Tunisie: Des centaines d'opposants protestent contre une série d'arrestations

Des manifestants tunisiens assistent à un rassemblement contre le président Kais Saied, appelé par la coalition d'opposition, dans la capitale Tunis, le 9 avril 2023 (Photo, AFP).
Des manifestants tunisiens assistent à un rassemblement contre le président Kais Saied, appelé par la coalition d'opposition, dans la capitale Tunis, le 9 avril 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 10 avril 2023

Tunisie: Des centaines d'opposants protestent contre une série d'arrestations

  • Le président Kais Saied qui s'est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, a qualifié les personnes arrêtées de «terroristes»
  • La Tunisie, qui peine à se relever de la crise de Covid-19, est en proie à une forte inflation dépassant les 10%

TUNIS: Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dimanche au centre de Tunis à l'appel du Front de salut national (FSN), principale coalition d'opposition au président Kais Saied, pour réclamer la libération d'une vingtaine d'opposants arrêtés depuis début février.

Portant des drapeaux tunisiens ou des pancartes à l'effigie des personnes emprisonnées, environ 300 militants de partis d'opposition ont scandé des slogans appelant à leur libération devant le Théâtre municipal de Tunis, selon des journalistes de l'AFP.

Depuis début février, les autorités ont incarcéré plus de 20 opposants et des personnalités parmi lesquelles des ex-ministres, des hommes d'affaires et le patron de la radio la plus écoutée du pays, Radio Mosaïque.

Ces arrestations, dénoncées par des ONG locales et internationales, ont visé des figures politiques de premier plan du FSN et sa principale composante, le parti d'inspiration islamiste Ennahdha.

Dimanche lors de la manifestation, Samir Ben Amor, un responsable du Parti républicain, a réclamé un "dialogue national afin d'élaborer une feuille de route pour sauver la Tunisie et revenir sur la voie démocratique".

Le président Kais Saied qui s'est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, a qualifié les personnes arrêtées de "terroristes", affirmant qu'elles étaient impliquées dans un "complot contre la sureté de l'Etat".

Dénonçant "une chasse aux sorcières", Amnesty International a appelé le pouvoir tunisien à "abandonner l'enquête pénale visant au moins 17 personnes (...) sur la base d'accusations infondées de complot".

Belgacem Hassen, du FSN, a demandé dimanche que le "parquet ou la justice prenne le relais (de la police, ndlr) et présente au peuple tunisien les accusations contre les détenus".

Les manifestants ont aussi évoqué le rejet il y a quelques jours par le président Saied "des diktats du FMI" avec lequel la Tunisie est en pourparlers depuis des mois pour une aide financière de près de 2 milliards de dollars.

"Le gouvernement négocie depuis un an et demi avec le Fonds monétaire international et sur un seul mot du président, toute négociation a été coupée, condamnant la Tunisie à une aggravation de la crise", a déploré M. Ben Amor.

La Tunisie, qui peine à se relever de la crise de Covid-19, est en proie à une forte inflation dépassant les 10%. Et sans aide extérieure, l'Etat, très endetté, risque de ne pas pouvoir rembourser dans les mois à venir plusieurs emprunts souscrits à l'étranger, selon les agences de notation.


Israël cesse de fournir de l'électricité à Gaza, avant de nouvelles négociations sur la trêve

L'unique ligne électrique entre Israël et Gaza alimente la principale usine de dessalement d'eau du territoire, qui dessert plus de 600.000 personnes. Les Gazaouis dépendent principalement de panneaux solaires et générateurs à essence pour s'approvisionner en électricité. (AFP)
L'unique ligne électrique entre Israël et Gaza alimente la principale usine de dessalement d'eau du territoire, qui dessert plus de 600.000 personnes. Les Gazaouis dépendent principalement de panneaux solaires et générateurs à essence pour s'approvisionner en électricité. (AFP)
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  • Le Hamas a dénoncé un "chantage inacceptable", condamnant "fermement la décision (d'Israël) de couper l'électricité à Gaza, après l'avoir privée de nourriture, médicaments et eau", selon un communiqué d'Izzat al-Rishq
  • L'unique ligne électrique entre Israël et Gaza alimente la principale usine de dessalement d'eau du territoire, qui dessert plus de 600.000 personnes

JERUSALEM: Israël a annoncé dimanche qu'il cessait de fournir de l'électricité à Gaza, à la veille de nouvelles négociations indirectes prévues au Qatar sur les modalités de la poursuite de la trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministre de l'Energie, Eli Cohen, a annoncé avoir signé "l'ordre d'arrêter immédiatement de fournir de l'électricité à la bande de Gaza", une semaine après le blocage de l'acheminement de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé.

"Nous allons utiliser tous les outils à notre disposition pour ramener tous les otages et assurer que le Hamas ne soit plus à Gaza le jour d'après" la guerre, a-t-il ajouté.

Le Hamas a dénoncé un "chantage inacceptable", condamnant "fermement la décision (d'Israël) de couper l'électricité à Gaza, après l'avoir privée de nourriture, médicaments et eau", selon un communiqué d'Izzat al-Rishq, membre du bureau politique du mouvement.

L'unique ligne électrique entre Israël et Gaza alimente la principale usine de dessalement d'eau du territoire, qui dessert plus de 600.000 personnes. Les Gazaouis dépendent principalement de panneaux solaires et générateurs à essence pour s'approvisionner en électricité.

Cette décision israélienne intervient alors que de nouvelles négociations indirectes sur les modalités de la poursuite du cessez-le-feu doivent s'engager  au Qatar.

Après plusieurs réunions au Caire, une délégation du Hamas menée par Mohammed Darwish s'est rendue dimanche à Doha, a dit à l'AFP un responsable du mouvement palestinien.

Israël a également annoncé l'envoi lundi d'une délégation à Doha, à "l'invitation des médiateurs soutenus par les Etats-Unis", afin de "faire avancer les négociations".

Selon des médias locaux, le cabinet de sécurité doit établir dimanche soir le cadre du mandat de cette délégation.

L'armée israélienne a mené dimanche une frappe aérienne contre des combattants palestiniens qui "tentaient de cacher un engin explosif" dans le nord de Gaza, selon elle, et un nombre indéterminé de "terroristes" ont été tués.

Arraché par les médiateurs - Etats-Unis, Qatar, Egypte - après des mois de négociations, l'accord de cessez-le-feu a fait taire les armes après 15 mois d'une guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Dimanche, l'envoyé spécial américain pour les otages retenus à Gaza a évoqué un accord sur leur libération "dans les semaines à venir" et a qualifié de "très utiles" ses récentes discussions directes sans précédent avec le Hamas.

Durant la première phase de la trêve, qui s'est achevée le 1er mars, le Hamas a rendu 33 otages israéliens, dont huit morts, et Israël a libéré environ 1.800 détenus palestiniens.

Les désaccords portent sur la suite du processus, le Hamas campant sur le passage à la deuxième phase qui prévoit selon lui, aux termes de l'accord initial, un cessez-le-feu permanent, le retrait complet israélien de Gaza et la libération des otages enlevés le 7-Octobre et encore retenus - 58 dont 34 morts selon l'armée israélienne.

Réunion du cabinet de sécurité 

"Nous exhortons les médiateurs en Egypte et au Qatar, ainsi que l'administration américaine à veiller à ce que l'occupant respecte l'accord, autorise l'entrée de l'aide humanitaire et procède à la deuxième phase", a déclaré à l'AFP le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem.

Israël souhaite de son côté une extension de la première phase du cessez-le-feu jusqu'à la mi-avril. Il réclame la "démilitarisation totale" de Gaza, le départ du Hamas du territoire palestinien qu'il dirige depuis 2007, et le retour des derniers otages avant la deuxième phase.

Invoquant le refus du Hamas de se plier à ces conditions, l'armée israélienne, qui contrôle les points de passage avec Gaza, a bloqué l'entrée de l'aide humanitaire vitale pour les quelque 2,4 millions d'habitants assiégés par Israël depuis 17 mois.

"Identifier les pays" d'accueil 

Début février, le président Donald Trump a lancé l'idée d'une prise de contrôle de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la "Riviera du Moyen-Orient". Pour cela, ses habitants seraient déplacés vers l'Egypte et la Jordanie, deux pays voisins qui ont rejeté cette option.

Le projet "prend forme, il y a des actions en cours, en coordination avec l'administration" américaine, a affirmé dimanche le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, figure de l'extrême droite, précisant notamment qu'il fallait "identifier les pays" d'accueil.

En riposte à l'attaque du 7-Octobre, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une offensive tous azimuts à Gaza qui a fait au moins 48.458 morts, majoritairement des civils, d'après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Elle a aussi provoqué un désastre humanitaire dans le territoire palestinien.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.218 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité après leur enlèvement ce jour-là.


Syrie: le ministère de la Défense annonce la fin de l'opération militaire sur le littoral

Les combats ont fait près de 500 morts des deux bords, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Mais près d'un millier de civils en grande majorité alaouites ont été tués dans des exécutions sommaires et des "opérations de nettoyage ethnique", selon cette ONG basée au Royaume-Uni. (AFP)
Les combats ont fait près de 500 morts des deux bords, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Mais près d'un millier de civils en grande majorité alaouites ont été tués dans des exécutions sommaires et des "opérations de nettoyage ethnique", selon cette ONG basée au Royaume-Uni. (AFP)
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  • Les violences sont les plus graves en Syrie depuis la prise du pouvoir le 8 décembre par une coalition dirigée par des islamistes, qui a déposé le président Bachar al-Assad.
  • Elles ont été déclenchées par une attaque sanglante le 6 mars du partisans du régime déchu contre les forces de sécurité dans la région de Lattaquié, où se concentre la minorité alaouite dont est issu le clan Assad

DAMAS: Le ministère syrien de la Défense a annoncé lundi la fin "avec succès" de l'opération militaire dans l'ouest du pays, où des combats avec des fidèles du régime déchu et des exécutions de masse de civils ont fait des centaines de morts depuis jeudi.

"Nous annonçons la fin de l'opération militaire (..) après le succès de nos forces pour atteindre tous les objectifs fixés", a affirmé le porte-parole du ministère, Hassan Abdel Ghani, cité par l'agence officielle Sana.

Les violences sont les plus graves en Syrie depuis la prise du pouvoir le 8 décembre par une coalition dirigée par des islamistes, qui a déposé le président Bachar al-Assad.

Elles ont été déclenchées par une attaque sanglante le 6 mars du partisans du régime déchu contre les forces de sécurité dans la région de Lattaquié, où se concentre la minorité alaouite dont est issu le clan Assad.

Les combats ont fait près de 500 morts des deux bords, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Mais près d'un millier de civils en grande majorité alaouites ont été tués dans des exécutions sommaires et des "opérations de nettoyage ethnique", selon cette ONG basée au Royaume-Uni.

Le porte-parole du ministère syrien a assuré que les forces de sécurité avaient pu "contenir les attaques contre ce qui reste du régime déchu", "les éloigner des centres vitaux et sécuriser les principales routes".


La KAUST développe un système robotique pour améliorer la récolte des palmiers dattiers.

La KAUST met au point un nouveau système robotique destiné à automatiser la récolte des palmiers dattiers. (Photo Fournie)
La KAUST met au point un nouveau système robotique destiné à automatiser la récolte des palmiers dattiers. (Photo Fournie)
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  • En fonctionnant et en collectant des données, les robots amélioreront leur productivité en renforçant leurs capacités pour de nombreuses tâches associées à la culture des dattes.
  • Les essais sur le terrain devraient débuter au cours de la saison de récolte 2025, et la capacité opérationnelle totale devrait être atteinte d'ici trois ans.

RIYAD : l'Université des sciences et technologies du roi Abdallah met au point un nouveau système robotique conçu pour automatiser la récolte des palmiers dattiers.

La recherche connexe, dirigée par le professeur adjoint Shinkyu Park de la KAUST, se concentre sur l'automatisation des processus clés de la culture des dattes, tels que la récolte, la pollinisation et l'entretien des arbres, grâce à une robotique alimentée par l'intelligence artificielle. Elle promet de produire des rendements plus importants de dattes plus nutritives.

Dans un communiqué de presse, M. Park a déclaré que l'étude prévoit que les robots commencent par être des apprentis et qu'ils perfectionnent progressivement leurs compétences dans les routines de la culture des dattes, pour devenir rapidement des experts.

M. Park souhaite que ses robots agricoles puissent traiter des dattes de tailles et de fermeté différentes tout en maximisant le taux de récolte.

En fonctionnant et en recueillant des données, les robots amélioreront leur productivité en renforçant leurs capacités pour de nombreuses tâches associées à la culture des dattes.

Les essais sur le terrain devraient débuter au cours de la saison de récolte 2025, et la capacité opérationnelle totale devrait être atteinte d'ici trois ans.

M. Park a suggéré qu'un modèle commercial de robots en tant que service, dans lequel les entreprises proposent l'utilisation de leurs robots sur la base d'un contrat d'abonnement, pourrait permettre aux petits agriculteurs de bénéficier de la technologie sans avoir à acheter les robots.

« Nous développons des technologies robotiques au service de la nation. Nos solutions d'automatisation rentables pour l'industrie du palmier-dattier n'en sont qu'un exemple », a ajouté M. Park.

Selon le communiqué de presse, les bras robotisés du système seront capables de se déplacer aussi rapidement qu'un agriculteur humain, tout en cueillant avec précision chaque datte, sans l'endommager ni le fruit. En les équipant de capteurs visuels de haute précision, les agriculteurs robotisés peuvent distinguer les dattes, les fleurs et les structures des arbres afin d'exécuter diverses tâches agricoles telles que la récolte, la pulvérisation et l'élagage. Cela permet de garantir la santé, la productivité et la longévité des arbres, mais aussi de réduire le risque d'infestations parasitaires et de maladies.

Les dattes sont au cœur de l'alimentation saoudienne depuis des milliers d'années. Il s'agit d'un produit alimentaire majeur, la valeur des exportations de dattes du Royaume ayant augmenté de 10 % entre 2023 et 2024 et de 10 % supplémentaires entre 2023 et 2024, selon le communiqué de presse.

Ce projet n'est qu'un des nombreux projets de la KAUST qui bénéficieront à la culture des dattes et à la sécurité alimentaire. À la fin de l'année 2024, le Centre national des palmiers et des dattes a signé un accord pour financer à hauteur de 100 millions de SR (25 millions de dollars) la KAUST pour des innovations dans le secteur des données
« Je suis ravi que cette initiative aille au-delà des solutions d'ingénierie et cultive des opportunités de recherche et de développement pour les talents locaux, contribuant ainsi à la croissance éducative et économique durable à long terme du Royaume », a déclaré M. Park.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com