Des Saoudiens parmi des dizaines de prisonniers de guerre au Yémen libérés au deuxième jour de l'échange

L'échange de prisonniers a commencé vendredi 14 avril. (AFP)
L'échange de prisonniers a commencé vendredi 14 avril. (AFP)
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Publié le Samedi 15 avril 2023

Des Saoudiens parmi des dizaines de prisonniers de guerre au Yémen libérés au deuxième jour de l'échange

  • Un avion transportant 120 détenus Houthis a atterri samedi à Sanaa, la capitale yéménite aux mains des insurgés, en provenance de la ville saoudienne d'Abha
  • Vendredi, 318 prisonniers, dont l'ancien ministre de la Défense du Yémen et le frère de l'ancien président, avaient été transportés entre Aden, contrôlée par le gouvernement, et la capitale Sanaa, aux mains des Houthis depuis plus de huit ans

Sanaa : Des dizaines de prisonniers de guerre, dont des Saoudiens, ont été libérés samedi dans le cadre d'un échange transfrontalier entre une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite et la milice Houthi soutenue par l'Iran, a déclaré le Comité international de la Croix-Rouge.
Les vols reliant l'Arabie saoudite et le territoire tenu par les Houthis au Yémen faisaient partie d'un transfert de plusieurs jours, impliquant près de 900 détenus, qui intervient au milieu de pourparlers de paix qui ont fait naître l'espoir de mettre fin à la guerre de huit ans au Yémen.
Le premier vol de la journée a décollé de la ville d'Abha, dans le sud de l'Arabie saoudite, avant 09h00 (06h00 GMT), à destination de Sanaa, la capitale du Yémen tenue par les Houthis, avec 120 prisonniers de la milice houthie, a déclaré Jessica Moussan, conseillère aux affaires publiques et aux médias du CICR.
Il a été suivi d'un vol en provenance de Sanaa transportant 20 anciens détenus, dont 16 Saoudiens et trois Soudanais.
Le Soudan fait partie de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite et a fourni des troupes au sol pour les combats.
En outre, 100 Houthis devaient être transportés sur trois vols vers Sanaa depuis Mokha sur la côte de la mer Rouge, une ville détenue par le gouvernement yéménite soutenu par la coalition.
Un journaliste de l'AFP à Abha a déclaré qu'au moins trois bus avaient amené les prisonniers sur le tarmac de l'aéroport d'Abha, qui avait déjà été attaqué par des drones et des missiles houthis.
Des fauteuils roulants ont été placés près des bus pour emmener certains des prisonniers à l'avion.
Vendredi, 318 prisonniers ont été transportés sur quatre vols entre Aden et Sanaa, contrôlés par le gouvernement, pour retrouver leurs familles avant la semaine prochaine, la fête musulmane de l'Aïd Al-Fitr.
Le nombre total de prisonniers de guerre des deux côtés est inconnu.

L'échange en cours est une mesure de renforcement de la confiance qui coïncide avec une activité diplomatique intense pour mettre fin à la guerre du Yémen, qui a fait des centaines de milliers de morts dans les combats ainsi que des effets conséquents comme l'insécurité alimentaire et le manque d'accès aux soins de santé.
Selon les analystes, huit ans après avoir mobilisé une coalition pour écraser les Houthis, les Saoudiens ont accepté le fait que cet objectif ne sera pas atteint et cherchent à réduire leur engagement militaire.
Le prince héritier Mohammed ben Salmane, qui était ministre de la Défense, âgé de 29 ans au début de la guerre, est depuis devenu le dirigeant de facto du royaume et tient à se concentrer sur son vaste programme de réformes intérieures "Vision 2030".
La stratégie de sortie saoudienne semble avoir pris un nouvel élan grâce à un accord de rapprochement historique annoncé avec l'Iran le mois dernier.
L'accord négocié par la Chine appelle les poids lourds du Moyen-Orient à rétablir pleinement les relations diplomatiques après une rupture de sept ans, et a le potentiel de rétablir les relations régionales.
L'Arabie saoudite fait également pression pour la réintégration dans la Ligue arabe de l'allié syrien de l'Iran, plus d'une décennie après sa suspension suite à la répression brutale du président des manifestations pro-démocratie par Bachar Assad.
Vendredi, le royaume, qui s'était autrefois ouvertement fait le champion de l'éviction d'Assad, a accueilli des diplomates de haut niveau de huit autres pays arabes dans la ville de Djedda, sur la mer Rouge, pour des pourparlers sur la Syrie, à l'issue de laquelle il a  publié une déclaration soulignant «l'importance d'avoir un rôle de leadership arabe dans les efforts pour mettre fin à la crise.
Au Yémen, les combats actifs ont diminué au cours de l'année écoulée à la suite d'une trêve négociée par l'ONU qui a officiellement expiré en octobre mais qui a largement tenu.
Il y a une semaine, une délégation saoudienne s'est rendue à Sanaa, tenue par les Houthis depuis 2014, pour des pourparlers visant à relancer la trêve et à jeter les bases d'un cessez-le-feu plus durable.
La délégation, conduite par l'ambassadeur Mohammed Al-Jaber, a quitté Sanaa jeudi soir sans une trêve finalisée mais avec des plans pour de nouvelles discussions, selon des sources houthies et gouvernementales yéménites.
Même si l'Arabie saoudite parvient à négocier une sortie de guerre, les combats pourraient reprendre entre les différentes factions yéménites.
"L'Arabie saoudite a du mal à réduire son implication militaire au Yémen et (...) cherche une paix durable à long terme qui lui permettra de se concentrer sur ses priorités économiques", a déclaré Sanam Vakil, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Chatham. Maison, a déclaré à l'AFP.
"Pourtant, malgré cette intention, elle sera le courtier, l'investisseur et le garant du conflit de longue date du Yémen."


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.


Les Émirats arabes unis inaugurent leur premier avion de combat Rafale de fabrication française à Paris

Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré à Paris son premier avion de combat Rafale de fabrication française. (Capture d'écran/WAM)
Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré à Paris son premier avion de combat Rafale de fabrication française. (Capture d'écran/WAM)
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  • L'accord entre la France et les Émirats arabes unis représente un accord de défense clé entre les deux alliés
  • Les Émirats arabes unis souhaitent renforcer leurs capacités de défense en modernisant leur flotte aérienne

LONDRES : Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré son premier avion de combat Rafale de fabrication française, marquant ainsi un renforcement significatif des capacités des forces armées émiraties.

Le ministère a déclaré jeudi que cette initiative s'inscrivait dans le cadre d'un accord signé avec l'entreprise aérospatiale française Dassault Aviation, soulignant ainsi le solide partenariat stratégique entre Paris et Abou Dhabi.

Le Rafale, de fabrication française, est considéré comme l'un des avions de combat multirôles les plus avancés au monde.

Les Émirats arabes unis entendent renforcer leurs capacités de défense en modernisant la flotte de l'armée de l'air grâce à l'acquisition d'avions de combat Rafale, afin de relever les défis régionaux et mondiaux en matière de sécurité, a rapporté l'agence de presse Emirates News Agency.

La cérémonie de lancement a eu lieu à Paris en présence de Mohamed bin Mubarak Fadhel Al-Mazrouei, ministre d'État des Émirats arabes unis chargé des affaires de défense, et de Sébastien Lecornu, ministre français de la défense.

M. Al-Mazrouei a déclaré que la "stratégie des Émirats arabes unis est axée sur l'acquisition des armes et des systèmes les plus avancés, qui s'adaptent à la nature évolutive de la guerre moderne et aux progrès technologiques, améliorant ainsi l'efficacité de combat globale de notre système de défense national".

L'accord avec Rafale comprendra un programme de formation pour qualifier les pilotes et les techniciens émiratis, garantissant ainsi le niveau de préparation du personnel national, a ajouté WAM.

Le général de brigade Mohamed Salem Ali Al-Hameli, de l'armée de l'air et de la défense aérienne des Émirats arabes unis, a déclaré que l'avion Rafale était doté de technologies avancées pour la reconnaissance et les attaques précises sur des cibles terrestres et maritimes, ce qui en fait un ajout précieux à l'armée de l'air des Émirats arabes unis.

L'accord de 16,6 milliards d'euros (17,3 milliards de dollars) entre les Émirats arabes unis et Dassault Aviation est un accord de défense clé dans les relations franco-émiraties, qui prévoit la production de 80 avions de combat avancés dotés de technologies de pointe.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Algérie : Une experte de l'ONU «profondément déçue» du traitement des défenseurs des droits

 La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati. (AFP)
La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati. (AFP)
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  • Mary Lawlor s'insurge, dans un communiqué, que les défenseurs des droits humains "continuent d’être arrêtés arbitrairement, harcelés par la justice, intimidés et criminalisés en raison de leurs activités pacifiques"
  • L'experte, mandatée par le Conseil des droits de l'homme et qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a indiqué être "en contact avec le Gouvernement de l’Algérie"

GENEVE: La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati.

Mary Lawlor s'insurge, dans un communiqué, que les défenseurs des droits humains "continuent d’être arrêtés arbitrairement, harcelés par la justice, intimidés et criminalisés en raison de leurs activités pacifiques en vertu de dispositions pénales formulées en termes vagues, telles que 'porter atteinte à la sécurité nationale'".

L'experte, mandatée par le Conseil des droits de l'homme et qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a indiqué être "en contact avec le Gouvernement de l’Algérie".

Elle a mis en exergue le cas de Merzoug Touati "l’un des cas les plus alarmants que j’ai récemment examinés", a souligné Lawlor, qui s'est rendue en Algérie fin 2023.

Selon l'experte, M. Touati a été détenu à trois reprises depuis 2024.

"Lors de sa dernière arrestation en août 2024, sa famille aurait été victime de mauvais traitement. Il aurait ensuite subi des tortures physiques et psychologiques durant sa garde à vue pendant cinq jours. Il continue d’être harcelé par la justice, même après sa libération", écrit Mme Lawlor.

Elle juge "tout aussi préoccupante" l’arrestation de trois avocats de défense des droits humains et d’un jeune lanceur d’alerte entre février et juillet 2024 Toufik Belala, Soufiane Ouali et Omar Boussag ainsi que Yuba Manguellet.

Lawlor a également attiré l’attention sur le cas du Collectif des Familles de Disparu(e)s, une organisation créée pendant la guerre civile algérienne des années 1990 pour faire la lumière sur les disparitions forcées.

Selon l'experte, les membres de l’association, dont beaucoup sont des mères de personnes disparues, ainsi que leur avocate, "auraient été malmenés et sommés de quitter les lieux à ces occasions".

"Je tiens à répéter que j’ai rencontré presque tous ces défenseurs des droits de l’homme", a déclaré la Rapporteure spéciale.

"Aucun d’entre eux ne s’engageait de quelque manière que ce soit dans des actes de violence. Ils doivent tous être traités conformément au droit international des droits de l’homme, que l’Algérie est tenue de respecter", insiste t-elle.