LONDRES: La secrétaire d’État britannique à l’Intérieur, Suella Braverman, a été accusée par la présidente du Parti conservateur, Sayeeda Hussein Warsi, d’avoir utilisé des «termes racistes» dans les commentaires qu’elle a formulés le mois dernier au sujet de gangs de prédateurs sexuels, a rapporté le quotidien The Guardian mercredi.
Selon Mme Braverman, les hommes britanno-pakistanais sont les principaux responsables de l'exploitation sexuelle, qui a attiré l’attention du gouvernement conservateur dans sa lutte contre les agressions.
La baronne Warsi, première personne d’origine asiatique à présider le Parti conservateur, a déclaré à la chaîne de radio LBC que l’origine ethnique de Mme Braverman ne pouvait être utilisée comme «mécanisme de défense» contre les accusations de racisme, ajoutant que «les personnes de couleur peuvent elles aussi être racistes».
Mme Warsi a demandé au Premier ministre Rishi Sunak de veiller à ce que les personnalités du gouvernement ne fassent pas de commentaires fondés sur la race et l’a exhorté à envoyer un «message très fort indiquant que ce type de discours (...) doit cesser».
Lorsqu’on lui a demandé si elle qualifiait Mme Braverman de raciste, elle a répondu : «Oui, je qualifie son discours de raciste.»
Ses commentaires sur Suella Braverman sont les derniers d’une série de critiques formulées à l’encontre de la secrétaire d’État à l’Intérieur à la suite des propos qu’elle a tenus le mois dernier.
La British Pakistan Foundation a accusé Mme Braverman de dépeindre les groupes ethniques d’une «manière dangereuse et qui sème la discorde».
Le 2 avril, lors de la présentation des nouvelles mesures prises par le gouvernement pour lutter contre les gangs de toilettage sexuel, Mme Braverman a souligné la «prédominance de certains groupes ethniques, notamment d’hommes britanno-pakistanais, qui ont des valeurs culturelles totalement opposées aux valeurs britanniques, qui dévalorisent les femmes, ne leur accordent aucune importance et adoptent une approche dépassée et franchement odieuse dans leur comportement».
Albie Amankona, cofondateur du groupe Conservatives Against Racism For Equality, a tweeté: «Je ne comprends pas comment il est possible qu’une personne, Suella Braverman, se retrouve presque chaque semaine au centre de tant d’insensibilité raciale. Je l’ai déjà dit, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.»
En réponse à ces critiques, un porte-parole du Bureau de l’Intérieur a déclaré : «La secrétaire d’État à l’Intérieur a clairement indiqué que tous les agresseurs méprisables d’enfants devaient être traduits en justice.»
«Elle n’hésitera pas à énoncer des vérités difficiles, en particulier lorsqu’il s’agit des agressions de jeunes femmes et de jeunes filles dans les villes britanniques. Les autorités ont échoué pendant des décennies à les protéger contre ce genre de pratiques.
«Comme l’a dit la secrétaire d’État à l’Intérieur, la grande majorité des Britanno-Pakistanais sont des citoyens honnêtes qui respectent la loi, mais des rapports indépendants montrent clairement que dans des villes comme Rochdale, Rotherham et Telford, les sensibilités culturelles ont fait que des milliers de jeunes filles ont été agressées sous le nez des conseils municipaux et de la police.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com