AL-MUKALLA: Les Houthis ont libéré trois cyberactivistes à Sanaa et leurs forces ont multiplié les arrestations dans la ville d’Ibb à la suite d’une rare manifestation contre la milice.
Lundi, les médias houthis ont rapporté que leur chef, Mahdi al-Machat, avait «gracié» Moustafa al-Mawmari, Hamoud al-Mesbahi et Ahmed Hajjar, deux semaines après leur condamnation à une peine d’emprisonnement pour atteinte à la sécurité et diffusion de fausses informations sur YouTube et d’autres réseaux sociaux. Un quatrième activiste, Ahmad Elaw, est toujours en prison.
La milice a enlevé les quatre hommes en décembre et en janvier à Sanaa après qu’ils ont utilisé les réseaux sociaux pour dénoncer la pauvreté croissante, la corruption et l’incapacité de la milice à payer les fonctionnaires.
Les médias houthis n’ont pas expliqué pourquoi Ahmad Elaw, qui compte plus de 800 000 abonnés sur YouTube et qui a été condamné à la plus longue peine, n’a pas été libéré.
À Sanaa, les activistes ont exigé la libération de centaines de personnes, dont des femmes kidnappées par la milice depuis son coup d’État fin 2014.
«Quand entendrons-nous parler de la décision de libérer Ahmed Elaw? Quand entendrons-nous parler de la décision de libérer Intisar al-Hammadi et Fatima al-Arouli?», a écrit Ahmed al-Nabhani, un activiste de Sanaa.
En outre, des activistes et des habitants ont affirmé que les Houthis avaient déployé des troupes de «contrôle de la circulation» dans la ville d’Ibb et avaient enlevé au moins quarante personnes après une rare manifestation organisée à la fin du mois dernier à l’occasion des funérailles de Hamdi Abdel-Razzaq, un critique en ligne qui aurait été torturé puis exécuté dans une prison des Houthis.
Des centaines de personnes ont assisté à son enterrement, et beaucoup ont scandé «Les Houthis sont les ennemis de Dieu».
Les médias locaux ont rapporté que les Houthis avaient enlevé un homme du nom d’Ali Rasam car il affirmait avoir vu des traces de torture sur le cadavre d’Abdel-Razzaq alors qu’on le préparait pour l’enterrement.
Des organisations de défense des droits de l’homme, dont le Yemeni Network for Rights and Freedoms et SAM Organization for Rights and Liberties, basée à Genève, ont appelé les Houthis à cesser leurs incursions dans les quartiers résidentiels d’Ibb et à libérer les personnes qu’ils ont enlevées.
Selon le YNRF, la répression des Houthis démontre «l’absence d’engagement de la milice à l’égard de tout accord susceptible de mettre fin à la guerre dans le pays».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com