Une première au Parlement: les élus rejettent la nomination par Macron du patron de l'Ademe

La nomination par Emmanuel Macron du maire LR de Charleville-Mézières (Ardennes), Boris Ravignon, à la tête de l'Ademe, l'agence de la transition écologique, a été retoquée mercredi par le Parlement. (AFP)
La nomination par Emmanuel Macron du maire LR de Charleville-Mézières (Ardennes), Boris Ravignon, à la tête de l'Ademe, l'agence de la transition écologique, a été retoquée mercredi par le Parlement. (AFP)
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Publié le Mercredi 12 avril 2023

Une première au Parlement: les élus rejettent la nomination par Macron du patron de l'Ademe

  • C’est la première fois qu’un candidat proposé par l’Elysée est retoqué depuis cette procédure introduite en 2008 à l'article 13 de la Constitution
  • Dans le détail, un total de 57 députés et sénateurs ont voté contre, et 32 pour

PARIS: La nomination par Emmanuel Macron du maire LR de Charleville-Mézières (Ardennes), Boris Ravignon, à la tête de l'Ademe, l'agence de la transition écologique, a été retoquée mercredi par le Parlement, un rejet inédit largement causé par sa volonté de cumuler plusieurs fonctions.

C’est la première fois qu’un candidat proposé par l’Elysée, à l'Ademe ou ailleurs, est retoqué depuis cette procédure introduite en 2008 à l'article 13 de la Constitution, indique la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat dans un communiqué, qualifiant cette décision de "première historique".

Plus de trois cinquièmes des élus des commissions compétentes de l'Assemblée et du Sénat ont voté contre, soit le quota requis selon la Constitution pour s'opposer à une nomination proposée par le président de la République, à l'issue de l'audition de M. Ravignon mercredi matin.

Dans le détail, un total de 57 députés et sénateurs ont voté contre, et 32 pour.

De justesse 

L'Ademe n'est pas une autorité administrative, mais l'agence participe à la mise en œuvre des politiques publiques dans les domaines du climat et de l'énergie, et fait référence pour entreprises et institutions sur la transition écologique.

La nomination de Boris Ravignon, pour une période d’intérim à la suite de la démission en juin d'Arnaud Leroy de la présidence de l'Ademe un an avant la fin de son mandat, avait été validée de justesse le 14 décembre par les parlementaires. Une majorité de votes exprimés était contre, mais l'opposition n'avait pas atteint les 3/5.

Mais à la suite du renouvellement du conseil d'administration de l'Ademe le 14 février et de la fin officielle du mandat de M. Leroy, elle devait être reconfirmée par les parlementaires pour que le mandat de M. Ravignon soit reconduit pour cinq ans.

Dans les débats de la matinée, députés et sénateurs ont notamment reproché à M. Ravignon son refus de démissionner de son mandat de maire - il est également resté président de la communauté d'agglomération - à la suite de sa première nomination à l'Ademe.

«il faut choisir !»

Le député du Pas-de-Calais Emmanuel Blairy (RN) a notamment déclaré lors de l'audition: "on ne peut pas gérer une commune de 50.000 habitants - on sait combien les administrés ont besoin de leur maire en ces moments de crise - et l'Ademe. Il faut choisir !"

M. Ravignon avait lui fait valoir "l'intérêt de rester en contact avec le terrain" pour mieux remplir sa mission, en soulignant que cela était "légal" et était "déjà arrivé dans le passé".

La commission sénatoriale a elle à la suite du vote fustigé la procédure menée par le gouvernement, son président Jean-François Longeot, sénateur UDI du Doubs, qualifiant même d'"ubuesque" le fait de devoir réentendre M. Ravignon pour la deuxième fois en à peine quatre mois.

"Ce vote traduit le mécontentement du Parlement devant une telle impréparation, nouvelle manifestation du manque de considération de l’exécutif à son égard", ont indiqué les sénateurs dans un communiqué.

En avril 2022, Boris Ravignon avait apporté son soutien à Emmanuel Macron face à la candidate LR Valérie Pécresse à la présidentielle.

Les deux hommes, tout deux énarques de la même génération (Boris Ravignon a 47 ans et Emmanuel Macron 44), ont travaillé ensemble à l'Inspection générale des Finances à Bercy en 2004-2005, avant que Boris Ravignon ne rejoigne Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur et en marche pour la présidentielle de 2007.

En 2008, Ravignon rejoint le cabinet du président en charge du développement durable, des transports et de l'aménagement du territoire et participe au Grenelle de l'environnement. Il est maire de Charleville-Mézières depuis 2014.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.