de 2000 membres de la communauté des Falashmoras.
Les Falashmoras, qui affirment être des descendants des juifs éthiopiens, ne bénéficient pas de la Loi du retour permettant à tout juif de la diaspora d'immigrer en Israël et d'en devenir automatiquement citoyen. Ils avaient été convertis de force au christianisme au XIXe siècle.
Le gouvernement israélien a toutefois établi en 2015 une liste nominative de 9000 Ethiopiens autorisés à immigrer en Israël sous cinq ans au nom du regroupement familial.
Jeudi, 316 Ethiopiens brandissant des drapeaux israéliens ont foulé le tapis rouge déployé sur le tarmac de l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, où ils ont été accueillis par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son épouse Sara.
«Nos chers frères et soeurs, immigrants d'Ethiopie, nous sommes tellement émus de vous accueillir ici», a déclaré le Premier ministre lors d'une cérémonie, estimant que leur arrivée représentait «l'essence de l'histoire sioniste».
Quelque 1700 autres migrants éthiopiens doivent arriver en Israël d'ici janvier 2021.
La communauté juive éthiopienne d'Israël compte plus de 140 000 personnes, dont plus de 50 000 y sont nées. La plupart d'entre elles descendent de communautés restées coupées du monde juif pendant des siècles, que les autorités religieuses d'Israël ont tardivement reconnues.
Quelque 80 000 juifs éthiopiens ont immigré en Israël à la faveur de deux ponts aériens organisés en 1984 et en 1991.
Ces dernières années, ils ont organisé une série de manifestations pour dénoncer le racisme et les discriminations auxquels ils disent être confrontés et pour exiger que des membres des familles restés en Ethiopie puissent les rejoindre.
Certaines associations d'aide aux juifs éthiopiens ainsi que des dirigeants de la communauté locale s'opposent eux à cette immigration, arguant que l'Etat d'Israël affronte suffisamment de difficultés pour l'intégration de la communauté et que ceux restés en Ethiopie ne sont pas juifs.