AL-MOUKALLA: Des centaines de Yéménites ont été chassés de chez eux dans la province centrale de Marib alors que les Houthis continuent de mener leurs attaques contre les troupes gouvernementales, selon l’Organisation internationale des nations unies pour les migrations (OIM).
Depuis dix jours, les combats font rage entre les forces yéménites et la milice houthie dans le district de Harib, au sud de Marib, et dans la région de Merkhah al-Ulya, dans la province méridionale de Chabwa, faisant des dizaines de morts ou de blessés.
Entre le 19 et le 25 mars, l’OIM signale que 235 familles (1 410 personnes) ont été déplacées à Marib, Hodeïda et Taïz, tandis que 2 030 familles (12 180 personnes) ont été relocalisées dans différentes provinces yéménites depuis janvier.
Une trêve négociée par l’Organisation des nations unies (ONU), et appliquée en avril de l’année dernière, a entraîné une diminution importante des hostilités sur les champs de bataille du pays, en particulier à Marib, ainsi qu’une baisse significative des déplacements internes et des décès parmi les civils.
Mais les récentes frappes menées par les Houthis contre les troupes gouvernementales à Harib et, pour la première fois en un an, les attaques contre les loyalistes à Merkhah al-Ulya, ont brisé les espoirs d’un pacte de paix visant à mettre fin au conflit.
Les Forces de défense gouvernementales de Chabwa ont déclaré mardi avoir repoussé un assaut houthi à Merkhah al-Ulya et abattu un drone de la milice.
Dans le même temps, les responsables du gouvernement yéménite et les Houthis ont déclaré qu’ils commenceraient à échanger des centaines de prisonniers le 11 avril dans le cadre d’une opération de trois jours supervisée par l’ONU et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Les deux parties sont convenues, lors du dernier cycle de pourparlers relatifs à l’échange de prisonniers, qui s’est terminé le 20 mars en Suisse, d’échanger 887 détenus pendant le mois sacré du ramadan.
Dans le cadre de cet accord, le gouvernement yéménite remettrait 706 prisonniers houthis contre 181 prisonniers gouvernementaux, dont un ancien ministre de la Défense, quatre journalistes condamnés à mort par les Houthis et 19 prisonniers de la coalition.
Majed Fadhail, vice-ministre des Droits de l’homme et membre de la délégation gouvernementale, déclare à Arab News que le premier jour, un avion du CICR transporterait des prisonniers du gouvernement yéménite, dont le ministre de la Défense, Mahmoud al-Subaihi, et le frère de l’ancien président, Nasser Mansour Hadi, de l’aéroport de Sanaa tenu par les Houthis, jusqu’à Aden, avant de revenir à Sanaa avec des prisonniers houthis.
Le deuxième jour, un avion emmènerait des prisonniers de la coalition arabe de Sanaa en Arabie saoudite.
Le dernier jour, un avion transporterait d’autres prisonniers du gouvernement, dont les quatre journalistes, vers la ville de Marib, avant de retourner à Sanaa avec des détenus houthis.
Abdelkader al-Murtada, chef du comité d’échange de prisonniers des Houthis, a déclaré cette semaine que les Houthis et la délégation du gouvernement yéménite avaient décidé de créer des comités qui visiteraient les prisons de Sanaa et de Marib et qu’une nouvelle série de pourparlers sur l’échange de prisonniers commencerait en mai.
M. Al-Murtada ajoute que le processus durerait trois jours et que le CICR assurerait le transport en avion des prisonniers de l’aéroport de Sanaa aux aéroports d’Aden, de Riyad et de Marib.
Par ailleurs, des responsables yéménites et des groupes de défense des droits affirment que les Houthis avaient intensifié leurs attaques contre les habitants de la vieille ville d’Ibb qui avaient participé à un rassemblement antimilice inhabituel.
Des militants sur les réseaux sociaux ont partagé des images d’au moins 7 personnes récemment kidnappées par les Houthis pour avoir assisté à l’enterrement d’un célèbre cybermilitant à Ibb et ils ont déclaré que les Houthis continuaient de déployer du personnel militaire et de fouiller des propriétés à Ibb et dans les environs.
Jeudi dernier, l’enterrement de Hamdi Abdel-Razzaq, mieux connu sous le nom d’Al-Mukahal, un influenceur enlevé par les Houthis en octobre pour avoir dénoncé la corruption, s’est transformé en une manifestation contre la milice yéménite à Ibb.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com