PARIS: Plusieurs centaines de jeunes se sont rassemblés vendredi à Paris pour manifester contre la réforme des retraites, avant les décisions très attendues du Conseil constitutionnel sur ce sujet, après trois mois de crise politique et sociale.
Un cortège de quelque 500 étudiants et salariés s'est élancé en début d'après-midi de la gare Saint-Lazare dans une ambiance bon enfant, aux cris de "Constitutionnelle ou pas, cette loi on n'en veut pas", ou "Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, de cette société là on n'en veut pas", a constaté une journaliste de l'AFP.
"Aujourd'hui dans la rue, demain on continue, tous au Conseil constitutionnel, assemblées générales de grévistes", pouvait-on lire sur la banderole de tête du cortège.
"Cette manifestation a été ajoutée pour permettre de poursuive le mouvement", a indiqué à l'AFP Mathis Aversenq, 23 ans, militant du NPA jeunes. "Pas question qu'on discute, on ne tournera pas la page, car cette réforme cherche à exploiter jeunes comme vieux".
"L'idée est de rejoindre le rassemblement de l'intersyndicale à Hôtel de Ville pour qu'il y ait un maximum de personnes à exprimer leur détermination et sans doute leur colère, car on ne se fait aucune illusion", a-t-il ajouté.
"Je n'ai absolument aucune illusion sur la décision du Conseil constitutionnel. Mais je suis là pour rappeler au gouvernement que la démocratie ne se décide pas au niveau des institutions, mais au niveau de la rue", a expliqué dans le cortège Camille Michel, 24 ans ans, étudiante en licence d'anglais à l'université Paris 3-Sorbonne Nouvelle. "Je crois encore au retrait de cette loi sur le moyen terme. Il faut continuer à se battre".
"Etre dans la rue aujourd'hui c'est symbolique car on ne croit pas du tout au Conseil constitutionnel", a estimé Leïla Spanopoulos, 26 ans, étudiante en Info-com. "Mais on espère une surprise quand même, car si tout le système fonctionne normalement, le Conseil constitutionnel est censé ouvrir des voies".
Emmanuel Macron, son gouvernement et sa majorité attendent une validation, même partielle, de la réforme, qui recule l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, pour enfin parvenir à surmonter la contestation qui dure depuis janvier.