Les Houthis acceptent de rétablir la trêve négociée par l’ONU et d’entamer des pourparlers avec les opposants

Un militant houthi regarde son téléphone à Sanaa, au Yémen, le 21 décembre 2021. (AFP)
Un militant houthi regarde son téléphone à Sanaa, au Yémen, le 21 décembre 2021. (AFP)
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Publié le Vendredi 07 avril 2023

Les Houthis acceptent de rétablir la trêve négociée par l’ONU et d’entamer des pourparlers avec les opposants

  • Les Houthis recevront en contrepartie des salaires pour les fonctionnaires dans les zones qu’ils contrôlent et un assouplissement des restrictions à l’aéroport de Sanaa et au port de Hodeïda
  • Les analystes yéménites ont notamment attribué le revirement surprenant des Houthis à la récente réconciliation entre l’Arabie saoudite et l’Iran

AL-MOUKALLA: Les Houthis ont accepté de rétablir un cessez-le-feu caduc négocié par l’ONU au Yémen pendant six mois, de discuter de l’échange de tous les prisonniers qu’ils détiennent et d’engager des négociations directes avec le gouvernement yéménite, déclarent des responsables du gouvernement yéménite et des médias locaux jeudi.

Les Houthis recevront en contrepartie des salaires pour les fonctionnaires dans les zones qu’ils contrôlent et ils bénéficieront d’un assouplissement des restrictions à l’aéroport de Sanaa et au port de Hodeïda.

Des responsables saoudiens ont informé le Conseil de direction présidentiel du Yémen, à Riyad, que, en plus de la trêve et de l’échange de prisonniers, les Houthis sont convenus lors de pourparlers directs de mener des négociations avec le gouvernement yéménite pendant six mois, sous les auspices de l’ONU, et de discuter d’une période de transition de deux ans, indiquent deux responsables du gouvernement yéménite à Arab News.

Le conseil, présidé par Rachad al-Alimi, s’était réuni à Riyad pour discuter de la manière de répondre aux dernières propositions de paix et il a rencontré mercredi le ministre saoudien de la Défense, le prince Khaled ben Salmane.

Les deux responsables affirment que les membres du conseil seraient prêts à engager des pourparlers directs avec les Houthis si cela pouvait aboutir à un accord de paix global mettant fin au conflit. Le conseil a également demandé des garanties selon lesquelles les Houthis respecteraient les conditions des accords.

Dans un revirement de situation sans précédent et surprenant, les Houthis, qui ont longtemps rejeté les appels à la paix, ont aussi accepté de mettre fin aux attaques contre les infrastructures pétrolières dans les régions contrôlées par le gouvernement, d’ouvrir toutes les autoroutes dans les provinces du Yémen et de lever le blocus imposé à Taïz.

Sur la base de leurs négociations avec les représentants des Houthis, les responsables saoudiens ont élaboré des stratégies pour parvenir à un compromis entre les parties belligérantes qui déboucherait sur un accord de paix au Yémen.

«Il s’agit d’idées saoudiennes dans le cadre d’une initiative négociée par l’ONU», déclare à Arab News un responsable du gouvernement yéménite, qui s’exprimait sous couvert d’anonymat parce qu’il n’est pas autorisé à informer les journalistes.

«C’est un long plan de paix centré en premier lieu sur la proclamation d’une suspension des hostilités et de toutes les activités militaires, sur l’établissement de la confiance, sur la formation de comités techniques ainsi que sur l’ouverture de tous les ports et, enfin, sur les négociations directes qui mènent à la formation de l’État et à une période de transition.»

Le responsable ajoute que les Saoudiens communiqueraient la réponse du Conseil de direction présidentiel aux Houthis. Un précédent accord de cessez-le-feu a été rompu au mois d’octobre lorsque les deux parties n’ont pas réussi à s’entendre sur une prolongation.

Al-Masdar Online, un site d’information yéménite, rapporte que les Houthis ont exigé que la coalition arabe quitte le Yémen dans l’année qui suit l’entrée en vigueur d’un accord et qu’ils ont promis d’autoriser le déploiement rapide d’équipes de sauvetage de l’ONU auprès du Safer, un navire de stockage de pétrole abandonné. Il est amarré dans la mer Rouge au large des côtes du Yémen depuis le début du conflit dans le pays et n’est pratiquement pas entretenu, ce qui suscite des craintes croissantes d’une marée noire dévastatrice.

Les analystes yéménites ont attribué le revirement surprenant des Houthis à la récente réconciliation entre l’Arabie saoudite et l’Iran ainsi qu’à l’inaptitude de la milice à réaliser des gains militaires sur le terrain.

«Les Houthis ont peur de perdre l’aide de l’Iran», annonce Ali al-Fakih, rédacteur en chef d’Al-Masdar Online, à Arab News. «L’un des engagements de l’Iran dans le cadre de son accord avec l’Arabie saoudite est de mettre fin à ses projets dans la région et les Houthis sont l’un de ses bras armés.»

Il ajoute qu’un autre facteur qui avait influencé la ruée vers la paix des Houthis était le désir de se regrouper et de négocier des accords avec les puissances régionales après avoir échoué à vaincre militairement leurs adversaires.

«Les Houthis ont atteint un point où ils ne peuvent pas réaliser davantage de choses que par le passé. Si l’aide iranienne prend fin, ils seront exposés et perdront beaucoup de terrain», conclut M. Al-Fakih.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.


Les Émirats arabes unis inaugurent leur premier avion de combat Rafale de fabrication française à Paris

Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré à Paris son premier avion de combat Rafale de fabrication française. (Capture d'écran/WAM)
Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré à Paris son premier avion de combat Rafale de fabrication française. (Capture d'écran/WAM)
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  • L'accord entre la France et les Émirats arabes unis représente un accord de défense clé entre les deux alliés
  • Les Émirats arabes unis souhaitent renforcer leurs capacités de défense en modernisant leur flotte aérienne

LONDRES : Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré son premier avion de combat Rafale de fabrication française, marquant ainsi un renforcement significatif des capacités des forces armées émiraties.

Le ministère a déclaré jeudi que cette initiative s'inscrivait dans le cadre d'un accord signé avec l'entreprise aérospatiale française Dassault Aviation, soulignant ainsi le solide partenariat stratégique entre Paris et Abou Dhabi.

Le Rafale, de fabrication française, est considéré comme l'un des avions de combat multirôles les plus avancés au monde.

Les Émirats arabes unis entendent renforcer leurs capacités de défense en modernisant la flotte de l'armée de l'air grâce à l'acquisition d'avions de combat Rafale, afin de relever les défis régionaux et mondiaux en matière de sécurité, a rapporté l'agence de presse Emirates News Agency.

La cérémonie de lancement a eu lieu à Paris en présence de Mohamed bin Mubarak Fadhel Al-Mazrouei, ministre d'État des Émirats arabes unis chargé des affaires de défense, et de Sébastien Lecornu, ministre français de la défense.

M. Al-Mazrouei a déclaré que la "stratégie des Émirats arabes unis est axée sur l'acquisition des armes et des systèmes les plus avancés, qui s'adaptent à la nature évolutive de la guerre moderne et aux progrès technologiques, améliorant ainsi l'efficacité de combat globale de notre système de défense national".

L'accord avec Rafale comprendra un programme de formation pour qualifier les pilotes et les techniciens émiratis, garantissant ainsi le niveau de préparation du personnel national, a ajouté WAM.

Le général de brigade Mohamed Salem Ali Al-Hameli, de l'armée de l'air et de la défense aérienne des Émirats arabes unis, a déclaré que l'avion Rafale était doté de technologies avancées pour la reconnaissance et les attaques précises sur des cibles terrestres et maritimes, ce qui en fait un ajout précieux à l'armée de l'air des Émirats arabes unis.

L'accord de 16,6 milliards d'euros (17,3 milliards de dollars) entre les Émirats arabes unis et Dassault Aviation est un accord de défense clé dans les relations franco-émiraties, qui prévoit la production de 80 avions de combat avancés dotés de technologies de pointe.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Algérie : Une experte de l'ONU «profondément déçue» du traitement des défenseurs des droits

 La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati. (AFP)
La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati. (AFP)
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  • Mary Lawlor s'insurge, dans un communiqué, que les défenseurs des droits humains "continuent d’être arrêtés arbitrairement, harcelés par la justice, intimidés et criminalisés en raison de leurs activités pacifiques"
  • L'experte, mandatée par le Conseil des droits de l'homme et qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a indiqué être "en contact avec le Gouvernement de l’Algérie"

GENEVE: La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati.

Mary Lawlor s'insurge, dans un communiqué, que les défenseurs des droits humains "continuent d’être arrêtés arbitrairement, harcelés par la justice, intimidés et criminalisés en raison de leurs activités pacifiques en vertu de dispositions pénales formulées en termes vagues, telles que 'porter atteinte à la sécurité nationale'".

L'experte, mandatée par le Conseil des droits de l'homme et qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a indiqué être "en contact avec le Gouvernement de l’Algérie".

Elle a mis en exergue le cas de Merzoug Touati "l’un des cas les plus alarmants que j’ai récemment examinés", a souligné Lawlor, qui s'est rendue en Algérie fin 2023.

Selon l'experte, M. Touati a été détenu à trois reprises depuis 2024.

"Lors de sa dernière arrestation en août 2024, sa famille aurait été victime de mauvais traitement. Il aurait ensuite subi des tortures physiques et psychologiques durant sa garde à vue pendant cinq jours. Il continue d’être harcelé par la justice, même après sa libération", écrit Mme Lawlor.

Elle juge "tout aussi préoccupante" l’arrestation de trois avocats de défense des droits humains et d’un jeune lanceur d’alerte entre février et juillet 2024 Toufik Belala, Soufiane Ouali et Omar Boussag ainsi que Yuba Manguellet.

Lawlor a également attiré l’attention sur le cas du Collectif des Familles de Disparu(e)s, une organisation créée pendant la guerre civile algérienne des années 1990 pour faire la lumière sur les disparitions forcées.

Selon l'experte, les membres de l’association, dont beaucoup sont des mères de personnes disparues, ainsi que leur avocate, "auraient été malmenés et sommés de quitter les lieux à ces occasions".

"Je tiens à répéter que j’ai rencontré presque tous ces défenseurs des droits de l’homme", a déclaré la Rapporteure spéciale.

"Aucun d’entre eux ne s’engageait de quelque manière que ce soit dans des actes de violence. Ils doivent tous être traités conformément au droit international des droits de l’homme, que l’Algérie est tenue de respecter", insiste t-elle.