Liban: Les services municipaux paralysés en pleine période d'incertitude électorale

Le ministre de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a annoncé au début de ce mois que les élections se dérouleraient par étapes du 7 au 28 mai (Photo fournie).
Le ministre de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a annoncé au début de ce mois que les élections se dérouleraient par étapes du 7 au 28 mai (Photo fournie).
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Publié le Jeudi 13 avril 2023

Liban: Les services municipaux paralysés en pleine période d'incertitude électorale

  • Le gouvernement et les blocs parlementaires se sont mutuellement accusés du retard éventuel des élections
  • Le gouvernement libanais a estimé qu'il lui fallait environ 8,9 millions de dollars pour organiser les élections municipales

BEYROUTH: Les élections municipales libanaises prévues pour le mois de mai pourraient être reportées une deuxième fois à la suite d’une série de retards parlementaires, paralysant de ce fait les administrations et services locaux.

Les élections ont été initialement reportées de douze mois car elles coïncidaient avec les élections législatives de 2022.

Mais vu que les députés refusaient de tenir une session parlementaire pour trancher cette question, les élections municipales font désormais face à un deuxième report.

Le gouvernement et les blocs parlementaires se sont mutuellement accusés du retard éventuel des élections.

Par ailleurs, la commission parlementaire n'a pas réussi à approuver un projet de loi visant à garantir une avance au ministère de l'Intérieur pour financer les élections prévues pour le mois de mai.

Les observateurs internationaux ont mis en garde à plusieurs reprises la classe politique libanaise sur la nécessité de respecter les délais constitutionnels. Les dirigeants politiques ont également été exhortés à assumer leurs responsabilités quant à la tenue de l’élection présidentielle ainsi que des élections municipales, qui relèvent de la responsabilité des autorités locales.

Le mandat prolongé des conseils municipaux du Liban se termine en mai. Le mandat des conseils municipaux et des maires dure six ans, tandis que le mandat des députés dure quatre ans.

Le ministre de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a annoncé au début de ce mois que les élections se dérouleraient par étapes du 7 au 28 mai, s'engageant à les organiser en attendant le financement nécessaire.

Joanna Wronecka, coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, a salué l'annonce de Maoulaoui, affirmant que les élections «offrent aux citoyens l'occasion de faire entendre leur voix et de renforcer leur contribution à la gouvernance locale ainsi qu’au développement et de favoriser l'appropriation locale».

 «Le peuple libanais mérite des institutions étatiques efficaces, adaptées et responsables à tous les niveaux. Les municipalités sont également un partenaire clé pour l'ONU dans l’apport de l'aide», a-t-elle ajouté.

Le gouvernement libanais a estimé qu'il lui fallait environ 8,9 millions de dollars (1 dollar = 0,93 euro) pour organiser les élections municipales.

Le processus électoral exige pour être organisé près de 12 000 fonctionnaires et 800 juges. Cependant, ces objectifs sont contrecarrés par une grève de la majorité des fonctionnaires et des enseignants libanais contre la déflation salariale.

Depuis le début de la crise économique en 2019, les municipalités souffrent de problèmes financiers. Certaines se sont plaintes de leur incapacité à pouvoir remplir leur rôle de développement.

Il y a 1 059 municipalités au Liban, et 12 741 membres, selon les chiffres du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Depuis les dernières élections municipales organisées en 2016 lors d’un vide présidentiel, il y a eu 108 municipalités inopérantes dirigées par l'administrateur de district ou le gouverneur.

Il y a 3 018 maires chargés de la délivrance des documents essentiels aux citoyens, tels que les certificats de naissance et de décès, ainsi que de la gestion des formalités de visa, des extraits d'actes, des certificats de résidence, etc.

Les élections municipales ont souvent été touchées par des problèmes politiques sécuritaires au Liban. Pendant la guerre civile, 21 lois ont été promulguées pour accorder des prolongations de mandat aux municipalités et aux maires.

Firas Hamdan, représentant des députés du changement, a déclaré qu'il regrettait l'état du pays en termes «d'échec, d'impuissance, d'inconscience et de querelles au niveau des responsabilités».

«Il y a un système politique intégré et une décision politique de ne pas tenir d'élections», a-t-il ajouté.

Les responsables gouvernementaux concernés n'ont pas assisté à une réunion des commissions parlementaires pour discuter des élections et des dépenses qui y sont liées.

«La question de la tenue d'élections est devenue quasiment impossible», a affirmé le vice-président de la Chambre des représentants, Élias Bou Saab, à l'issue de la réunion des commissions parlementaires. «Je proposerai, à titre personnel, une loi pour prolonger de quatre mois le mandat des conseils municipaux.»

Bou Saab a blâmé «le gouvernement et le ministre de l'Intérieur» pour l'éventuel échec de la tenue des élections en mai.

Le député Ali Hassan Khalil, du bloc Amal, a lui aussi déploré les «difficultés logistiques à organiser les élections».

Le député George Adwan du parti des Forces libanaises n’a pas non plus épargné le pouvoir   : «Malgré notre demande depuis des mois que le gouvernement fasse le nécessaire pour organiser les élections municipales, il s'est avéré que toutes les promesses étaient fausses et que le gouvernement n'a pris aucune mesure sérieuse pour organiser ces élections.»

«Nous tenons le Premier ministre, le gouvernement et tout parti concerné à l’intérieur ou à l’extérieur de ce gouvernement, responsables de la non-tenue de ces élections et de tout ce qui résulte de la non-alternance du pouvoir.»

Adwan a annoncé qu'il «ne participerait à aucune session législative convoquée par le Parlement pour approuver l'extension des conseils municipaux avant l’élection d’un président de la République.»

Quant au député Faisal al-Sayegh, il s’est voulu pessimiste : «Tout le monde veut organiser des élections municipales, mais sommes-nous capables de le faire ? Le problème n'est pas seulement lié au financement, mais également à des questions logistiques.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Quatre journalistes tués à Gaza, le nombre de morts parmi les professionnels des médias dépasse cent

Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat. (Photo AFP)
Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat. (Photo AFP)
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  • Cent quatre journalistes palestiniens, ainsi que deux journalistes israéliens et trois libanais, auraient été tués depuis le début du conflit
  • Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige un cessez-le-feu immédiat

LONDRES: L’Autorité des médias de Gaza a déclaré jeudi que quatre journalistes avaient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne, ce qui porte à plus de cent le nombre total de journalistes tués dans le conflit.

Selon l’agence Anadolu, les victimes sont Hail al-Najjar, éditeur vidéo à Al-Aqsa Media Network, Mahmoud Jahjouh, photojournaliste pour le site Palestine Post, Moath Moustafa al-Ghefari, photojournaliste pour le site Kanaan Land et pour la Palestinian Media Foundation, et Amina Mahmoud Hameed, présentatrice de programmes et rédactrice dans plusieurs organes de presse.

Le Bureau de presse de Gaza a indiqué que les quatre journalistes avaient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne, mais il n’a pas fourni de détails supplémentaires sur les circonstances de leur mort.

Au total, cent quatre journalistes palestiniens, deux israéliens et trois libanais ont été tués depuis le début du conflit, le 7 octobre.

Ces dernières pertes s’ajoutent au lourd tribut déjà payé par les professionnels des médias. Selon le Comité pour la protection des journalistes, le conflit de Gaza constitue le conflit le plus meurtrier pour les journalistes et les professionnels des médias depuis que l’organisation a commencé à tenir des registres.

Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige un cessez-le-feu immédiat.

Jeudi, l’Afrique du Sud, qui a porté plainte contre Israël pour génocide devant la Cour internationale de justice, a demandé à cette dernière d’ordonner à Israël de mettre fin à son assaut contre Rafah.

Selon les autorités médicales de Gaza, plus de 35 200 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et plus de 79 200 ont été blessés depuis le début du mois d’octobre, lorsqu’Israël a lancé son offensive, répondant à une attaque du Hamas.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël: l'armée annonce avoir trouvé et rapatrié les corps de trois otages de Gaza

Ricarda Louk est assise devant une pancarte représentant sa fille disparue Shani Louk, le 17 octobre 2023, à Tel Aviv. L'armée israélienne a déclaré le 17 mai 2024 avoir retrouvé les corps de trois otages israéliens à Gaza, dont Louk. (AP)
Ricarda Louk est assise devant une pancarte représentant sa fille disparue Shani Louk, le 17 octobre 2023, à Tel Aviv. L'armée israélienne a déclaré le 17 mai 2024 avoir retrouvé les corps de trois otages israéliens à Gaza, dont Louk. (AP)
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  • L'armée israélienne a récupéré «les corps de nos otages Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter, pris en otage durant le massacre commis par le Hamas le 7 octobre », a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari
  • Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 125 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée israélienne

JÉRUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi avoir découvert dans la bande de Gaza les corps de trois otages israéliens enlevés lors de l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre en Israël et les avoir rapatriés.

L'armée a récupéré "les corps de nos otages Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter, pris en otage durant le massacre commis par le Hamas le 7 octobre", a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée, ajoutant qu'ils avaient été "brutalement assassinés" par le Hamas en tentant de fuir le festival de musique Nova et "leur corps emmenés" à Gaza.

Selon l'amiral Hagari, les corps des otages ont été récupérés "durant une opération conjointe entre l'armée et l'agence de renseignements" sur la base de renseignements obtenus notamment "lors d'interrogatoire de terroristes arrêtés dans la bande de Gaza" et ont été identifiés à l'institut national de Médecine légale israélien.

Germano-Israélienne de 22 ans, Shani Louk était apparue dans une vidéo sur les réseaux sociaux, allongée sur le ventre, apparemment inconsciente et à moitié dénudée, à l'arrière d'un pick-up dans la bande de Gaza.

Amit Buskila était âgée de 27 ans et Itzhak Gelerenter de 56 ans lors de l'attaque.

"Le retour de leurs corps est un rappel douloureux et brutal que nous devons rapidement ramener tous nos frères et soeurs de leur cruelle captivité", les vivants et les morts, a réagi le Forum des familles d'otages, principale association de proches.

Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 125 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée israélienne.

L'attaque surprise menée depuis la bande de Gaza par des commandos du Hamas dans le sud israélien a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Plus de 360 personnes ont été tuées sur le seul site du festival de musique Nova, organisé dans le sud d'Israël, tout près de la frontière avec la bande de Gaza.

En riposte, Israël a lancé une offensive tous azimuts sur la bande de Gaza, qui a déjà fait plus de 35.000 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a adressé ses condoléances aux familles. "Cette perte terrible brise le coeur", nous "pleurons avec les familles", a assuré M. Netanyahu, promettant de ramener "tous les otages, les vivants et les morts".

 

 


Tunisie: l'ONU dénonce «l'intimidation et le harcèlement» des avocats

Ces arrestations ont suscité des condamnations de la part de la société civile tunisienne et ont déclenché une réaction internationale. (Dossier/AFP)
Ces arrestations ont suscité des condamnations de la part de la société civile tunisienne et ont déclenché une réaction internationale. (Dossier/AFP)
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  • «L'Etat de droit doit être respecté et les personnes détenues arbitrairement, y compris pour avoir défendu les droits des migrants et lutté contre la discrimination raciale, doivent être libérées», exige le Haut-Commissariat
  • Mme Shamdasani a indiqué que le Haut-Commissariat était «très préoccupé par le fait que des migrants sont de plus en plus souvent pris pour cible»

GENEVE: Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a dénoncé vendredi "l'intimidation et le harcèlement" dont sont victimes en Tunisie des avocats et membres des médias critiques du gouvernement et de ses politiques migratoires.

Les perquisitions contre l'Ordre des avocats dans ce pays "portent atteinte à l'Etat de droit et violent les normes internationales relatives à la protection de l'indépendance et de la fonction des avocats. De tels actes constituent des formes d'intimidation et de harcèlement", a dénoncé Ravina Shamdasani, la porte-parole du Haut-Commissariat à Genève, lors d'un point de presse.

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, "exhorte les autorités à respecter et à sauvegarder les libertés d'expression, d'association et de rassemblement pacifique, qui sont garanties par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel la Tunisie est partie", a souligné Mme Shamdasani.

"L'Etat de droit doit être respecté et les personnes détenues arbitrairement, y compris pour avoir défendu les droits des migrants et lutté contre la discrimination raciale, doivent être libérées", exige encore le Haut-Commissariat, ajoutant que "les droits humains de tous les migrants doivent être protégés et les discours de haine xénophobe doivent cesser".

Mme Shamdasani a indiqué que le Haut-Commissariat était "très préoccupé par le fait que des migrants, pour la plupart originaires du sud du Sahara, ainsi que les personnes et les organisations qui leur viennent en aide, en Tunisie, sont de plus en plus souvent pris pour cible".

Et elle a dénoncé "une augmentation de l'utilisation d'une rhétorique déshumanisante et raciste à l'encontre des migrants noirs et des Tunisiens noirs".

Le président tunisien Kais Saied, qui concentre tous les pouvoirs depuis juillet 2021, s'est insurgé jeudi contre les critiques occidentales, défendant la légalité de ces mesures.