PARIS: Après avoir obtenu que l'anglais ne soit pas la seule langue étrangère à la tour Eiffel, des défenseurs de la langue française saisissent la justice pour obtenir la même chose autour de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
L'association Défense de la langue française a déposé auprès du tribunal administratif de Paris un recours en ce sens, à l'occasion de la Journée internationale de la francophonie lundi.
Elle invoque la loi Toubon du 4 août 1994, qui protège le statut du français, surtout face aux progrès inexorables de l'anglais.
Cette loi oblige l'administration, si elle traduit sa communication publique, à le faire dans deux langues étrangères au minimum.
"L'intérêt de la loi Toubon est de ne pas donner une prime à l'anglo-américain. Car s'il n'y a qu'une langue étrangère, c'est toujours l'anglo-américain. La loi protège donc le français, puisqu'elle est censée promouvoir le pluralisme linguistique", a expliqué à l'AFP le porte- parole de l'association, Louis Maisonneuve.
Est visé l'Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris (EPRDNP).
Autour de l'édifice sur l'île de la Cité, certaines explications du travail sur ce chantier sont en français et en anglais.
La "requête en excès de pouvoir" s'accompagne d'autres, pour les mêmes raisons. Elles visent au total "20 organismes publics d'envergure", selon l'association.
Cette dernière cite Monuments de France, pour la signalétique des alignements de Carnac (Morbihan), La Poste, pour le slogan "Ma French bank", le musée de l'Armée à Paris, pour des cartels, ou encore Bordeaux métropole, pour la signalétique de son tramway.
Tout au long de l'année 2022, Défense de la langue française a mené un combat identique,
finalement victorieux, auprès de la mairie de Paris, concernant la signalétique de la tour Eiffel.
"On les a menacés d'aller en justice. Ça a pris un an. Ils ont progressé petit à petit et, finalement, ils ont tout changé pour ajouter l'espagnol" en novembre, a raconté M. Maisonneuve.