À regarder : «Les Français d’origine Arabe, minorité marginalisée de France»

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À regarder : «Les Français d’origine Arabe, minorité marginalisée de France»

  • Selon l’INSEE, en 2019, 55% des immigrés (première et deuxième génération) seraient originaires des pays arabes
  • Il s’agit du groupe minoritaire le plus important de France et ce n’est donc pas à une minorité extrémiste de les représenter

PARIS: Alors qu’une vague de violence inspirée d’un islam radical secoue les villes et la culture française, créant un sentiment d’insécurité et de peur, l’islamophobie est grandissante. L’islamisme n’est pas l’islam mais, faute de connaissances, l’amalgame est facile. C’est par ce mauvais prisme que sont perçus les Français musulmans, ainsi que certains juifs et chrétiens du fait de leurs origines arabes. Selon l’INSEE, en 2019, 55% des immigrés (première et deuxième génération) seraient originaires des pays arabes. Il s’agit du groupe minoritaire le plus important de France et ce n’est donc pas à une minorité extrémiste de les représenter.

 
En Direct: L’Integration en France : problème de perception ou crise systémique? Un événement Arab News en français en partenariat avec l'Institut du Monde arabe autour de l’étude YouGov/ArabNews

En Direct: L’Integration en France : problème de perception ou crise systémique? Un événement Arab News en français en partenariat avec l'Institut du Monde arabe autour de l’étude YouGov/ArabNews

Posted by Arab News en français on Monday, November 30, 2020

Pour la première fois en France, un sondage a été réalisé auprès des Français d’origine arabe. Arab News en Français, s’associant au leader international des sondages en lignes YouGov, s’interroge sur la perception de leur vie en France et sur leur position face à la laïcité. L’enquête confirme leur désir d’appartenir à une France démocratique et laïque. Il en ressort que toutes les religions ne sont pas perçues de la même manière par la société française, comme l’indique le sentiment des français d’origine arabe musulmans et juifs qui ont été interrogés.

Contrairement aux idées reçues, la majorité des personnes interrogées sont éduquées et ont un emploi, et les Français d’origine arabe connaissent bien, dans l’ensemble, le système français, son histoire, et adhèrent aux valeurs françaises fondamentales de la République française.

Les Français d’origine arabe se sont largement adaptés au mode de vie en France, mais ils ne sentent pas acceptés, et même stigmatisés. La religion comme leur origine n’ont pas d’impact sur leur sentiment d’appartenance à la société française. Mais la consonance de leur nom a un impact sur leur carrière.

Un nom arabe, un handicap

La moitié des personnes interrogées estime que ni leur race ni leur origine ni leur religion n’ont eu d’impact sur leur sentiment d’appartenance à la société française et sur leur carrière professionnelle. Leurs réponses soulignent toutefois un sentiment d’exclusion qui, pour 51% d’entre eux, n’est pas lié à la couleur de peau mais plutôt à l’origine ethnique de leur nom (36%) qui, en revanche, a un impact négatif sur leurs perspectives de carrière. Ce sentiment d’exclusion est exacerbé chez les femmes qui estiment que leur pays d’origine (à 46% contre 33% des hommes) ainsi que leur religion (à 66% contre 52% des hommes) provoquent une perception négative auprès de leurs compatriotes.

QUELQUES CHIFFRES

•  Les Français d’origine arabe respectent clairement les valeurs françaises, comme la laïcité, pensent qu’un système laïc serait bénéfique pour leur pays d’origine, et s’affirment même prêts à défendre ce modèle dans leur pays d’origine.

•  54% d’entre eux prônent la laïcité qui serait, pour eux, une solution aux problèmes du monde arabe. Les personnes interrogées se montrent réticentes aux ingérences de la religion en politique et apprécient le système laïc appliqué en France qu’elles défendraient même ouvertement dans leur pays d’origine. Par ailleurs, la majorité n’est pas favorable aux réglementations sur les vêtements à caractère religieux, mais 45% des hommes, 48 % des sondés résidant dans les zones rurales de France et 50% des plus de 55 ans soutiennent ces lois et sont favorables à de telles décisions contre 29 % des plus jeunes (18-24 ans).

•  Les plus âgés sont mieux intégrés que les plus jeunes qui pourtant sont nés en France. Les jeunes générations sont nettement moins enthousiastes à l’égard des institutions de l’État et semblent revenir aux racines de leurs parents, renforçant ainsi leur sentiment d’altérité.

Les jeunes créent un fossé générationnel inquiétant

L’enquête souligne le fossé qui s’élargit entre les générations, dans la mesure où les jeunes français d’origine arabe de 18-24 ans, pour qui, leur religion est perçue positivement (53%) semblent moins disposés à respecter les réglementations et adhérer à des institutions comme l’équipe nationale de football : 58 % soutiendraient l’équipe de football de leur pays d’origine contre la France alors que 58 % des hommes âgés de 35 à 44 ans et 72% des plus de 55 ans, supporteraient l’équipe de France.

Ce dernier point reflète un fossé générationnel et un conflit de générations, qui représente un défi important pour l’avenir. Selon l'enquête d'opinion de YouGov, 49% des sondés et 52% des 18-34 ans estiment que le niveau d’éducation est le facteur le plus important pour les faire progresser dans leur carrière, mais que à lui seul leur nom de famille a un impact négatif sur leur carrière malgré leur capacité à progresser et le fait qu’ils s’en donnent les moyens.

Une meilleure connaissance des Français d’origine Arabe, pacifiques et attachés aux valeurs de liberté et de laïcité est/serait indispensable pour lutter contre l’extrémisme et l’islamisation en France.


Troisième jour de grève au Louvre, le musée partiellement ouvert

Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre. (AFP)
Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre. (AFP)
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  • "On est déterminés mais en tant que syndicalistes responsables on a envie d'un apaisement. Il y a eu des avancées mais ça ne répond pas à nos revendications"
  • En première ligne dans ce dossier, le ministère de la Culture a jusqu'à présent notamment promis l'annulation d'une baisse de 5,7 millions d'euros des dotations publiques au Louvre et des recrutements que les syndicats jugent insuffisants

PARIS: Les agents du Louvre ont reconduit leur mouvement de grève jeudi au troisième jour de leur mobilisation contre leurs conditions de travail, contraignant de nouveau le musée à n'ouvrir qu'une partie de ses espaces, a-t-on appris de sources concordantes.

Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre.

De nouveau réunis en assemblée générale jeudi matin, les salariés ont approuvé la poursuite de leur mobilisation contre les problèmes de sous-effectifs, la hausse des tarifs pour les non-Européens ou la dégradation du bâtiment, ont indiqué la CFDT et la CGT.

"On est déterminés mais en tant que syndicalistes responsables on a envie d'un apaisement. Il y a eu des avancées mais ça ne répond pas à nos revendications", a déclaré à l'AFP la déléguée CFDT Valérie Baud.

En première ligne dans ce dossier, le ministère de la Culture a jusqu'à présent notamment promis l'annulation d'une baisse de 5,7 millions d'euros des dotations publiques au Louvre et des recrutements que les syndicats jugent insuffisants.

Jeudi, avec quelques heures de retard liées à la mobilisation, le musée a, comme mercredi, ouvert partiellement ses espaces aux visiteurs qui ont notamment accès au "parcours chefs d’œuvre" incluant la Joconde, la Vénus de Milo ou la Victoire de Samothrace, a indiqué la direction à l'AFP.

"Ce n'est pas un message positif par rapport aux grévistes", a réagi la CFDT.

Parallèlement à ce conflit social, la présidente du Louvre s'est de nouveau défendue jeudi matin, au lendemain d'une audition au Sénat où sa gestion de la sécurité du musée a été durement critiquée.

Interrogée sur France Inter, Laurence des Cars a affirmé disposer encore du crédit suffisant pour se maintenir à la tête du Louvre, qu'elle dirige depuis fin 2021.

"Je suis à la manoeuvre, je dirige ce musée dans une tempête, c'est très clair, mais je suis calme, déterminée pour accompagner les 2.300 agents du Louvre", a-t-elle assuré, ajoutant prendre sa "part quotidienne" de responsabilité dans les dysfonctionnements du musée.

 


«Marseille doit continuer à être debout», appelle Amine Kessaci, invité du conseil municipal

"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire. (AFP)
"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire. (AFP)
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  • Accueilli par des applaudissements nourris, le jeune homme a réclamé "des actions concrètes"
  • "Sans la rénovation des écoles, sans la création de services publics, sans l'action des centres sociaux, on ne pourra jamais sortir ces enfants des quartiers"

MARSEILLE: "Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue", a appelé jeudi le militant écologiste Amine Kessaci, après le meurtre de son frère Mehdi en novembre, invité du dernier conseil municipal de la ville avant les prochaines élections municipales.

"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire.

Accueilli par des applaudissements nourris, le jeune homme a réclamé "des actions concrètes". "Sans la rénovation des écoles, sans la création de services publics, sans l'action des centres sociaux, on ne pourra jamais sortir ces enfants des quartiers".

Pour le militant écologiste, "attaquer les petits jeunes au pied d'immeuble ne va pas stopper ces trafics internationaux". Il faut "exiger des pays comme l'Arabie Saoudite, comme le Qatar, comme la Thaïlande" d'extrader "les têtes de réseau qui vivent très bien de l'argent de la drogue, vivent loin du territoire et font couler le sang ici chez nous et nos enfants se retrouvent assassinés".

Mardi, lors de son déplacement à Marseille, le président de la République Emmanuel Macron a réaffirmé sa détermination à mener la "guerre" contre le narcotrafic.

Il a affiché sa volonté d'aller "chercher dans les pays où sont les têtes de réseau de la coopération, pour pouvoir saisir leurs biens, pour pouvoir arrêter les têtes de réseau, nous les restituer".

Le chef de l’Etat doit se rendre dimanche pour le Noël aux troupes aux Emirats arabes unis, où d'importants narcotrafiquants ont trouvé refuge, selon la justice française.


Pour le Noël des armées, Macron fait cette année le choix des Emirats

La ministre française de la Défense, Catherine Vautrin, quitte le palais présidentiel de l'Élysée à Paris après une réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 17 décembre 2025. (AFP)
La ministre française de la Défense, Catherine Vautrin, quitte le palais présidentiel de l'Élysée à Paris après une réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 17 décembre 2025. (AFP)
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  • En se rendant aux Émirats arabes unis pour le Noël des armées, Emmanuel Macron adresse un message de soutien aux militaires français tout en réaffirmant l’engagement stratégique de la France dans une région marquée par de fortes tensions géopolitiques
  • Ce déplacement met en lumière la solidité du partenariat de défense franco-émirien, pilier de la présence militaire française dans le Golfe et vecteur de stabilité régionale

En choisissant les Émirats arabes unis pour célébrer, les 21 et 22 décembre, le traditionnel Noël des armées françaises, le président Emmanuel Macron a voulu adresser un message clair à ses militaires engagés loin de leurs familles, mais aussi aux partenaires de la France dans une région marquée par de fortes turbulences géopolitiques.

Ce déplacement présidentiel, à la fois militaire et diplomatique, illustre la solidité d’un partenariat stratégique noué de longue date entre Paris et Abou Dhabi.

Comme le veut la tradition, le président de la République partagera un moment privilégié avec les forces françaises déployées sur place, après une séquence bilatérale avec les autorités émiriennes.

Selon le palais de l’Élysée, Emmanuel Macron se rendra directement auprès des militaires : il dînera avec eux, avant de consacrer la matinée suivante à des échanges de terrain et à des démonstrations opérationnelles, au plus près de la réalité de leur engagement en période de fêtes.

Si le choix des Émirats arabes unis n’a rien d’anodin, c’est parce que la région concentre aujourd’hui un grand nombre de crises majeures : conflits persistants au Moyen-Orient, tensions maritimes affectant le commerce mondial, instabilité chronique de plusieurs États.

Un déplacement stratégique dans une région sous tension

Le Golfe est devenu un carrefour stratégique où se croisent enjeux sécuritaires, diplomatiques et économiques et, en s’y rendant, le chef de l’État entend rappeler que la France demeure un acteur militaire et diplomatique engagé à l’échelle mondiale.

Mais ce déplacement est aussi l’occasion d’incarner la relation de confiance qui lie Paris et Abou Dhabi depuis plus de trente ans.

Le partenariat de défense franco-émirien, formalisé et renforcé par un accord signé en 2009, s’est progressivement imposé comme l’un des piliers de la présence française dans la région. Il repose sur une coopération étroite, une interopérabilité accrue des forces et un partage d’objectifs communs en matière de stabilité régionale.

Les Émirats arabes unis accueillent en effet un dispositif militaire français structurant. À Abou Dhabi se trouve un état-major interarmées, à la tête duquel est placé un amiral commandant à la fois les Forces françaises aux Émirats arabes unis (FFAU) et les forces françaises déployées dans l’océan Indien.

Cette implantation est complétée par une base navale française, ainsi que par une base aérienne située à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale, où sont notamment stationnés des avions de combat Rafale.

À environ 70 kilomètres à l’ouest d’Abou Dhabi, dans une zone désertique, est également déployé le 5ᵉ régiment de cuirassiers, équipé de matériels de dernière génération, dont des chars Leclerc et des véhicules blindés de combat.

C’est sur ce site que se déroulera l’essentiel de la séquence militaire du déplacement présidentiel, avec une démonstration interarmées illustrant les capacités opérationnelles françaises.

Au total, près de 900 militaires français sont stationnés aux Émirats arabes unis. Ils jouent un rôle clé dans plusieurs opérations majeures.

Un partenariat militaire franco-émirien au cœur de la présence française dans le Golfe

Les moyens aériens basés aux Émirats contribuent notamment à l’opération Chammal de lutte contre le terrorisme, tandis que les capacités maritimes participent à l’opération européenne Aspides, destinée à sécuriser le trafic international en mer Rouge, récemment menacé par des attaques visant la navigation commerciale.

Au-delà de la dimension opérationnelle, la présence française aux Émirats arabes unis constitue un symbole fort de coopération stratégique et traduit la volonté partagée de renforcer la stabilité régionale, de sécuriser les grandes routes maritimes internationales et de soutenir les efforts de paix dans des zones fragilisées comme l’Irak, le Yémen, la Libye ou encore le Soudan.

Tous ces sujets pourraient être abordés lors des échanges entre le président français et le président émirien, Cheikh Mohamed ben Zayed.

En se rendant auprès des forces françaises à Noël, accompagné de la ministre des Armées, Emmanuel Macron entend surtout témoigner de son attachement personnel aux militaires engagés loin de la métropole.

Le message qu’il veut leur adresser est autant humain que politique, puisqu’il s’agit d’exprimer la reconnaissance de leur engagement et d’affirmer la crédibilité militaire française.

Dans un contexte international tendu, le choix des Émirats arabes unis pour le Noël des armées apparaît ainsi comme un signal fort : celui d’une France fidèle à ses alliances, pleinement investie dans la sécurité internationale et consciente que sa présence militaire est indissociable de relations diplomatiques durables et de partenariats stratégiques solides.