Erdogan donne son feu vert à l'adhésion de la Finlande à l'Otan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan et le président finlandais Sauli Niinistö donnent une conférence de presse conjointe tenue après leur rencontre à Ankara, le 17 mars 2023 (Photo, AFP).
Le président turc Recep Tayyip Erdogan et le président finlandais Sauli Niinistö donnent une conférence de presse conjointe tenue après leur rencontre à Ankara, le 17 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 18 mars 2023

Erdogan donne son feu vert à l'adhésion de la Finlande à l'Otan

  • L'annonce du président turc ouvre un peu plus la voie à l'entrée du pays nordique dans l'Alliance, 28 de ses 30 Etats membres ayant déjà approuvé sa candidature
  • La Hongrie doit elle aussi ratifier les demandes d'adhésion finlandaise et suédoise

ANKARA: Le président turc Recep Tayyip Erdogan a donné vendredi son feu vert à l'entrée dans l'Otan de la Finlande, soumettant au parlement turc la ratification de la demande d'adhésion finlandaise, une décision aussitôt saluée par l'Alliance atlantique.

"Nous avons décidé d'entamer le processus d'adhésion de la Finlande à l'Otan dans notre parlement", a déclaré M. Erdogan à l'issue d'une rencontre à Ankara avec le président finlandais Sauli Niinistö.

L'annonce du président turc ouvre un peu plus la voie à l'entrée du pays nordique dans l'Alliance, 28 de ses 30 Etats membres ayant déjà approuvé sa candidature.

La Hongrie doit elle aussi ratifier les demandes d'adhésion finlandaise et suédoise, présentées conjointement l'an dernier à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, et qui nécessitent d'être approuvées à l'unanimité.

Le Parlement hongrois se prononcera sur l'adhésion finlandaise le 27 mars, a annoncé vendredi le porte-parole du gouvernement hongrois.

M. Erdogan, qui a reçu vendredi son homologue finlandais, bloquait depuis mai 2022 l'entrée dans l'Alliance atlantique du pays nordique et, plus encore, de son voisin suédois.

La Turquie accuse notamment Stockholm de passivité face à des "terroristes" kurdes réfugiés en Suède, réclamant des extraditions sur lesquelles le gouvernement n'a pas le dernier mot.

Mais le chef de l'Etat turc, qui continue de bloquer la candidature suédoise, a reconnu les "mesures concrètes" prises par Helsinki ces derniers mois.

"J'espère que (la ratification) aura lieu avant les élections", a affirmé M. Erdogan lors d'une conférence de presse avec son homologue finlandais.

Les élections présidentielle et législatives turques sont prévues le 14 mai, mais le Parlement turc devrait interrompre ses travaux environ un mois avant le double scrutin.

"Nous espérons que le Parlement (turc) aura le temps", a déclaré de son côté le président finlandais, qualifiant le processus de "très important pour la Finlande".

La Suède déplore ne pas avoir eu de feu vert de la Turquie

"C'est un développement que nous ne voulions pas mais auquel nous étions préparés", a déclaré le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billström lors d'une conférence de presse.

"L'important maintenant pour la Suède est de s'assurer les deux ratifications manquantes" de la Turquie et de la Hongrie "et de garantir notre sécurité pendant le temps que cela prendra", a-t-il affirmé.

Autre mauvaise nouvelle pour la Suède: le Parlement hongrois a fixé vendredi au 27 mars la ratification de la candidature de la Finlande, mais le cas de la Suède sera tranché "plus tard", a affirmé le porte-parole du gouvernement.

Le chef de la diplomatie suédoise a refusé de commenter les informations, affirmant ne pas avoir eu de confirmation de Budapest.

Stockholm estime faire "tout" ce qui figure dans un mémorandum d'accord avec la Turquie négocié en juin dernier lors du sommet de Madrid, a affirmé M. Billström vendredi.

"Nous faisons tout ce qui est inscrit dans ce mémorandum, nous ne faisons pas moins et nous ne faisons pas plus que ce qu'il y a dedans", a dit le ministre suédois.

«Signal important»

La Finlande, soumise à une neutralité forcée par Moscou après sa guerre avec l'Union soviétique lors du deuxième conflit mondial, partage la plus longue frontière européenne (1 340 km) avec la Russie, derrière l'Ukraine.

M. Niinistö a toutefois jugé que "la candidature de la Finlande n'est pas complète sans celle de la Suède".

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, qui a "salué" l'annonce faite par M. Erdogan, a jugé que "la chose la plus importante est que la Finlande et la Suède deviennent rapidement membres à part entière de l'Otan, et non pas qu'elles adhèrent exactement en même temps".

Le ministère français des Affaires étrangères, dans un communiqué, a qualifié de "signal important" les annonces d'Ankara et Budapest. Paris "attend" que la Turquie et la Hongrie "procèdent également sans plus tarder" à la ratification du protocole d'adhésion à l'Otan de la Suède, a-t-il poursuivi.

La situation est plus délicate pour la Suède, qui fait toujours face aux objections d'Ankara.

"Il n'y a eu aucune mesure positive prise par la Suède en ce qui concerne la liste des terroristes", a encore déploré vendredi M. Erdogan, évoquant plus de 120 demandes d'extraditions formulées par Ankara.

L'autodafé d'un coran par un extrémiste dans la capitale suédoise, en janvier, avait conduit à la suspension des pourparlers entre Ankara, Helsinki et Stockholm.

Le président turc avait alors laissé entendre que la Turquie était prête à ratifier séparément l'adhésion de la Finlande, alors que les deux pays souhaitaient à l'origine avancer "main dans la main".

Mardi, le Premier ministre suédois Ulf Kristersson avait ainsi reconnu que la probabilité que son voisin rejoigne l'Otan avant la Suède avait "augmenté" dernièrement.

M. Kristersson garde toutefois l'espoir de boucler l'entrée de son pays dans l'Alliance avant le prochain sommet de l'Otan prévu en juillet à Vilnius, en Lituanie.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.