ISLAMABAD: Pendant le ramadan, Basma Jihad, une Palestinienne mère de quatre enfants passe la plupart de ses soirées dans la cuisine de sa maison, à préparer des plats arabes, des plats traditionnels ou des plats d’iftar pakistanais.
La famille de Mme Jihad vit dans la capitale pakistanaise depuis vingt-neuf ans, mais elle aime toujours cuisiner pour l’iftar ses plats palestiniens et moyen-orientaux préférés, tels que le mousakhan, la maqlouba, le mansaf, l’ouzi et le qidreh, afin de conserver un lien avec le patrimoine culturel de son pays, tout en vivant loin de celui-ci.
«Pendant le ramadan, nous fusionnons la culture pakistanaise et palestinienne», dit-elle à Arab News, tout en préparant des katayefs, un dessert arabe généralement servi pendant le ramadan, et en versant de l’huile végétale dans une poêle pour faire frire des samosas, une spécialité épicée d’Asie du Sud.
«J’aime l’iftar au Pakistan, il est différent du nôtre», ajoute-t-elle. Selon Mme Jihad, presque tous les Pakistanais rompent leur jeûne avec des dattes et des entrées, telles que du chaat aux fruits, des pakoras et des samosas, tandis que les Palestiniens commencent immédiatement par le plat principal.
Bien que Mme Jihad et sa famille aient l’intention de rester au Pakistan en raison de la tension croissante suscitée par les attaques israéliennes contre les Palestiniens, ils se rendent régulièrement en Palestine et restent en contact avec leurs parents et amis par téléphone.
«Quand mes enfants vont là-bas, j’ai toujours peur. Si mon fils fait quelque chose sans réfléchir, les forces israéliennes risquent de le tuer ou de le mettre en prison. C’est l’une des raisons pour lesquelles je reste ici», confie-t-elle à Arab News. «Islamabad est notre maison maintenant. Nous aimons vraiment le Pakistan», lance-t-elle.
Basma Jihad et sa famille se rendent tous les deux ou trois ans à Hébron, sa ville natale en Palestine. Elle rentre à Islamabad avec des épices et des ingrédients spéciaux pour préparer des plats arabes. Parmi ces ingrédients figurent le sumac, une épice utilisée dans le plat national palestinien appelé «mousakhan», ainsi que le boulgour, le jamid (yaourt sec) et les olives vertes.
«Nous rendons visite à notre pays et quand nous rentrons, nous mettons toutes ces choses dans nos bagages», indique-t-elle. La maison louée par Mme Jihad à Islamabad est décorée d’un drapeau palestinien et d’images de la mosquée Al-Aqsa afin de garder le contact avec son pays d’origine.
Ses deux fils et ses deux filles sont nés à Islamabad, où elle s’est installée avec son mari Jihad Mohammed après leur mariage. L’une de ses filles, Maryam, secrétaire de l’ambassadeur d’Oman à Islamabad, affirme qu’elle aime la nourriture pakistanaise car «c’est un mélange de goûts que nous n’avons pas dans notre culture».
«Nous n’avons qu’un seul goût dans notre nourriture, mais dans la culture pakistanaise, chaque bouchée a un goût très différent», ajoute-t-elle. Les mets pakistanais préférés de Maryam sont le biryani et le poulet blanc handi. Elle assure que sa famille aime avoir de la nourriture pakistanaise sur la table de l’iftar en raison de la variété des saveurs.
Évoquant sa visite en Palestine en février de l’année dernière, Maryam raconte qu’elle y avait apporté la culture pakistanaise en offrant des objets artisanaux locaux, des épices et des châles à sa famille et à ses amis. Maryam espère que ses cousins et amis de Palestine pourront passer un ramadan au Pakistan pour découvrir «la différence de goût» dans ce pays d’Asie du Sud.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com