A moins de 500 jours des JO-2024, les transports parisiens au défi du handicap

A moins de 500 jours des Jeux olympiques 2024 (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 sept) de Paris, les difficultés des sportifs handicapés parisiens illustrent les lacunes des transports de la capitale française en matière d'accessibilité. (Photo, AFP)
A moins de 500 jours des Jeux olympiques 2024 (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 sept) de Paris, les difficultés des sportifs handicapés parisiens illustrent les lacunes des transports de la capitale française en matière d'accessibilité. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 26 avril 2023

A moins de 500 jours des JO-2024, les transports parisiens au défi du handicap

  • Les difficultés des sportifs handicapés parisiens illustrent les lacunes des transports de la capitale française en matière d'accessibilité
  • Pour les Jeux, un système de navettes est prévu entre les gares parisiennes et les sites, que les spectateurs en fauteuil roulant pourront réserver à l'avance, ainsi qu'une augmentation de la flotte de taxis adaptés

PARIS: Devant la gare de Noisy-le-Sec, dans l'est parisien, Manel Senni, basketteuse en fauteuil roulant, se prépare comme chaque lundi au trajet aléatoire entre son domicile et la salle de sport où elle s'entraîne depuis deux ans.

A moins de 500 jours des Jeux olympiques 2024 (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 sept) de Paris, les difficultés des sportifs handicapés parisiens illustrent les lacunes des transports de la capitale française en matière d'accessibilité.

Grâce à des rampes et des ascenseurs, la jeune fille de 25 ans atteinte de spina bifida, une malformation congénitale de la colonne vertébrale, accède sans trop de problème au quai de la gare du RER (train de banlieue). Mais à l'arrivée du train, environ 40 centimètres séparent le wagon du quai.

"Les vieux (trains) ont une marche", explique-t-elle. "Normalement, je devrais appeler les agents de la gare (...) et attendre qu'ils viennent installer une rampe, mais cela prend beaucoup de temps, généralement de 20 à 30 minutes".

Soucieuse de conserver son autonomie, Manel Senni préfère se débrouiller toute seule. "J'attends l'arrivée d'un nouveau train, qui soit au même niveau que le quai", dit-elle. "C'est pour ça que quand j'arrive à la gare, j'attends parfois un passage, deux passages, trois passages de train, parce que généralement, ce sont des vieux trains".

Cet après-midi-là, la deuxième rame est la bonne. Lorsque les portes s'ouvrent, la jeune femme soulève légèrement les roulettes de son fauteuil et entre dans le train avec l'aisance que donne l'habitude de la manoeuvre.

En fauteuil roulant

Deux arrêts plus tard, elle descend du train et quitte facilement la gare. Mais à l'arrêt du tramway qu'elle doit prendre, un panneau indique qu'il ne circule pas en raison de travaux. "J'ai l'habitude", sourit-elle.

Au lieu d'utiliser le bus de remplacement, la sportive décide de continuer son trajet en fauteuil roulant jusqu'au gymnase où s'entraîne son équipe, le Paris Basket Fauteuil, à une dizaine de minutes de là.

"Pour aller à mon entraînement, normalement c'est 20 minutes de trajet. Mais comme je ne sais pas vraiment si les trains sont des vieux ou des nouveaux, je sors une heure avant de chez moi", témoigne-t-elle.

A quelques mètres du gymnase, un stade en construction accueillera diverses épreuves des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

"On voit qu'ils font des efforts pour bien organiser les Jeux de Paris. Ce serait bien qu'ils se concentrent aussi sur les transports, pour que les personnes handicapées puissent venir aux JO et se déplacer librement", poursuit Manel.

Pierre Rabadan, adjoint à la Maire de Paris en charge des Jeux olympiques et paralympiques, est très conscient du défi: "On sait qu'on n'a pas un réseau qui est 100% accessible. On sait, par la vieillesse du réseau et sa complexité dans une ville patrimoniale comme Paris, que même avec la meilleure volonté du monde, on n'aurait pas pu en six ou sept ans rendre toutes les stations accessibles".

«Manquements»

Même si un gros travail a déjà été fait en région parisienne, avec le réseau bus parisien, les lignes de tramway et les gares RER A et B, ainsi que la ligne 14 du métro déjà accessibles à 100%.

Pour les Jeux, un système de navettes est prévu entre les gares parisiennes et les sites, que les spectateurs en fauteuil roulant pourront réserver à l'avance, ainsi qu'une augmentation de la flotte de taxis adaptés.

"C'est une bonne idée. Ca ne pourra pas répondre à toutes les situations, mais ça répondra à une bonne partie (...) Le dispositif devra être à la hauteur des enjeux, parce qu’autrement un certain nombre de personnes vont se retrouver en difficulté", met toutefois en garde Patrice Tripoteau, directeur adjoint de l'Association de défense des personnes handicapées APF France Handicap.

Mercredi, le président Emmanuel Macron présidait une Conférence nationale sur le handicap, au cours de laquelle associations, institutions et gouvernement devaient débattre des politiques publiques sur le handicap. Le Conseil de l'Europe a pointé ce mois-ci plusieurs manquements en matière de respect des droits des personnes handicapées en France, citant entre autres l'inaccessibilité des moyens de transport.


Plusieurs centaines de personnes ont manifesté lors d'un rassemblement antifasciste à Paris

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  • Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée.
  • « Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle.

PARIS : Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée, pour laquelle six membres de l'ultradroite ont été inculpés, a constaté un journaliste de l'AFP.

« Paris, Paris, Antifa ! », « Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers », « Nous sommes tous antifascistes », ont scandé les manifestants réunis place de la République. Un drapeau rouge « No pasaran » a été accroché sur un flanc de la statue, au centre de la place emblématique.

Ce rassemblement se tient six jours après l'agression à l'arme blanche d'un homme membre du collectif Young Struggle, qui se présente comme une « organisation de jeunesse socialiste » et adhérent au syndicat CGT. Il avait dû être hospitalisé quelques heures.

Dimanche dernier, « une vingtaine de personnes » appartenant à la mouvance d'ultradroite, « cagoulées et munies de tessons de bouteille » selon la préfecture de police, avaient pénétré dans la cour d'un immeuble où se situe une association culturelle de travailleurs immigrés de Turquie et agressé une personne avant de prendre la fuite.

Six jeunes hommes ont été inculpés pour violences volontaires aggravées. L'un d'eux, qui avait du sang sur ses vêtements et qui a reconnu sa participation, a été incarcéré.

« Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle, avant de faire siffler le nom de Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur et connu pour ses positions très conservatrices.

« Partout, l'extrême droite se répand, encouragée par les saluts nazis de Elon Musk et Steve Bannon », a déclaré à sa suite Mathilde Panot, cheffe des députés du parti de gauche radicale LFI (La France Insoumise).

Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, a récemment été sous le feu des projecteurs pour un geste qualifié de salut nazi lors de la convention CPAC, la grand-messe des conservateurs américains près de Washington.

Il a brièvement tendu sa main en l'air après avoir déclaré devant les supporters de Donald Trump : « Nous n'allons pas reculer, nous n'allons pas capituler, nous n'allons pas abandonner. Luttez, luttez, luttez ! »

En janvier, le milliardaire Elon Musk, conseiller de Donald Trump, avait lui-même été épinglé pour un geste ambigu analogue.


Macron dira à Trump qu'entre alliés on ne peut pas "faire souffrir l'autre" avec des droits de douane

Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
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  • "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris
  • Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques

PARIS: "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris alors que Donald Trump menace d'imposer des droits de douane sur de multiples produits européens.

"Je vais (lui) en parler parce qu'on a besoin d'apaiser tout ça", a relevé le président français qui doit rencontrer son homologue américain lundi à Washington.

"La filière agricole et agroalimentaire (française), c'est une grande filière d'exportation, donc il faut la défendre pour la rendre encore plus compétitive", a-t-il ajouté.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques, c'est-à-dire que les États-Unis appliqueront le même niveau de droits de douane sur les produits en provenance d'un pays que le niveau appliqué dans ce pays aux produits américains.

Il a également annoncé le retour de droits de douane sur l'acier et l'aluminium. Et, s'il a déjà visé le Canada, le Mexique et la Chine, il a régulièrement assuré que les pays européens étaient également menacés.

En France, les viticulteurs sont particulièrement inquiets d'un retour des droits de douane américains sur le cognac et le vin, qu'ils exportent en masse vers les États-Unis, d'autant que le cognac souffre déjà d'un différend commercial entre l'UE et la Chine, son premier marché en valeur.

"Je suis déterminé sur tous les sujets pour avoir un échange" avec Donald Trump, a encore dit Emmanuel Macron. "On partagera nos accords, nos désaccords et j'espère surtout qu'on trouvera des solutions sur la question de l'Ukraine".

Le président américain est reparti à la charge vendredi contre son homologue ukrainien. Tout en estimant que Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine allaient "devoir se parler", pour "mettre fin au massacre de millions de personnes", il a jugé que la présence de l'Ukrainien n'était "pas importante" dans des négociations avec la Russie.

Il a ciblé par ailleurs Emmanuel Macron, et Keir Starmer, qui n'ont selon lui "rien fait" pour mettre un terme à la guerre. Le Premier ministre britannique est attendu jeudi à Washington.


Au Salon de l'agriculture, Macron attendu au tournant

Une femme marche devant une affiche sur laquelle on peut lire "Fiers et unis avec nos agriculteurs" à la veille de l'ouverture du 61e Salon international de l'agriculture (SIA), au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, le 21 février 2025. (AFP)
Une femme marche devant une affiche sur laquelle on peut lire "Fiers et unis avec nos agriculteurs" à la veille de l'ouverture du 61e Salon international de l'agriculture (SIA), au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, le 21 février 2025. (AFP)
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  • Le 61e Salon de l'agriculture est inauguré samedi à Paris par Emmanuel Macron, attendu au tournant par des agriculteurs toujours remontés et par des organisateurs aux aguets après sa visite chaotique de l'an dernier
  • Plus de 600.000 visiteurs sont attendus sur les neuf jours du Salon

PARIS: Visites politiques encadrées et les vaches seront bien gardées? Le 61e Salon de l'agriculture est inauguré samedi à Paris par Emmanuel Macron, attendu au tournant par des agriculteurs toujours remontés et par des organisateurs aux aguets après sa visite chaotique de l'an dernier.

Pas d'incitation à chahuter cette année, mais des appels au calme ambivalents de la part des principaux syndicats agricoles, qui doivent être reçus l'un après l'autre en début de matinée avant la traditionnelle coupe de ruban et la déambulation présidentielle.

Plus de 600.000 visiteurs sont attendus sur les neuf jours du Salon, qui ouvre ses portes au public à 09H00. En 2024, des milliers de personnes avaient été bloquées à l'extérieur pendant plusieurs heures en raison de heurts entre manifestants et CRS en marge de la venue d'Emmanuel Macron, entre huées, insultes, bousculades et violences.

Sécurité renforcée, commissariat mobile, chartes pour encadrer les visites politiques... Les organisateurs sont sur les dents pour ne pas voir se répéter le scénario catastrophe de l'an dernier.

L'entourage d'Emmanuel Macron lui a conseillé d'éviter une visite marathon, à l'image des 13 heures de déambulation de 2024 parmi les plus de 1.400 exposants et 4.000 animaux accueillis chaque année.

"Le président sera très probablement pris à parti", a averti Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, syndicat historique, qui l'attend sur les dossiers internationaux.

Cet automne, c'est l'opposition à l'accord de libre-échange UE-Mercosur qui a servi de cri de ralliement pour relancer les manifestations d'agriculteurs, qui dénoncent aussi les taxes douanières chinoises et craignent des mesures similaires de la nouvelle administration américaine.

"Je souhaite qu'il en parle à Donald Trump (...): arrêter les importations massives qui ne respectent pas nos normes, lever les contraintes qui nous empêchent d'être compétitifs", renchérit Pierrick Horel des Jeunes Agriculteurs, alliés de la FNSEA.

Pour Patrick Legras, porte-parole de la Coordination rurale, forte de sa percée aux élections professionnelles de janvier, "ça va être tendu". Selon lui, Emmanuel Macron va aussi avoir du mal à "expliquer qu'on négocie encore un accord pour importer du sucre ou du poulet d'Ukraine" — l'accord d'association UE-Ukraine, en cours de révision — évoquant des produits érigés en symboles d'une "concurrence déloyale".

Coutumière des actions coup de poing, la Coordination rurale a toutefois passé à ses sympathisants un message d'apaisement, dans l'espoir qu'Emmanuel Macron "aura vraiment quelque chose" à leur dire, selon sa président Véronique Le Floc'h.

- "Où sont les promesses?" -

Plus d'un an après la mobilisation qui avait bloqué routes et autoroutes, l'heure est au bilan des mesures obtenues par les agriculteurs qui réclament un revenu "décent", plus de considération et moins d'injonctions.

Pour le gouvernement, ses engagements ont été "honorés": "500 millions d'euros d'allégement de charges fiscales prévus dans le budget", "soutien à la trésorerie pour les agriculteurs en difficulté", "indemnisations à hauteur de 75 millions d'euros aux propriétaires du cheptel touché par les épizooties" ou encore "la mise en place du contrôle administratif unique en octobre dernier".

Surtout, deux jours avant le Salon, le Parlement a adopté la loi d'orientation agricole, attendue depuis trois ans par la profession. Ce texte érige l'agriculture au rang "d'intérêt général majeur", facilite les installations, la construction de bâtiments d'élevage et le stockage de l'eau, tout en dépénalisant certaines infractions environnementales.

"Un an après, où sont passés les prix plancher et ses promesses? Au Salon 2024, nous demandions des prix minimum garantis pour les producteurs: non seulement on n'a pas du tout avancé, mais la situation est pire aujourd'hui", s'indigne Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, troisième syndicat.

Elle estime que les demandes de l'alliance FNSEA-JA et de la CR ont été privilégiées, au détriment d'une "réelle transition agroécologique". Un argument repris par la gauche à propos de la loi d'orientation agricole.

Les personnalités politiques de tous bords devraient se succéder auprès de la vache limousine Oupette, égérie de l'édition 2025. Le Premier ministre François Bayrou est attendu lundi.

Malgré la volonté des organisateurs de limiter les visites à une journée pour chaque parti, Jordan Bardella (RN) a prévu de s'y rendre dimanche et lundi avec une délégation, comme en 2024, où les demandes de "selfies" avec le chef du parti d'extrême droite avaient contrasté avec la visite présidentielle.

En novembre, à la veille de nouvelles mobilisations paysannes, il s'était affiché dans le Lot-et-Garonne avec des cadres de la Coordination rurale, qui faisait campagne de son côté pour "dégager la FNSEA" des chambres d'agriculture.