De plus en plus, la réalité d’une dégradation tendancielle du niveau de vie des Algériens est perceptible. On serait tenté de mettre ces difficultés croissantes sur le seul compte de l’épidémie de coronavirus. Certes, le contexte sanitaire à ses effets économiques. Mais il est simplement venu aggraver une crise qui est le résultat de choix économiques structurants pris il y a vingt ans.
En fait, il ne s’agissait même pas de choix économiques. La question économique n’a suscité que mépris de la part d’un pouvoir qui, pour assurer son maintien, avait la chance de disposer d’une manne pétrolière telle qu’il estimait pouvoir se passer d’activité hors hydrocarbures. Pire : son intérêt de régime corrupteur était d’empêcher tout potentiel de création d’une richesse et de revenu dont il ne maîtriserait ni l’origine ni la destination et l’usage.
Avec Bouteflika, la volonté politique d’être l’unique ordonnateur significatif a surdéterminé l’option économique : celle qui devait prioritairement servir à étouffer l’éclosion et l’épanouissement d’entreprises, d’affaires, de fortunes, de forces économiques autonomes. C’est significatif qu’il eût à cœur d’enrégimenter et de caporaliser les entrepreneurs, et de mettre à la tête de la structure assurant leur contrôle politique des éléments de son clan personnel. Clairement, le développement industriel, et donc financier, n’était autorisé que pour ses entrepreneurs « organiques » directement branchés à la rente par le biais du système de gré à gré, du monopole d’importation, de l’autorisation d’investissement, etc.
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