JO-2024: les mesures pour la sécurité au vote de l'Assemblée

Caméras avec algorithmes, enquêtes multipliées: le projet de loi "Jeux olympiques" est soumis mardi au vote des députés. (Photo, AFP)
Caméras avec algorithmes, enquêtes multipliées: le projet de loi "Jeux olympiques" est soumis mardi au vote des députés. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 28 mars 2023

JO-2024: les mesures pour la sécurité au vote de l'Assemblée

  • Déjà largement adopté fin janvier en première lecture au Sénat, dominé par la droite, le texte a été examiné la semaine dernière au Palais Bourbon et fera l'objet d'un vote solennel mardi en fin de journée
  • L'article le plus controversé, sur la vidéosurveillance dite « intelligente», ouvre la voie à une expérimentation qui associerait images prises par des caméras et drones, et algorithmes

PARIS: Caméras avec algorithmes, enquêtes multipliées: le projet de loi "Jeux olympiques" est soumis mardi au vote des députés, et pourrait recueillir le soutien de la droite et de l'extrême droite, alors que la gauche dénonce un volet sécuritaire disproportionné.

Déjà largement adopté fin janvier en première lecture au Sénat, dominé par la droite, le texte a été examiné la semaine dernière au Palais Bourbon et fera l'objet d'un vote solennel mardi en fin de journée.

L'article le plus controversé, sur la vidéosurveillance dite "intelligente", ouvre la voie à une expérimentation qui associerait images prises par des caméras et drones, et algorithmes.

L'expérimentation concernera les "manifestations sportives, récréatives ou culturelles" d'ampleur. Elle doit s'arrêter au 31 décembre 2024 mais pourrait débuter dès la promulgation de la loi, et concerner par exemple la prochaine Coupe du monde de rugby en septembre-octobre.

La majorité présidentielle et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin ont insisté sur les garde-fous et défendu à l'envi le procédé: analyser les images pour détecter automatiquement des faits ou gestes potentiellement à risque, et les signaler à des agents derrière un mur d'écrans pour qu'ils envoient des collègues vérifier la situation ou intervenir.

Mais la liste des "événements" et comportements à détecter sera fixée par décret. Au grand dam des députés de l'alliance de gauche Nupes, qui s'inquiètent de ce qui sera retenu, malgré les exemples donnés par le ministre: "un départ de feu, des goulots d'étranglement de population, un colis ou un sac abandonné".

«Tout passe»

Et si l'objectif affiché est de sécuriser les millions de personnes attendues pour les Jeux olympiques et paralympiques 2024, les députés de l'opposition suspectent l'exécutif de vouloir se servir de l'expérience comme d'un tremplin pour généraliser cette technologie de surveillance après l'événement.

Le député RN Jordan Guitton a demandé à l'exécutif de stopper l'expérience dès la fin des compétitions en septembre 2024. Son groupe a voté cet article-clé, et ne devrait pas s'opposer à l'ensemble du projet de loi.

Les députés LR voteront pour.

"C'est un texte sur les JO, tout le monde aime les JO, tout le monde aime le sport, donc tout passe", soupire au contraire le député LFI Ugo Bernalicis. Il promet déjà une saisine du Conseil constitutionnel, tout comme les socialistes.

Insoumis et écologistes sont les plus hostiles au projet de loi et devraient voter majoritairement contre. Il "n'y a aucune raison de voter pour", assure l'écologiste Sandra Regol qui, au-delà de la vidéosurveillance, déplore des mesures qui pourraient s'appliquer aux militants écologistes.

Dans sa ligne de mire notamment: des dispositions qui perdureront après les Jeux, comme le renforcement des sanctions en cas d'intrusion dans une enceinte sportive.

Des abstentions à gauche

Comme d'autres à gauche, elle déplore également l'extension du champ des "criblages", c'est-à-dire la conduite d'enquêtes administratives sur des personnes. Les participants comme les personnes accréditées sur les sites de compétition et les fan-zones pourront être visés. La mesure est disproportionnée pour la gauche, même si les fans ne seront pas concernés.

Une peine d'interdiction de stade obligatoire en cas d'atteinte grave à la sécurité des événements sportifs sera également créée.

Socialistes et communistes, partagés entre les besoins des JO et les inquiétudes sur les mesures sécuritaires, s'abstiendront majoritairement.

Un centre de santé dans le futur village olympique et paralympique à Saint-Denis sera construit, une mesure plus consensuelle même si l'opposition déplore que la structure ne survive pas aux JO, dans un département manquant de soignants.

Le texte prévoit également des mesures de dérogation aux règles du repos dominical, et des dispositifs d'accompagnement pour le transport des spectateurs en situation de handicap.

Des tests génétiques viendront également renforcer l'arsenal anti-dopage des autorités, malgré les demandes des oppositions pour les circonscrire aux JO.

"On doit se mettre en conformité et ceci de manière pérenne", a insisté la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra.

Après son adoption, députés et sénateurs tenteront de trouver un accord sur le texte en commission mixte paritaire.


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

Short Url
  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

Short Url
  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Short Url
  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.