Téhéran, Iran : La République islamique, qui a officiellement recensé ses premiers cas de Covid-19 en février, est le pays le plus touché au Moyen-Orient par l'épidémie.
Les autorités ont annulé les événements publics et fermé écoles et commerces non essentiels en mars avant de lever progressivement les restrictions à partir d'avril, pour tenter de ranimer l'économie du pays, étouffée par les sanctions américaines.
"Dire qu'il faut faire quelque chose pour éviter les problèmes économiques causés par le coronavirus est correct", a déclaré l'ayatollah Ali Khamenei lors d'une réunion en visioconférence avec des responsables judiciaires. "Mais en cas de négligence et de propagation importante de la maladie, les problèmes économiques vont aussi s'aggraver", a-t-il ajouté, selon son site officiel. Le rial iranien a plongé à de nouveaux plus bas face au dollar américain ces derniers jours en raison de la fermeture temporaire de l'économie, de la clôture des frontières et de l'arrêt des exportations non pétrolières, selon des analystes.
Les problèmes économiques de l'Iran se sont aggravés depuis 2018, après le retrait unilatéral de Washington en mai de l'accord sur le nucléaire iranien et la réimposition de sanctions américaines contre Téhéran. "Le sacrifice du personnel soignant, les efforts de groupes de bénévoles et la coopération globale de la population ont fait de l'Iran l'un des pays qui ont le mieux réussi" à contrôler l'épidémie, a déclaré l'ayatollah Khamenei. "Mais c'était au début (de l'épidémie) et maintenant, malheureusement, cette tentative et ces efforts ont diminué de la part de certaines personnes et autorités", a-t-il déploré.
Le ministère iranien de la Santé a annoncé 2.456 nouveaux cas de Covid-19 au cours des dernières 24 heures, portant le total à 220.180. Le virus a provoqué 125 décès supplémentaires sur la même période, portant le bilan national des victimes à 10.364. Les chiffres officiels montrent une tendance à la hausse des nouveaux cas depuis début mai, date à laquelle l'Iran avait atteint un plus bas de nouvelles contaminations. A plusieurs reprises, les chiffres du gouvernement ont été mis en cause par des experts étrangers ainsi que par certains responsables iraniens qui les soupçonnent d'être largement sous-estimés.