El Moustach, le designer qui a modernisé la kachabia algérienne

Depuis l’adolescence, le concept d’identité algérienne a toujours été un thème important pour Hicham (Photo, Instagram: @el_moustach).
Depuis l’adolescence, le concept d’identité algérienne a toujours été un thème important pour Hicham (Photo, Instagram: @el_moustach).
Le chanteur algérien Djam portant l’une des créations du designer  Depuis l’adolescence, le concept d’identité algérienne a toujours été un thème important pour Hichem (Photo, Instagram: @djam.officiel).
Le chanteur algérien Djam portant l’une des créations du designer Depuis l’adolescence, le concept d’identité algérienne a toujours été un thème important pour Hichem (Photo, Instagram: @djam.officiel).
Depuis l’adolescence, le concept d’identité algérienne a toujours été un thème important pour Hicham (Photo, Instagram: @el_moustach).
Depuis l’adolescence, le concept d’identité algérienne a toujours été un thème important pour Hicham (Photo, Instagram: @el_moustach).
Depuis l’adolescence, le concept d’identité algérienne a toujours été un thème important pour Hicham (Photo, Instagram: @el_moustach).
Depuis l’adolescence, le concept d’identité algérienne a toujours été un thème important pour Hicham (Photo, Instagram: @el_moustach).
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El Moustach, le designer qui a modernisé la kachabia algérienne

  • Arab News en français a rencontré ce designer et entrepreneur – un personnage haut en couleur, à l’image de son art
  • «Pourquoi n’intégrons-nous pas notre passé et la mode d’antan à notre style actuel tout en nous projetant vers le futur?»

ALGER: El Moustach, de son vrai nom Hicham Gaoua, est un artiste, illustrateur, graphiste et créateur de mode algérien qui s’est donné pour mission de populariser et d’actualiser des vêtements traditionnels algériens. 

Arab News en français a rencontré ce designer et entrepreneur – un personnage haut en couleur, à l’image de son art.

Atypique et moustachu, comme l’indique son nom d’artiste, cet ingénieur de profession se considère comme l’un des premiers créateurs de contenus algériens apparus avec Internet. 
 

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Il s'est fait connaître grâce à ses designs numériques et colorés qui feront l’objet de plusieurs expositions en Algérie et à l’étranger (Photo, Facebook: Hicham Gaoua).


Autodidacte, il se forme en ligne sur le management culturel, le webdesign, le théâtre, la pub et la musique «à l’université de cheikh Google», plaisante-t-il.

«C’est grâce à Internet que je me suis outillé et que j’ai pu lancer ma propre ligne de vêtements. Je me suis également renseigné sur la communication visuelle. Mon look a toujours été important pour moi, car le vêtement est porteur de message», explique El Moustach.

Depuis l’adolescence, le concept d’identité algérienne a toujours été un thème important pour Hichem.

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 Cette tunique traditionnelle était et est toujours portée par les Amazighs pour se protéger du froid (Photo, Instagram: @el_moustach).

«Je me cherchais. Comme je viens d’un pays où plusieurs influences culturelles s’entrechoquent, à un moment, il y a une sorte de perte de boussole identitaire. Et puis on prend conscience du fait qu’on vient d’un pays pluriculturel. Les possibilités d’expression artistique sont donc infinies et toutes devraient être mises à l’honneur.»

Évoquant ses sources d'inspiration, Hicham cite l’Algérien Amazigh Kateb, activiste, chanteur et fondateur du groupe Gnawa Diffusion. Selon lui, ce musicien a su mettre en exergue l’attrait de la culture algérienne dans une Algérie jusque-là «occidentalisée». 

«Quand j’étais plus jeune, Kateb, par le biais de la musique gnawa, nous a fait découvrir une facette de notre identité que nous ne connaissions pas. Il nous a notamment sensibilisés au sud algérien et à la beauté du Sahara», se souvient Hicham. 

Cette révélation a joué un rôle capital dans la vie d’El Moustach. Ce dernier explique s’être demandé : «Pourquoi le patrimoine algérien n’est-il pas plus connu ? Pourquoi n’intégrons-nous pas notre passé et la mode d’antan à notre style actuel tout en nous projetant vers le futur ?»

Made in ARDK

Visionnaire et ambitieux, le jeune homme estime que, au lieu «d’être influencés par le monde extérieur, nous devrions être dans une entreprise d’influence du monde».

C’est ainsi que lui vient l’idée de créer ARDK («ta terre», en arabe), sa propre marque de vêtement streetwear ou, comme il se plaît à l’appeler, «Zen9awear».

Kachabia, burnous, djellaba : nombreuses sont les désignations du vêtement phare de sa dernière collection. Mais, quel que soit son nom, les jeunes d’aujourd’hui s’accordent sur un point : cet habit revient à la mode et devient une pièce incontournable de la garde-robe des Algériens. 

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Le créateur de mode a su décliner ce vêtement et l’adapter à toutes les saisons et à tous les goûts (Photo, Instagram: @ardk.brand).

Cette tunique traditionnelle, faite à l'origine de loubar (laine de chameau) ou de laine de mouton, était et est toujours portée par les Amazighs pour se protéger du froid des montagnes algériennes. Elle est également répandue au Maroc et en Tunisie. 

Le créateur de mode a su décliner ce vêtement et l’adapter à toutes les saisons et à tous les goûts. 

En plus d’en avoir fait un vêtement unisexe, El Moustach est parvenu à transformer la kachabia, habituellement assez lourde et portée par les bergers dans les reliefs montagneux pour se protéger du froid, en un vêtement beaucoup plus léger. 

Il en a fait par ailleurs un habit pratique et facile à transporter. Treillis, en jean ou matelassé : le créateur aspire à décliner et à commercialiser la kachabia au plus haut niveau. Il souhaite notamment créer un coupe-vent destiné aux sportifs. Ce vêtement représenterait l'Algérie à l’occasion des compétitions locales et mondiales. 

«Je cherche à développer l’aspect pratique de ce vêtement pour l’intégrer progressivement dans le paysage algérien et international», confie-t-il.

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Il en a fait un habit pratique et facile à transporter (Photo, Instagram: @ardk.brand).

Et El Moustach ne souhaite pas s’arrêter là. Il explique que le slogan de sa marque, «Akhdem ardek» («Travaille ta terre»), est un «appel à l’action». 

«À travers cette phrase, j'espère inciter les jeunes à revenir à leurs racines et à exploiter les ressources du patrimoine local. Vous savez, même en dehors de l’Afrique du Nord et du monde arabe, j’ai remarqué un réel attrait du monde pour la mode algérienne. C’est un marché qui, j’en suis sûr, est lucratif et tout à fait exportable», assure Hicham Gaoua. 

Culture populaire algérienne

Précurseur du design pop art algérien, Gaoua explique puiser son inspiration dans la culture populaire algérienne.

Hicham fait partie de la génération d’Algériennes et d’Algériens qui ont à cœur de faire en sorte que la jeunesse renoue avec sa propre culture. 

Il s'est fait connaître grâce à ses designs numériques et colorés qui feront l’objet de plusieurs expositions en Algérie et à l’étranger. 

À travers ses œuvres, El Moustach a rendu hommage à plusieurs figures historiques de la guerre d'Algérie, mais aussi à des artistes tels que Matoub Lounès, Cheb Hasni, ou encore l'ex-président Mohamed Boudiaf. 

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Gaoua explique puiser son inspiration dans la culture populaire algérienne (Photo, Instagram: @el_moustach).

Dans ses designs numériques, il a également évoqué des figures mythiques comme Hadj ElAnka, Al Pacino, Amar Ezzahi ou encore El Hachemi Guerouabi. 

Du haut de ses 42 ans, Hichem Gaoua s’est très vite imposé comme l’une des figures artistiques majeures du pop art humaniste algérien. Il a remis au goût du jour des expressions cinématographiques populaires telles que «Song your mother (open at night)». Il n’a pas hésité à associer le haïk et les chaussures Nike.

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Illustration de l’ancien président algérien Mohamed Boudiaf (Photo, Instagram: @el_moustach).

À travers son art et ses différents projets, le Nord-Africain souhaite faire connaître la culture et le style algériens dans le monde entier.

«Nous devons utiliser notre diversité comme un atout pour nous faire connaître au-delà de l’Algérie. Je ne veux pas que le vêtement algérien connaisse un bref moment de notoriété, mais qu'il soit normalisé au niveau international au même titre que le jean», explique le créateur.

Bien conscient du travail à fournir, il espère contribuer à révéler «l’Algérie sous son meilleur jour».

«Notre travail est de faire connaître notre voix et tous les aspects de notre culture si riche au reste du monde. Ainsi, nous pourrons créer pour les artistes algériens des opportunités d’entrepreneuriat et leur permettre d’avoir la place qu’ils méritent sur la scène internationale», conclut El Moustach.


Comment célébrer la Journée de la fondation 2025 en Arabie saoudite

(fournie)
(fournie)
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  • La Journée de la fondation saoudienne vise à renforcer la fierté nationale des Saoudiens, en particulier des jeunes générations
  • À Riyad, les célébrations comprendront des feux d'artifice, des expositions sur le patrimoine saoudien et des concerts de musique

La Journée de la fondation saoudienne vise à renforcer la fierté nationale des Saoudiens, en particulier des jeunes générations.

Les festivités prévues pour la Journée de la Fondation de cette année mettront en valeur le patrimoine saoudien à travers la musique, les arts et les spectacles.

Principaux événements de la Journée de la fondation 2025

Les Nuits de la Fondation présenteront des concerts musicaux et poétiques avec d'éminents artistes saoudiens au théâtre Mohammed Abdu, au boulevard Riyad, le 22 février.

À Riyad, les célébrations comprendront des feux d'artifice, des expositions sur le patrimoine saoudien et des concerts de musique. Djeddah accueillera des parades maritimes, des marchés du patrimoine et des salons nautiques. À Médine, des expositions d'art et des séminaires culturels sur l'histoire du Royaume seront organisés, tandis qu'à Dammam, les visiteurs pourront assister à des spectacles folkloriques et à des séances de cinéma en plein air.

Spectacles musicaux

Plusieurs soirées musicales ajouteront à l'atmosphère de fête. Le 21 février, Mohammed Abdu jouera "Suhail Night" à l'arène Mohammed Abdu.

Le 22 février, Abdul Majeed Abdullah interprétera des chansons nationales à la Mohammed Abdu Arena.

En outre, le 22 février, un spectacle orchestral mettant en vedette l'orchestre et le chœur nationaux saoudiens sera suivi par des jeux de lumière et de son qui mettront en lumière la riche histoire du Royaume.

À Djeddah, les célébrations au musée Tariq Abdulhakim, du 20 au 22 février, offriront une atmosphère familiale remplie d'activités patrimoniales, artistiques et culturelles.

À Diriyah, une "expérience interactive 850" permettra aux visiteurs d'explorer les événements clés de l'histoire du Royaume, avec des activités immersives à l'intérieur et à l'extérieur.

Le Centre du roi Abdulaziz pour la culture mondiale (Ithra), à Dhahran, marquera la Journée de la fondation par une célébration de trois jours, du 20 au 22 février, avec des ateliers interactifs, des spectacles et de l'artisanat traditionnel.

La place accueillera des concerts de oud et d'autres activités, dont un photomaton où les visiteurs pourront se faire photographier en tenue traditionnelle.

Des maîtres artisans présenteront l'art complexe du tissage du bisht, et il y aura des activités éducatives, de la musique folklorique et des danses d'épée saoudiennes Ardah.

Le centre accueille les visiteurs de 16 à 23 heures.

La Commission des musées organise les célébrations de la Journée de la fondation au Musée national saoudien du 21 au 23 février. Cet événement propose des activités interactives, des programmes culturels et des spectacles.

Johnson Controls Arabia organise une soirée de célébration de la fondation le 21 février dans la maison historique Al-Sharbatly à Al-Balad, Djeddah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Riyad revêt sa couleur verte pour honorer la Journée de la fondation

C'est l'une des deux occasions - l'autre étant la fête nationale - où le Royaume se pare de drapeaux nationaux. (SPA)
C'est l'une des deux occasions - l'autre étant la fête nationale - où le Royaume se pare de drapeaux nationaux. (SPA)
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  • Les citoyens et les résidents descendront par milliers dans les rues aujourd'hui
  • La municipalité de Riyad a pris des mesures pour orner les rues de plus de 8 000 drapeaux nationaux

RIYAD : C'est l'une des deux occasions - l'autre étant la fête nationale - où le Royaume est orné de drapeaux nationaux.

Les citoyens et les résidents descendront par milliers dans les rues aujourd'hui pour célébrer le quatrième jour de fondation de l'Arabie saoudite.

La municipalité de Riyad a pris des mesures pour orner les rues de plus de 8 000 drapeaux nationaux, transformant ainsi la capitale en un véritable océan de vert. Les drapeaux, qui représentent à la fois le premier État saoudien et le Royaume moderne, ont été accrochés stratégiquement sur les mâts des routes principales, les places, les ponts, les intersections et les lampadaires, a rapporté l'agence de presse saoudienne. 

L'emplacement a été soigneusement planifié pour assurer une harmonie esthétique avec le paysage de la ville et a été installé en toute sécurité par des moyens mécaniques. Les drapeaux ont été placés en toute sécurité à l'aide de moyens mécaniques. La variété des tailles permet de voir clairement les drapeaux.

Des équipes spécialisées sur le terrain ont suivi un calendrier strict pour réaliser les installations de manière efficace, en donnant la priorité à la sécurité, à la durabilité et à l'entretien régulier tout au long des célébrations.

Ces efforts reflètent l'engagement de la municipalité de Riyad à mettre en valeur l'identité nationale et à améliorer le paysage urbain, conformément aux objectifs de la Vision 2030 visant à améliorer l'attrait visuel de la capitale et à mettre en valeur le patrimoine du Royaume.
Les monuments, y compris les bâtiments ministériels, ont été décorés de lumières vertes vendredi, à la veille de la Journée de la fondation, tandis que des événements spéciaux organisés dans toute la région comprendront des feux d'artifice et des spectacles folkloriques traditionnels.

"Nous vous invitons à assister aux événements organisés par la municipalité de Riyad dans 47 municipalités au sein des gouvernorats et des centres de la région, dans plus de 47 lieux, pour profiter d'événements animés, d'activités de qualité, de divers domaines et de participations", a écrit la municipalité de Riyad sur le site X.

Abdullah Ahmed, un habitant de la capitale, a félicité l'autorité pour ses efforts visant à faire de la Journée de la fondation une occasion spéciale.

"Je suis vraiment reconnaissant à Allah tout-puissant de nous avoir accordé la sécurité, alors que nous vivons dans une solidarité et une paix totales. Nous avons la chance d'avoir un bon leadership avec le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane, et nous avons la chance d'avoir l'imam Mohammed ben Saud comme fondateur du premier État saoudien en 1727," a-t-il affirmé à Arab News.

Le Royaume moderne a fait ses premiers pas sur la voie de la nation en 1727, lorsque l'imam Mohammed ben Saud a succédé à son cousin, Zaid ben Markhane, en tant que souverain de la ville-État de Diriyah. C'est ce moment charnière, reconnu comme la date à laquelle le premier État saoudien a vu le jour, qui est célébré chaque année à l'occasion de la Journée de la fondation.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


AlUla : Où la beauté ancienne résonne au-delà des mots

Ibrahim Al-Balawi guidant un touriste russe à AlUla. (Instagram : @chici.deaf)
Ibrahim Al-Balawi guidant un touriste russe à AlUla. (Instagram : @chici.deaf)
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  • Le parcours d'Ibrahim al-Balawi repose sur l'auto-apprentissage et le dévouement

DJEDDAH : Bien que sourd et muet, Ibrahim al-Balawi, un guide touristique saoudien de 48 ans passionné par la riche histoire d'AlUla et ses sites à couper le souffle, est devenu un pionnier du tourisme inclusif.

Son parcours, fait d'auto-apprentissage et de dévouement, a commencé bien avant qu'AlUla ne devienne une destination touristique mondiale.

La carrière de guide touristique d'al-Balawi a commencé avant même que le tourisme ne soit officiellement établi à AlUla en 2001.

Son amour profond de l'histoire l'a poussé à fréquenter les lieux, à étudier leur signification et à traduire les documents de manière indépendante pour s'instruire et instruire les autres.

Grâce à sa connaissance approfondie des sites archéologiques, il a guidé les visiteurs à travers les sites anciens d'AlUla, partageant avec eux les histoires et les connaissances qu'il avait acquises au fil des ans.

Hind Shabaa, l'épouse d'al-Balawi, qui est également originaire d'AlUla, a été un soutien indéfectible. Mariée depuis 16 ans, elle a appris le langage des signes avec son mari.

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Ibrahim Al-Balawi, guide touristique saoudien. (Instagram : @chici.deaf)

Au fil du temps, Shabaa a appris à parler couramment la langue des signes et elle a noué des amitiés au sein de la communauté sourde. Elle joue aujourd'hui un rôle crucial dans le travail de son mari en traduisant verbalement la langue des signes aux touristes entendants, améliorant ainsi l'expérience touristique de tous les visiteurs.

« Il m'a aidée à apprendre la langue et j'ai noué des amitiés avec des personnes sourdes », a-t-elle affirmé à Arab News.

« Comme il dispose d'un vaste réseau d'amis - il a fait ses études secondaires à Djeddah - il avait noué de nombreuses relations à l'intérieur et à l'extérieur du Royaume », a-t-elle ajouté. 

« Lorsqu'il amenait ses amis, ils étaient accompagnés de leurs épouses, ce qui m'a permis d'apprendre la langue. J'ai acquis une telle maîtrise qu'ils étaient étonnés de voir à quel point je pouvais communiquer verbalement et en langue des signes », a-t-elle expliqué. 

Silencieuse mais amusante, la langue des signes est devenue un élément essentiel de la vie quotidienne de la famille, créant un lien plus profond et façonnant une communication unique.

« Même nos enfants ont appris la langue des signes avec leur père. Ils sont devenus très habiles dans ce domaine. J'étais tellement dévouée que j'ai suivi des cours supplémentaires pour m'améliorer. À un moment donné, je suis même devenue meilleure que certains formateurs certifiés en langue des signes », a expliqué Shabaa. 

Avant que la Commission saoudienne du tourisme ne soit transformée en ministère du tourisme en 2020, la principale mission d'al-Balawi était de présenter au monde la beauté d'AlUla à travers ses yeux et sa langue. Il a accueilli des visiteurs de la communauté sourde de tout le Royaume et d'ailleurs, notamment d'Allemagne, de France, du Canada et de Chine.

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Ibrahim al-Balawi, guide touristique saoudien. (Instagram : @chici.deaf)

Les autorités ont remarqué qu'il attire les touristes, dont la plupart sont des visiteurs étrangers qui profitent de sa maîtrise de la langue des signes générale.

Al-Balawi est peu à peu devenu un visage familier des responsables du tourisme. À mesure que le secteur se structure, il a demandé l'autorisation officielle de continuer à servir de guide, afin que les touristes étrangers puissent continuer à bénéficier de son expertise.

La carrière officielle d'al-Balawi en tant que guide touristique à AlUla a débuté en 2017. Il a suivi de nombreux cours de formation une fois qu'il a officiellement rejoint le ministère du tourisme, et du matériel de formation lui a été fourni.

Bien qu'il n'ait qu'un diplôme de fin d'études secondaires, il se distingue par sa quête incessante de connaissances. Il s'est inscrit à des cours d'histoire et de tourisme, a suivi des formations spécialisées et a mémorisé des documents pédagogiques.

Conscient de la diversité mondiale des langues des signes, M. al-Balawi a appris lui-même de multiples variantes de la langue des signes arabe, ce qui lui a permis de communiquer avec des touristes de pays occidentaux. Sa motivation personnelle lui a permis de combler les fossés culturels et linguistiques, en veillant à ce que tous les visiteurs, en particulier ceux de la communauté sourde, puissent profiter pleinement des merveilles d'AlUla.

« Je me souviens que, dès notre mariage, il avait des livres sur les langues des signes occidentales et qu'il les lisait toujours pour apprendre. En outre, il s'est rendu plusieurs fois aux États-Unis et y a noué des amitiés, communiquant par le biais d'applications et d'appels vidéo jusqu'à ce qu'il ait acquis une bonne maîtrise de la langue des signes », a raconté sa femme. 

« Il a acquis une expertise dans la langue des signes arabe familière et formelle, ainsi que dans les langues des signes internationales, notamment américaine, chinoise et coréenne, qui diffèrent du système saoudien. Il a appris tout cela en voyageant, en lisant des livres et en faisant des recherches personnelles », a-t-elle ajouté. 

« Pour ceux qui peuvent parler, il est capable de communiquer avec eux sans effort. Il peut lire sur les lèvres, enregistrer des vidéos, leur envoyer des messages et leur parler dans un dialecte décontracté qui rendait la langue des signes plus facile pour eux. L'apprentissage de la langue des signes est souvent un défi pour les personnes qui les entourent, c'est pourquoi, lorsque nécessaire, il fait recours à l’écriture pour assurer une communication claire », a-t-elle confirmé. 

L'engagement du couple ne s'arrête pas au guidage, puisqu'il s'assure de comprendre les besoins spécifiques des voyageurs sourds.

« Mon mari a créé une maison d'hôtes privée spécialement conçue pour les sourds, afin que les visiteurs se sentent bien accueillis, à l'aise et puissent profiter pleinement des offres d'AlUla », a-t-elle révélé. 

M. al-Balawi a organisé plus de 800 visites au cours des deux dernières années, accueillant des touristes de presque toutes les régions d'Arabie saoudite et de pays du monde entier, notamment le Royaume-Uni, les États-Unis, la Syrie, l'Allemagne, l'Égypte, la Turquie, la Russie et les Émirats arabes unis.

Il doit également faire face aux médias sociaux et possède une page Instagram qui compte plus de 4 500 adeptes du monde entier. Il y affiche des photos et des vidéos de ses voyages afin d'attirer davantage de visiteurs.

« Il invite les voyageurs par le biais des médias sociaux, les guide, documente leurs visites avec des photos et des vidéos. Nombreux sont ceux qui ont été impressionnés par ses efforts et son dévouement », raconte sa femme. 

Sa capacité à communiquer avec les gens, que ce soit par le langage des signes, la communication écrite ou l'enthousiasme pur et simple, a laissé une marque sur ceux qui ont exploré AlUla grâce à ses conseils.

« La réaction des touristes est étonnante après chaque visite. Ils sont toujours heureux, et certains reviennent même pour une deuxième visite tellement ils ont apprécié leur expérience. AlUla les a fascinés et ils adorent l'expérience touristique qu'ils y ont vécue”, a-t-elle conclu. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com