Face à une possible inculpation de Trump, son camp dénonce des poursuites «politiques»

L'ancien président américain Donald Trump (Photo, AFP).
L'ancien président américain Donald Trump (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 20 mars 2023

Face à une possible inculpation de Trump, son camp dénonce des poursuites «politiques»

  • Les poursuites sont «motivées politiquement», a jugé dimanche son ancien bras droit
  • Une telle inculpation, inédite, serait sans aucun doute explosive et pourrait impacter la campagne pour la présidentielle de 2024

WASHINGTON: Des ténors républicains ont dénoncé dimanche un acharnement "politique" à l'encontre de Donald Trump, qui pourrait devenir le premier ancien président américain à être inculpé, les démocrates s'inquiétant eux que les appels à manifester du milliardaire ne conduisent à de nouvelles violences.

La possibilité d'une inculpation de Donald Trump s'est soudainement rapprochée depuis qu'il a été invité à témoigner dans l'affaire dite "Stormy Daniels", un possible signe que l'enquête du parquet de New York arrive à son terme. Elle concerne un paiement datant de 2016, pour acheter le silence de cette actrice pornographique sur une ancienne liaison supposée.

Dimanche, l'ancien hôte de la Maison Blanche a dénoncé sur son réseau social Truth Social une "chasse aux sorcières", et s'est offusqué qu'un procureur ayant exercé "durant la plus grande vague de crimes violents de l'histoire de New York" puisse "harceler, inculper, et poursuivre en justice un ancien président des États-Unis".

La veille, le républicain, qui est de nouveau candidat pour la présidentielle de 2024, avait affirmé qu'il allait être "arrêté" mardi, et appelé ses supporteurs à "sauver l'Amérique" et à "manifester".

Dans la foulée, de nombreux républicains ont pris sa défense, au premier rang desquels le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, qui a dénoncé un "abus de pouvoir" de la part du procureur de l'État de New York pour Manhattan, Alvin Bragg.

Même l'ancien vice-président Mike Pence, qui s'est pourtant désolidarisé de Donald Trump après l'attaque du Capitole par ses partisans le 6 janvier 2021, a apporté son soutien au milliardaire.

Les poursuites sont "motivées politiquement", a jugé dimanche son ancien bras droit, qui entretient lui-même des ambitions pour 2024 et soigne donc son image auprès de la base républicaine. Il s'est dit "décontenancé" à l'idée qu'un ancien président puisse être inculpé par ce procureur en pleine "vague de criminalité à New York".

"Les Américains ont un droit constitutionnel à se rassembler pacifiquement", a-t-il ajouté.

Côté démocrate, une telle défense a été jugée irresponsable.

M. Pence place "son ambition au-dessus de l'intérêt général" en "attaquant les poursuites potentielles contre Trump et en défendant un appel à manifester", a taclé sur Twitter l'élu de la Chambre Adam Schiff, ancien membre de la commission parlementaire ayant enquêté sur l'assaut du Capitole.

Défi sécuritaire 

"Il n'y a aucune raison de manifester", a aussi estimé la sénatrice démocrate Elizabeth Warren. "Il s'agit de la justice qui fonctionne comme elle le devrait, sans crainte ou privilège pour quiconque."

La veille, l'élue démocrate Nancy Pelosi, qui présidait la Chambre des représentants le 6 janvier 2021, a, elle, qualifié les déclarations de Donald Trump de "dangereuses".

"Il sera important pour les forces de l'ordre de faire attention à ces manifestations et de faire en sorte qu'elles n'atteignent pas le niveau de violence" du 6 janvier, a déclaré le sénateur démocrate de l'Arizona, Mark Kelly, qui a répondu par l'affirmative à un journaliste lui demandant s'il était inquiet.

Selon des informations de presse, le procureur Alvin Bragg a assuré à ses équipes qu'aucune "tentative d'intimidation" ou menace ne serait "tolérée".

Plusieurs médias américains ont rapporté que les autorités locales et fédérales se préparaient à la possibilité d'une inculpation de l'ancien président, qui pourrait représenter un défi en termes de sécurité en cas de manifestations devant le tribunal, qu'il s'agisse de partisans ou d'opposants à Donald Trump.

Une telle inculpation, inédite, serait sans aucun doute explosive et pourrait impacter la campagne pour la présidentielle de 2024.

Même si, selon des journalistes américains, l'ancien locataire de la Maison Blanche redoute la perspective d'une arrestation, une inculpation pourrait aussi lui bénéficier en galvanisant sa base.

"Le procureur à New York a fait davantage pour aider Donald Trump à être élu président que n'importe quelle personne aux États-Unis aujourd'hui", a estimé samedi l'influent sénateur républicain Lindsey Graham, en qualifiant les poursuites à New York de "sélectives".

Celles-ci vont "créer beaucoup de sympathie pour l'ancien président", a abondé le gouverneur républicain du New Hampshire, Chris Sununu, qui a prédit "un cirque politique".

L'enquête judiciaire porte sur un paiement 130.000 dollars versés à l'actrice Stormy Daniels -- Stephanie Clifford de son vrai nom -- pour qu'elle taise une supposée liaison avec M. Trump. Ce versement a eu lieu en 2016, juste avant le scrutin présidentiel finalement remporté par le milliardaire.

Le parquet de New York considère qu'il s'agissait d'influencer l'élection en empêchant des informations embarrassantes d'être rendues publiques.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.