RIYAD: Une étude scientifique révèle qu'un ensemble d'anciennes structures en grès d’AlUla ont très probablement été construites par des bergers et des chasseurs pour y faire des lieux de rituels et de sacrifices, peut-être en réponse au changement climatique.
Ces nouvelles recherches ont été menées par l'université d'Australie occidentale en collaboration avec une équipe de la commission royale pour AlUla et publiées par Plos One Magazine, une revue gratuite spécialisée.
Les premières structures, connues sous le nom de «mustatils»(«rectangles») et mesurant 95 mètres de long, ont été découvertes lors d'une étude archéologique du nord-ouest du Royaume en 1970.
Dans les décennies qui ont suivi, des structures similaires ont été découvertes dans l’ensemble du pays, mais elles n'ont été fouillées qu'en 2018. Depuis, elles font l'objet de recherches continues de la part de la Commission royale pour AlUla.
La dernière étude a montré que toutes les structures suivaient le même plan architectural, avec des murs longs et épais qui se rejoignaient pour créer jusqu'à quatre cours. Les mustatils étaient accessibles par une entrée étroite située à la base de la structure, la chambre rituelle principale se trouvant à l'extrémité.
«Entre 2019 et 2020, des fouilles réalisées à AlUla ont révélé une structure en grès de 140 mètres de long et de 20 mètres de large dont la tête comportait une chambre semi-creuse qui contenait trois grandes pierres verticales décrites comme “le trône” ou des pierres sacrées», précisent les chercheurs.
« Ces pierres étaient entourées de cornes de bovins, de chèvres et de cerfs bien conservées. Seules ont été découvertes les parties supérieures des animaux telles que les dents, les crânes et les cornes, la plupart d'entre eux étant des mâles âgés de 2 à 12 ans.»
Au cours des cinq dernières années, les archéologues ont découvert plus de 1 600 de ces grandes structures en pierre réparties dans le nord-ouest du Royaume. Elles remontent à plus de sept mille ans, à la fin de la période néolithique.
La dernière étude suggère que les mustatils ont été utilisés entre 5300 et 4900 av. J.-C., époque à laquelle la péninsule Arabique était recouverte de verdure et sujette à de nombreuses précipitations.
L'étude a également révélé la découverte d'une petite structure, près d'un mustatil, qui renfermait les restes d'une jambe humaine, de cinq vertèbres et d'os longs. Des tissus mous étaient présents au moment où ils ont été enterrés. On pense que la personne était âgée de 30 à 40 ans au moment de sa mort.
Des restes humains similaires ont été découverts sur d'autres sites mustatils, mais les chercheurs ne savent pas encore si les personnes ont été enterrées sur place ou si elles participaient à un rituel.
La taille gigantesque et la complexité des structures suggèrent toutefois que leur construction a été le fruit d'une collaboration entre de nombreux groupes. Il pourrait s'agir d'une forme de lien social et l'omniprésence des mustatils indique qu'ils avaient probablement une signification religieuse.
Les chercheurs ont également noté que les structures semblaient pointer vers des zones qui contenaient de l'eau, ce qui suggère qu'elles ont pu être construites à une époque où le climat de la région changeait et devenait plus aride.
Elles ont peut-être été conçues comme des lieux où l'on pouvait faire des offrandes aux dieux pour qu'ils apportent la pluie et préservent la fertilité de la terre.