WASHINGTON: Un convoi organisé par les Etats-Unis a permis l'évacuation de ressortissants américains et d'autres pays fuyant les combats au Soudan vers la ville côtière de Port-Soudan d'où ils pourront embarquer pour l'Arabie Saoudite, a annoncé le département d'Etat samedi.
Cette opération s'ajoute à celles qui ont déjà permis d'évacuer le personnel diplomatique américain et "des centaines de citoyens américains" qui ont pu quitter le Soudan par des convois terrestres, aériens ou par la mer, précise la diplomatie américaine.
"Un convoi organisé par le gouvernement américain transportant des citoyens américains, des employés locaux et des ressortissants de pays alliés et partenaires est arrivé à Port-Soudan le 29 avril", a déclaré dans un communiqué un porte-parole, Matthew Miller.
Depuis ce port sur la mer Rouge, "nous aidons les citoyens américains et les autres personnes éligibles à poursuivre leur voyage jusqu'à Jeddah, en Arabie saoudite, où du personnel américain supplémentaire est en place pour fournir des services consulaires et d'urgence", a-t-il ajouté.
Londres a évacué près de 1900 personnes
Londres a indiqué samedi avoir évacué près de 1.900 personnes du Soudan depuis mardi, profitant des fragiles cessez-le-feu dans un pays ravagés par une guerre qui entre dans sa troisième semaine.
Quelques 2.000 sujets britanniques au Soudan s'étaient inscrits sur une liste du ministère des Affaires étrangères, et tous ceux qui pouvaient bénéficier d'une évacuation avaient jusqu'à ce samedi matin pour rejoindre une base aérienne afin d'embarquer sur les derniers vols.
Au total, 1.888 personnes on pu évacuer le Soudan à bord de 21 appareils de la Royal Air Force (RAF) depuis la base aérienne Wadi Saeedna, au nord de Khartoum, a indiqué le ministère.
Initialement, l'opération était réservée aux détenteurs d'un passeport britannique et à leurs proches ayant un permis de séjour britannique.
Mais après un tollé en Grande-Bretagne, une vingtaine de médecins soudanais travaillant pour le service de santé publique britannique (NHS) ont pu en bénéficier.
De son côté, le ministère américain de la Défense a indiqué dans un autre communiqué avoir déployé "des moyens de renseignement, de surveillance et de reconnaissance pour soutenir les voies d'évacuations aériennes et terrestres" et déplacé des "moyens navals pour apporter le soutien nécessaire sur la côte".
Le département d'Etat n'a pas donné le chiffre de personnes évacuées dans l'opération. Un porte-parole avait indiqué vendredi qu'un peu moins de 5.000 personnes ont été en contact avec le département d'Etat pour pouvoir quitter le Soudan mais qu'il était impossible de savoir combien se trouvaient dans le pays et souhaitaient partir.
Le communiqué ne précise pas si d'autres convois seront organisés à l'avenir.
Des combats acharnés et meurtriers entre l'armée soudanaise et les paramilitaires sont entrés samedi dans leur troisième semaine, en violation d'une nouvelle trêve.
Le pays est plongé dans le chaos depuis le déclenchement le 15 avril d'une lutte de pouvoir sanglante entre le chef de l'armée, Abdel Fattah al-Burhane, et son numéro deux, Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", à la tête des redoutées Forces de soutien rapide (FSR).
Les combats ont fait au moins 528 morts et 4.599 blessés, selon les derniers chiffres officiels communiqués samedi. Des dizaines de milliers de Soudanais ont fui vers les Etats voisins incluant l'Egypte, l'Ethiopie, le Tchad et le Soudan du Sud, tandis que des pays étrangers procèdent à des évacuations massives de leurs ressortissants.