MONTRÉAL: Les quatre femmes et dix enfants canadiens de djihadistes du groupe Etat islamique (EI) rapatriés de Syrie cette semaine sont bien arrivés au Canada, a-t-on appris vendredi de sources policières et judiciaires.
Il s'agit de la quatrième opération de rapatriement menée par le gouvernement canadien de ses ressortissants détenus dans des camps du nord-est de la Syrie.
Trois de ces femmes ont été arrêtées à l'aéroport avant de comparaître devant la justice concernant des "demandes d'engagement de ne pas troubler l'ordre public en matière de terrorisme", a annoncé la police vendredi dans un communiqué.
L'une d'elles, une Canadienne de 38 ans, a ensuite été remise en liberté sous conditions.
"Ce n'est pas une accusation criminelle", a expliqué son avocat, Me Lawrence Greenspon, ajoutant que le procureur voudra "s'assurer que la personne suive les conditions (de cette demande d'engagement, ndlr) pendant une période allant jusqu'à un an".
Les deux autres, Ammara Amjad et Dure Ahmed, "demeureront en détention jusqu'à leur prochaine audience qui est prévue pour mardi", a indiqué la police.
"Tout était bon" concernant la quatrième femme, a expliqué Me Greenspon, avocat spécialiste en droits humains représentant les quatre rapatriées: elle ne fait ni face à des accusations criminelles ni à une telle demande d'engagement de ne pas troubler l'ordre public en matière de terrorisme.
"Les dix enfants sont rapatriés et sont avec leur famille ici au Canada", a ajouté l'avocat.
Le ministère canadien des Affaires étrangères a dit jeudi son inquiétude pour "la santé et le bien-être" de ces enfants canadiens à la suite de la "détérioration des conditions dans les camps" où ils étaient encore récemment enfermés.
En octobre dernier, le Canada avait déjà rapatrié deux femmes et deux enfants détenus en Syrie. Et en 2020, Ottawa avait permis le retour d'une fillette orpheline de 5 ans, après que son oncle eut intenté une action en justice contre le gouvernement.
Depuis la fin en 2019 du "califat" mis en place par l'EI en Syrie, le rapatriement des femmes et des enfants de djihadistes issus de ses rangs est une question très sensible pour de nombreux pays.