Méthodologie et conclusions du sondage YouGov

Les Français d'origine arabe adhèrent largement à cette laïcité française telle que définie en 1905, mais sont plus réticents à aller au-delà. Ils sont donc 62% à s’opposer à la restriction par l'État du port de vêtements religieux. (AFP).
Les Français d'origine arabe adhèrent largement à cette laïcité française telle que définie en 1905, mais sont plus réticents à aller au-delà. Ils sont donc 62% à s’opposer à la restriction par l'État du port de vêtements religieux. (AFP).
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Méthodologie et conclusions du sondage YouGov

  • Notre sondage, basé sur un échantillonnage de 1000 personnes vivant en France, réparties entre 5 tranches d’âges, a permis de cerner la perception des arabes et musulmans de France de leur appartenance à la société française
  • 65% des personnes interrogées affirment qu'elles défendraient les valeurs françaises de laïcité dans leur pays d'origine

PARIS: Dans un contexte où la France est victimes d’attentat islamistes à répétition, Arab News et Arab News en français ouvrent le débat en s’appuyant sur un sondage YouGov dans l’espoir d’offrir des solutions et des perspectives à cette crise dangereuse.

Notre sondage, basé sur un échantillonnage de 1000 personnes vivant en France, réparties entre 5 tranches d’âges, 6 origines diverses, 3 types de zones d’habitation, 5 catégories de statuts professionnels et 3 niveaux d’éducation, a permis de cerner la perception des arabes et musulmans de France de leur appartenance à la société française et de leur niveau d’intégration.

Les questions ont été adressées à un échantillonnage de 52% de femmes et 48% d’hommes, dans des tranches d’âge de 18-24 ans (15%) ; 25-34 ans (31%) ; 35-44 ans (32%) ; 45-54 ans (14%) et 55 ans et plus (8%). Les pays d’origine des personnes interrogés sont principalement l’Algérie (43%), le Maroc (32%), la Tunisie (14%), le Liban (3%) et l’Égypte (2%) en plus de divers pays arabes (6%). Les statuts professionnels déclarés comprennent 65% de personnes actives, 10% sans emploi, 8% d’étudiants, 3% de retraités et 14% de conditions diverses. Les zones d’habitation des personnes sondées se répartissent entre 49% de grandes villes, 39% de villes moyennes et 12% de zones rurales. Quant au niveau d’éducation, celui-ci se répartit entre 20% de personnes non titulaires du baccalauréat, 24% de titulaires du baccalauréat ou équivalent, et 55% de diplômés d’études supérieures.

65% des personnes interrogées affirment qu'elles défendraient les valeurs françaises de laïcité dans leur pays d'origine. Les plus de 45 ans sont même 80% à partager cette opinion. En revanche, si les sondés sont largement d'accord avec le modèle français, plus de la moitié (54%) estiment que celui-ci n'est pas approprié pour les pays arabes. Ce sentiment est particulièrement répandu chez les femmes (56%) et les plus de 55 ans (76%).

Les Français d'origine arabe adhèrent largement à cette laïcité française telle que définie en 1905, mais sont plus réticents à aller au-delà. Ils sont donc 62% à s’opposer à la restriction par l'État du port de vêtements religieux. La proportion est particulièrement élevée chez les plus jeunes (71%). Il faut noter ici que le niveau de revenu affecte les réponses des personnes interrogées, 34% des personnes ayant des revenus inférieurs à 20 000 euros par an sont favorables à de telles lois, contre 49% des personnes ayant un revenu annuel supérieur à 40 000 euros.

Pour 67% des musulmans français d'origine arabe, l'islam est perçu négativement en France.

Le sondage d’opinon Arabnews / YouGov montre que les Français d'origine arabe sont bien intégrés. La majorité a un bon niveau d'éducation, 65% d'entre eux ont un emploi et 55% ont une formation supérieure

Parmi les Français d'origine arabe, 67% des musulmans interrogés estiment que les autres Français ont aujourd'hui une perception négative des musulmans. La proportion est presque identique chez les juifs (61%)

 Près des deux tiers des sondés (64%) pensent que les Arabes en France sont perçus négativement. Ce sentiment est encore plus fort chez les plus de 55 ans (73%).

En ce qui concerne la laïcité et le soutien aux symboles nationaux les jeunes de 18 à 24 ans expriment leur méfiance et d’importantes différences entre les générations se creusent. Seuls 46% des 18-24 ans pensent que la religion joue un rôle négatif en politique

Ce sondage inédit de notre partenaire YouGov a permis d’évaluer un certain nombre de données, notamment : la perception de la France dans le pays d’origine des ressortissants français issus du monde arabe, et inversement la perception qu’ont ces ressortissants de la France où ils vivent ; la manière dont la religion de ces ressortissants est perçue en France ; leur sentiment d’appartenance à la société française ; l’impact de leur religion ou de leur race sur leurs perspectives de carrière ; leur loyauté envers l’équipe de France de football ; leur perception du rôle de la religion dans la sphère politique ; leur approche de la laïcité ; leur niveau de connaissances de l’histoire, de la géographie et des monuments de France, de la Constitution et de l’État français.

La conclusion de ce sondage montre que Les Français d’origine arabe sont principalement « républicains » mais qu’ils se sentent stigmatisés. Ils considèrent que leur religion et leur origine ethnique sont perçues de manière négative. Malgré cela, ils ne considèrent pas ces dernières comme un obstacle à leurs carrières ou à leur intégration. Une donnée importante qui montre que la structure de la société française a bel et bien contribué à une forte intégration. Ce qui nous pousse à croire que la question centrale sur laquelle il faut concentrer son attention est celle de la perception de l’autre, et qu’il ne faut pas oublier que les échanges culturels et l’histoire peuvent contribuer à une meilleure connaissance mutuelle, afin que chacun puisse se sentir compris.


Le Liban réforme le secret bancaire, une mesure clé pour ses bailleurs

Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
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  • Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays
  • Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans

BEYROUTH: Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays, plongé dans une grave crise économique, par les bailleurs internationaux, dont le FMI.

Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans, couvrant donc le début de la crise économique lorsque les banquiers ont été accusés d'aider des personnalités à transférer des fonds importants à l'étranger.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a salué une "étape indispensable vers la réforme financière" que son gouvernement a promis de réaliser et un "pilier essentiel d'un plan de reconstruction".

Cette mesure, a-t-il ajouté, est "fondamentale pour restaurer les droits des déposants et la confiance des citoyens et de la communauté internationale". Il a mis en avant que l'opacité financière, prévalant de longue date au Liban, n'était plus aussi attractive pour les investisseurs qu'elle avait pu l'être.

"Il ne faut pas croire qu'avec cette loi, n'importe qui va entrer dans une banque et demander des détails sur un compte", a tempéré le ministre des Finances, Yassine Jaber, en déplacement à Washington avec son collègue de l'Economie, Amer Bisat, et le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid.

Ces responsables doivent se rendre à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).

Le Liban a longtemps été une plaque-tournante financière régionale, dont la législation stricte sur le secret bancaire était perçue comme un atout, jusqu'à la profonde crise économique et financière qui a éclaté en 2019 et terni sa réputation.

Depuis, les autorités sont sous pression, interne et internationale, pour réformer une législation accusée d'avoir permis une fuite de capitaux au déclenchement de la crise, alors que les simples déposants étaient privés de leur épargne et que la valeur de la monnaie locale plongeait.

- Loi rétroactive sur dix ans -

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les changements votés jeudi autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations sans raison particulière".

Ces organismes pourront avoir accès à des informations comme le nom des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars et aider à la relance de l'économie libanaise, dont les maux sont imputés à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a besoin de fonds pour la reconstruction.

M. Salam a souligné que la réforme "ouvrait une page nouvelle" dans la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption et le blanchiment.

Le ministre des Finances a relevé que la Banque centrale aura "plus de marge de manoeuvre" pour accéder à certains comptes.

Selon Alain Aoun, membre de la commission des finances du Parlement, une première réforme en 2022 avait été jugée insuffisante par le FMI. Les organismes de contrôle pourront désormais demander "l'information qu'ils veulent", a-t-il dit à l'AFP.

En avril 2022, le Liban et le FMI avaient conclu un accord sous conditions pour un prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord, et le nouveau gouvernement libanais a promis d'autres réformes. Il doit prochainement soumettre au Parlement un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.

Mercredi, le gouvernement a aussi signé un accord de 250 millions de dollars avec la Banque mondiale pour relancer son secteur électrique en déshérence, qui prive régulièrement les Libanais de courant.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.