Les États-Unis s’apprêtent à donner leur feu vert à l’accord de modernisation de la défense turque

Un avion F-16 des Turkish Stars – une unité de l’armée de l’air qui forme l’équipe nationale de patrouille acrobatique de la Turquie – lors du spectacle aérien Teknofest, à Istanbul, en Turquie, le 20 septembre 2018. (Reuters)
Un avion F-16 des Turkish Stars – une unité de l’armée de l’air qui forme l’équipe nationale de patrouille acrobatique de la Turquie – lors du spectacle aérien Teknofest, à Istanbul, en Turquie, le 20 septembre 2018. (Reuters)
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Publié le Mercredi 19 avril 2023

Les États-Unis s’apprêtent à donner leur feu vert à l’accord de modernisation de la défense turque

  • On pense que la décision des États-Unis est liée à la récente approbation par la Turquie de la candidature de la Finlande à l’adhésion à l’Otan
  • Si le Congrès donne son approbation officielle au processus, le kit de modernisation sera le premier accord militaire majeur qu’il aura conclu avec la Turquie depuis des années

ANKARA: L’administration du président américain, Joe Biden, devait donner son feu vert à la vente très attendue de kits de modernisation de la défense à la Turquie avant les élections turques du 14 mai, qui revêtent une grande importance.
Les kits que la Turquie avait demandés en octobre 2021 pour sa flotte d’avions F-16 existante comprendront des radars et des mises à niveau de logiciels d’avionique, rapporte Reuters.
Le processus était resté en suspens en raison de plusieurs ruptures dans les relations entre Washington et Ankara.
On pense que la décision des États-Unis est liée à la récente approbation par la Turquie de la candidature de la Finlande à l’adhésion à l’Otan et à la désescalade continue des tensions avec la Grèce, pays voisin.
Cependant, la vente de nouveaux avions de chasse Lockheed Martin F-16 à la Turquie, d’une valeur de 20 milliards de dollars (1 dollar = 0,91 euro), ne sera pas incluse dans le kit. Cet accord nécessite toujours l’approbation du Congrès américain.
Le département d’État américain devrait désormais envoyer une notification officielle au Congrès pour la vente de kits de modernisation d’une valeur de 259 millions de dollars après que les dirigeants du comité du Congrès ont récemment accordé leur approbation informelle à la vente.
Soner Cagaptay, directeur du programme de recherche turc à l’Institut de Washington pour la politique du Proche-Orient, déclare à Arab News: «La décision américaine semble faire parvenir au gouvernement turc le message suivant: si vous remportez les élections de manière équitable, d’autres initiatives pourraient suivre.»
«Elle dit également à l’opposition qu’elle devrait favoriser la relance des relations entre la Turquie et les États-Unis si elle gagne, en plus de développer des liens solides avec Washington en réglant la question du S-400 [système antimissile russe].»
«Par conséquent, les États-Unis signalent que ce n’est que la partie visible de l’iceberg au sujet de ce qu’ils sont capables d’entreprendre aux côtés de l’opposition en cas de victoire. C’est donc une sorte de récompense en même temps», ajoute M. Cagaptay.
Si le Congrès donne son approbation officielle au processus, le kit de modernisation sera le premier accord militaire majeur qu’il aura conclu avec la Turquie depuis des années. Lockheed Martin Corp. serait alors le principal entrepreneur.
M. Cagaptay note que le gouvernement américain souhaite garantir la continuité de ses liens de défense avec la Turquie. La mise à niveau de la flotte de F-16 renforcerait l’interopérabilité entre les systèmes militaires de la Turquie et de l’Otan grâce à l’adoption d’une technologie de communication mise à jour et de nouvelles mesures de sécurité comme un système anticollision au sol.
Toutefois, les experts soulignent que le Congrès voudra d’abord voir Ankara approuver la candidature de la Suède à rejoindre l’Otan et donner des garanties sur ses liens militaires et politiques étroits avec la Russie.
Ozgur Unluhisarcikli, le directeur du bureau d’Ankara du German Marshall Fund des États-Unis, soutient que le Congrès américain aurait quinze jours pour adopter une résolution commune de désapprobation de la vente.
«Cependant, c’est peu probable: la transaction est relativement petite par rapport à la demande de la Turquie, qui concerne quarante F-16, en plus de ces kits de modernisation et, plus important encore, compte tenu des F35 que la Grèce est en passe d’acquérir d’ici à 2028», ajoute-t-il.
M. Unluhisarcikli indique que la modernisation de l’armée de l’air par la Turquie serait dans l’intérêt des États-Unis et de l’Otan étant donné le rôle que joue Ankara au niveau du flanc méridional de l’alliance militaire.
Concernant le moment où survient la décision, à savoir un mois avant les élections cruciales en Turquie, il précise: «Si le candidat de l’opposition Kemal Kilicdaroglu remporte la prochaine élection et devient le 13e président de la Turquie, on peut s’attendre à ce que les relations entre la Turquie et les États-Unis se renforcent; il serait alors plus facile de conclure l’accord sur les F-16.»
«Cependant, même si le président Recep Tayyip Erdogan reste au pouvoir, la relation pourrait au moins se normaliser et il serait toujours possible de procéder à la vente des F-16, en particulier après que la Turquie aura validé l’adhésion de la Suède à l’Otan.»
Néanmoins, des tensions subsistent au niveau des relations entre les États-Unis et la Turquie.
M. Erdogan a récemment critiqué l’ambassadeur des États-Unis auprès de la Turquie, Jeff Flake, parce qu’il a rencontré Kemal Kilicdaroglu, le chef de l’opposition du pays, candidat aux élections présidentielles, avant les élections, et il a déclaré que les portes étaient désormais fermées à l’envoyé.
«Vous devriez avoir honte. Réfléchissez donc. Vous êtes un ambassadeur. Votre interlocuteur ici est le président. Nous devons donner une leçon aux États-Unis», a déclaré M. Erdogan.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.