Combats au Soudan: au Darfour, un médecin décrit une «situation catastrophique»

Une photo prise le 19 avril 2023 et obtenue par Médecins sans frontières (MSF) le 21 avril montre une salle bondée dans un hôpital d'El Fasher, dans la région du Darfour Nord au Soudan, où de nombreuses personnes ont été blessées dans les batailles en cours. (Photo, AFP)
Une photo prise le 19 avril 2023 et obtenue par Médecins sans frontières (MSF) le 21 avril montre une salle bondée dans un hôpital d'El Fasher, dans la région du Darfour Nord au Soudan, où de nombreuses personnes ont été blessées dans les batailles en cours. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 24 avril 2023

Combats au Soudan: au Darfour, un médecin décrit une «situation catastrophique»

  • «La situation est catastrophique (...), il y a tellement de patients qu'ils sont soignés à même le sol dans les couloirs parce qu'il n'y a tout simplement pas assez de lits», raconte M. Paye
  • Plus de 400 personnes ont été tuées et 3 500 blessées en presque une semaine, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'hôpital Sud où opère MSF a traité 279 patients, dont 44 sont décédés, selon le communiqué

KHARTOUM: Des enfants blessés par balles et des patients soignés à même le sol dans les couloirs: un docteur de Médecins sans frontières (MSF) parle d'une situation "catastrophique" au Darfour, une région de l'ouest du Soudan, théâtre de combats meurtriers depuis près d'une semaine.

Dans un communiqué, MSF présente ce témoignage de Cyrus Paye, coordinateur de projets, comme le premier d'un médecin dans l'hôpital Sud d'El-Facher, capitale de l'Etat du Darfour-Nord.

"La majorité des blessés sont des civils touchés par des balles perdues, et beaucoup d'entre eux sont des enfants", raconte M. Paye.

"Ils souffrent de fractures causées par des balles, de blessures par balle ou éclats d'obus dans les jambes, l'abdomen ou la poitrine. Beaucoup ont besoin de transfusions sanguines", précise-t-il.

L'hôpital Sud, appuyé par MSF, est à la base une maternité sans capacité chirurgicale. "Depuis le début des combats, nous avons dû réaménager l'hôpital pour pouvoir soigner les blessés", explique le docteur.

"La situation est catastrophique (...), il y a tellement de patients qu'ils sont soignés à même le sol dans les couloirs parce qu'il n'y a tout simplement pas assez de lits", ajoute-t-il.

Les combats opposent depuis le 15 avril l'armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane, chef de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, aux paramilitaires des Forces de Soutien Rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo. Ils ont lieu principalement dans la capitale Khartoum et la vaste région du Darfour, déjà ravagée dans les années 2000 par un conflit sanglant.

Plus de 400 personnes ont été tuées et 3 500 blessées en presque une semaine, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'hôpital Sud où opère MSF a traité 279 patients, dont 44 sont décédés, selon le communiqué.

"Les coups de feu continuent de résonner", confie le docteur Paye à El-Facher, à quelque 800 kilomètres au sud-ouest de Khartoum.

Les autres hôpitaux de la ville ont été contraints de fermer notamment en raison de leur proximité avec les combats et leurs médecins sont venus à l'hôpital Sud pour prêter main forte.

"Les deux salles d'opération qui ont été mises en place ne peuvent pas faire face à l'afflux ininterrompu" de patients, dit le médecin, ajoutant que les équipes sont à court de fournitures médicales.

Et le personnel soignant doit aussi s'occuper des femmes qui viennent accoucher. Dans le service de maternité, il y a actuellement deux femmes par lit. "L'équipe actuelle est débordée", raconte Cyril Paye. "Ils ont travaillé 24 heures sur 24".

Le docteur a indiqué par ailleurs que l'hôpital pédiatrique de la ville avait été "complètement pillé".


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.