A la frontière éthiopienne, la longue attente pour fuir la guerre au Soudan

Des personnes fuyant le conflit au Soudan font la queue pour être identifiées à leur arrivée à l'aéroport d'Abu Dhabi après un vol d'évacuation, le 29 avril 2023. (Photo, AFP)
Des personnes fuyant le conflit au Soudan font la queue pour être identifiées à leur arrivée à l'aéroport d'Abu Dhabi après un vol d'évacuation, le 29 avril 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 29 avril 2023

A la frontière éthiopienne, la longue attente pour fuir la guerre au Soudan

  • Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), le 25 avril, plus de 3 500 personnes de plus de 35 nationalités avaient trouvé refuge en Ethiopie
  • Plus de 40% d'entre elles sont des Turcs et 14% des Ethiopiens

GALLABAT: A 150 kilomètres de la frontière avec l'Ethiopie, une longue file de minibus avance lentement, régulièrement arrêtée par des check-points. Au bout de la route, le drapeau éthiopien flotte: la fin du calvaire approche pour ceux qui fuient les violents combats au Soudan.

Oktay Oglu, ingénieur turc travaillant dans une usine à Khartoum, s'est réveillé sous les bombes le 15 avril au matin. Ce jour-là, l'armée et les paramilitaires sont entrés en guerre au Soudan où deux généraux rivaux se disputent le pouvoir.

Avec sa femme et leurs trois enfants, Oktay Oglu a attendu longtemps une accalmie pour fuir la capitale dont les cinq millions d'habitants sont piégés par les bombardements aériens, les tirs d'artillerie et les combats de rue depuis deux semaines.

Ils ont finalement pu sortir de leur quartier de l'est de Khartoum, d'abord pour la ville de Wad Madani à 200 km au sud. Ils y ont dormi une nuit avant de reprendre la route de Gedaref, pour 250 km de plus vers l'est.

Puis, dans un de ces minibus qui n'en finissent pas d'arriver à la frontière, Oktay Oglu et sa famille ont rejoint Gallabat où ils ont dû passer la nuit à attendre la réouverture du passage, fermé de 17H00 à 08H00. Ils ont "dormi par terre en plein air", raconte-t-il à l'AFP.

Car la petite localité de Gallabat n'a ni hôtel ni même maison en dur: ici, les habitations sont faites d'herbes sèches et de bois, comme dans de nombreuses zones rurales du Soudan, l'un des pays les plus pauvres au monde.

De Addis Abeba à Dubaï

Autour de lui, des hommes, des femmes, des enfants de toutes nationalités espèrent passer rapidement: "9.000 personnes ont traversé jusqu'ici, majoritairement des étrangers parmi lesquels beaucoup de Turcs", assure à l'AFP un responsable au poste-frontière.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), le 25 avril, plus de 3.500 personnes de plus de 35 nationalités avaient trouvé refuge en Ethiopie. Plus de 40% d'entre elles sont des Turcs et 14% des Ethiopiens.

"Les Soudanais qui traversent sont principalement des gens qui travaillaient dans le Golfe et se trouvaient au pays pour des vacances" quand les combats ont commencé, poursuit le responsable au poste-frontière, sous couvert d'anonymat.

Dhiaeddine Mohammed, 35 ans, comptable à Dubaï, est l'un d'eux.

Si de nombreux habitants de Khartoum sont partis vers Le Caire, à plus de 2.000 kilomètres au nord de la capitale, ou vers Port-Soudan, où des bateaux embarquent pour l'Arabie saoudite après 850 km de route, Dhiaeddine Mohammed a fait un autre calcul.

"Entre Khartoum et Gondar, la première ville éthiopienne où il y a un aéroport avec des vols vers Dubaï, il n'y a que 850 kilomètres", explique-t-il à l'AFP.

Ahmed Hussein, lui, n'a pas de travail qui l'attend à l'étranger. A cause de la guerre qui en deux semaines a fait plus de 500 morts, détruit des quartiers entiers et menace désormais de faire s'écrouler les infrastructures déjà à genoux du Soudan, il a préféré abandonner sa petite entreprise à Khartoum et choisir l'exil avec sa femme et leurs trois filles.

"On va s'installer à Addis Abeba le temps de voir vers où le Soudan va aller", confie-t-il à l'AFP: "Je vais essayer de voir si je peux travailler en Ethiopie". Mais, dit-il, "je ne sais pas si c'est possible et je vais devoir faire avec les moyens que j'ai".


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.

 


Trump s'entretient avec Sissi des Houthis et de Gaza

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
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  • Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen
  • Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé"

WASHINGTON: Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé".

"Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les progrès militaires considérables que nous avons réalisés contre les Houthis au Yémen qui détruisent les navires", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Il n'a pas précisé quand cet appel a eu lieu.

Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et en mer Rouge - zone essentielle pour le commerce mondial - contre des navires auxquels ils reprochent des liens divers avec Israël.

Le président américain a également dit avoir discuté avec le dirigeant égyptien de "Gaza et des solutions possibles, de l'état de préparation militaire, etc".

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien.

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".