Les soldats ukrainiens à Kharkiv ont une vision claire du danger et de la fierté

L'artillerie ukrainienne en action dans la région de Kharkiv (Photo, AN / Mykhaylo Palinchak).
L'artillerie ukrainienne en action dans la région de Kharkiv (Photo, AN / Mykhaylo Palinchak).
Des militaires ukrainiens en action dans la région de Kharkiv (Photo, AN / Mykhaylo Palinchak).
Des militaires ukrainiens en action dans la région de Kharkiv (Photo, AN / Mykhaylo Palinchak).
Un militaire dans une tranchée  dans la région de Kharkiv (Photo, AN / Mykhaylo Palinchak).
Un militaire dans une tranchée dans la région de Kharkiv (Photo, AN / Mykhaylo Palinchak).
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Publié le Samedi 01 avril 2023

Les soldats ukrainiens à Kharkiv ont une vision claire du danger et de la fierté

  • Le commandant local apprécie les dons d'armes, mais affirme que les troupes manquent de compétences techniques et d'expertise pour les utiliser
  • La perte des maisons et des moyens de subsistance s'est avérée trop lourde à supporter pour ceux qui sont restés pendant la prise de contrôle des Russes

KHARKIV: À Kostyantynivka, une ville industrielle de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, à seulement 20 kilomètres au sud-ouest de la ligne de front Bakhmut, des recrues locales et étrangères s'entraînent sous l'œil attentif d'Oleksandr, commandant du bataillon Aidar, une unité d'assaut des forces terrestres ukrainiennes.

Oleksandr, un bel homme d'une trentaine d'années, est soldat depuis 2014. Il s'est engagé peu après que le père de sa petite amie a été capturé par les forces soutenues par la Russie la même année. Depuis, ses capacités sur le champ de bataille lui ont valu d'être promu au rang de commandant.

«Je sais maintenant comment l'ennemi opère; sa stratégie consiste à créer la confusion et le chaos. Nous menons la nôtre en faisant preuve d'esprit critique, en revenant sur nos erreurs et en tirant les leçons qui s'imposent pour mieux faire lors de la prochaine bataille», a-t-il déclaré à Arab News dans la caserne locale de l'unité. 

«Nous avons remporté la plupart, voire la totalité, de nos batailles, mais nous avons besoin de plus. Nous avons besoin de plus d'armes, de plus de drones, de plus de soutien. Nous avons essayé de produire nos propres armes, mais ce n'est pas suffisant», a-t-il indiqué.

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Un militaire à l'intérieur d'un bunker souterrain près de la frontière russe dans la région de Kharkiv en Ukraine (Photo, AN / Mykhaylo Palinchak).

Bakhmut a été le théâtre de certains des combats les plus sanglants depuis que la Russie a lancé ce qu'elle a appelé une «opération militaire spéciale» le 24 février 2022.

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a constaté qu'au 19 mars, 8 317 civils avaient été tués lors de l'invasion de l'Ukraine. En outre, 13 892 personnes auraient été blessées. Toutefois, ces chiffres pourraient être plus élevés.

Selon des estimations récentes, le conflit conterait 180 000 soldats russes et 100 000 soldats ukrainiens blessés ou tués. D'autres sources occidentales estiment que la guerre a fait 150 000 victimes dans chaque camp.

Les forces armées russes et le groupe Wagner — un entrepreneur militaire privé qui a recruté des soldats dans les prisons russes — ont envoyé une force terrestre massive pour s'emparer de la région, épuisant les munitions ukrainiennes.

«Nous voyons que les soldats russes essaient d'imiter notre stratégie», a expliqué Oleksandr. «Les soldats de Wagner sont d'anciens prisonniers et des toxicomanes. Ils manquent de recrues et comptent sur les prisons pour élargir leurs rangs.»

Pour essayer de percer les lignes ukrainiennes, les forces russes ont utilisé une technique connue en tant que stratégie «Fox den», consistant à attacher une grenade à un drone et à la lancer dans les tranchées ukrainiennes depuis le ciel.

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La lettre Z, insigne tactique des troupes russes en Ukraine, est visible sur l'artillerie tractée russe capturée qui doit être remise en état dans l'atelier de la brigade dans la région de Kharkiv, le 20 février 2023 (Photo, AFP).

Néanmoins, les pertes russes sur cette partie du champ de bataille ont été importantes, avec un taux d'attrition plus important que celui des défenseurs ukrainiens. «Nous ne sous-estimons pas notre ennemi, mais ils commettent toujours les mêmes erreurs. J'ai l'impression qu'ils n'apprennent pas», a révélé Oleksandr.

Il a indiqué: «Des talkies-walkies russes sont tombés en notre possession. Ce que nous avons entendu montre qu'ils sont têtus. Leurs généraux ne se soucient pas de la manière — l'ordre est de faire le travail quoi qu'il arrive, quelle que soit la chair à canon.»

Les États membres de l'OTAN ont fourni à l'Ukraine des chars de combat modernes et d'autres armes de haute technologie, en complément de la vieille technologie de l'ère soviétique qui a longtemps été le pilier de l'effort de guerre de l'Ukraine.

Oleksandr dit apprécier les dons d'armes, mais affirme que ses troupes manquent encore de compétences techniques et d'expertise pour utiliser, entretenir et réparer le nouvel équipement. «Quoi qu'il en soit, nous ne nous rendrons jamais», a-t-il assuré.

Le bataillon Aidar s’est fait remarquer ces derniers mois grâce à son activité sur les médias sociaux, avec quelque 4,5 millions d'abonnés sur son compte TikTok.

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Des soldat du bataillon d'assaut AIDAR sur une base non divulguée à Kostyantinivka, dans la région de Kharkiv, en Ukraine. (Photo, AN/ Mykhaylo Palinchak)

Connus sous le nom de «soldats danseurs», de courtes vidéos de ses soldats exécutant des danses traditionnelles en tenue de combat sont devenues une source d'inspiration et de motivation pour l'ensemble des forces armées ukrainiennes et le grand public.

«Il faut trouver un moyen de s'amuser, sinon on ne survit pas», a expliqué Oleksandr. «Je fais aussi des vidéos pour ma fille, pour qu'elle puisse voir ce que fait son père.»

Plus au nord-ouest, dans la région de Kharkiv, le bataillon de défense territoriale de Kharkiv est retranché dans un paysage aride, avec des tranchées profondes et des sacs de sable empilés pour protéger ses soldats des tirs ennemis.

La majeure partie de la région a été reprise aux forces russes en septembre 2022 lors d'une contre-offensive ukrainienne massive, ce qui a été considéré à l'époque comme un tournant important dans la guerre. Toutefois, cet élan a été perdu depuis, ce qui a conduit à une impasse amère.

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Soldat d'une unité d'artillerie ukrainienne à Kostyantinivka, dans la région de Kharkiv. (Photo, AN / Mykhaylo Palinchak)

Les mois de combat sur ce vaste front ont laissé un carnage insondable dans leur sillage, avec des maisons et des entreprises réduites à l'état de ruines et des terres agricoles retournées et laissées en jachère.

«Les Russes ont tout détruit», a expliqué Yuriy, un quadragénaire local, à Arab News, dans sa ferme de Kharkiv, aujourd'hui désaffectée. «Nous avons laissé nos animaux sortir de notre étable pour leur donner une chance de survivre. Je crois que certains sont encore en vie près de la rivière.»

De nombreuses familles locales ont choisi de quitter la région pour la sécurité relative de l'Ukraine occidentale et des pays voisins. Pour ceux qui sont restés pendant les mois de contrôle russe, la perte des maisons et des moyens de subsistance s'est avérée trop lourde à supporter.

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Yuriy, un fermier de Kharkiv, dans sa maison endommagée. (Photo, AN / Mykhaylo Palinchak)

«La maison abritait mes parents, moi-même et mon frère», a indiqué Yuriy, en montrant la ferme endommagée de sa famille.

«Mon père est mort d'une crise cardiaque. Les conditions dans lesquelles les Russes nous ont placés n'ont pas amélioré son état. Il n'a pas pu résister. Il est décédé. Ma mère et mon frère ont déménagé. Mais, moi je reviens encore ici de temps en temps», a-t-il signalé.

Yuriy a conclu: «Je ne sais pas par où commencer pour reconstruire. Je pense que c'est la dernière fois que je viens ici.»

Malgré la stagnation des progrès, les forces armées ukrainiennes stationnées ici gardent le moral, mais restent vigilantes, leurs armes braquées sur l'horizon pour détecter tout signe d'activité ennemie.

«Nous sommes ici pour protéger la frontière», a déclaré à Arab News, depuis son bunker souterrain, un soldat connu sous le nom de guerre «Le directeur.»

Il a affirmé: «Les bombardements sont les plus difficiles à surmonter, mais nous sommes là pour protéger notre patrie. La rotation se poursuit et nous sommes toujours aux aguets. Il n'y a pas de retour possible d'ici. Nous avons suffisamment de nourriture et de vêtements chauds, mais nous avons besoin de plus d'armes. Les Russes ne sont pas les bienvenus ici et nous ne nous arrêterons pas tant que nous ne les aurons pas vaincus.»

Plusieurs hommes servant dans le bataillon de «Le directeur» avaient peu ou pas d'expérience de combat avant leur déploiement; ils travaillaient comme avocats, enseignants et fonctionnaires, mais tous se sont rapidement adaptés à leur nouvelle réalité. Peu d'entre eux ont vu leurs familles depuis des mois.

«J'ai mis mes enfants et ma femme à l'abri, mais c'est ma ville», a déclaré à Arab News Ihor Reznik, commandant de la brigade territoriale de Kharkiv. «Nous avons survécu à de dures batailles. Maintenant, il y a des tirs aléatoires et nous essayons de répondre de manière adéquate. Nous avons besoin de drones pour connaitre les positions de l’ennemi et de véhicules blindés appropriés.»

La fille de Reznik, Anna, âgée de 25 ans, sert dans la 127e brigade du bataillon de défense territoriale de Kharkiv. Avant la guerre, elle a étudié les mathématiques et l'informatique dans une université en France.

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Le commandant Ihor Reznik avec sa fille Anna à la base de la 127e brigade dans la région de Kharkiv, en Ukraine. (Photo, AN / Mykhaylo Palinchak)

Alors qu'elle était sur le point d'obtenir son diplôme, elle a choisi d'arrêter ses études pour rejoindre la brigade de son père, où elle travaille aujourd'hui comme photographe militaire pour le service de presse.

«La photographie a toujours été un passe-temps, mais maintenant c'est ma façon de servir dans cette guerre», a-t-elle confié à Arab News. «Au début, mes parents ne voulaient pas, mais ils ont fini par comprendre que c'était ma décision. Je dois documenter ce qui se passe.»

Bien qu'elle se soit souvent retrouvée dans des situations dangereuses lorsqu'elle travaillait sur le terrain, elle croit que son engagement à documenter le conflit l'aide à rester calme lorsqu'elle est sous le feu de l'ennemi.

«Quand on n'a pas été confronté à de telles situations, on ne sait pas comment réagir. Mais je reste calme», a-t-elle avisé. «L'appareil photo est mon arme. Quelles que soient les difficultés, je ne regrette jamais ma décision. Je sais que je suis au bon endroit, au bon moment.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.