DUBAÏ: Les Émirats arabes unis se sont heurtés à Israël jeudi au sujet d'une ville palestinienne incendiée lors d'un saccage par des colons juifs radicaux.
Le cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane, président des Émirats arabes unis, a promis 3 millions de dollars (1 dollar américain = 0,94 euro) pour la reconstruction de Houwara, en Cisjordanie occupée, quelques jours après qu'un ministre du nouveau gouvernement israélien d'extrême droite a déclaré que la ville devait être détruite.
Un Palestinien est mort et des dizaines de maisons et de voitures ont été incendiées lorsque des bandes de colons radicaux se sont déchaînées à Houwara le 26 février. Depuis, les colons ont essayé d'attaquer la ville à plusieurs reprises.
«Houwara doit être anéantie», avait déclaré le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich après l'attaque du 26 février. Le ministre a également la responsabilité ministérielle de l'Administration civile en Cisjordanie, qui en fait de facto le «gouverneur» israélien du territoire.
Smotrich est un fanatique religieux notoire, accusé de crime de haine, qui vit lui-même dans une colonie illégale. Ses propos ont été condamnés par les États-Unis et les Nations unies, dans tout le monde arabe et même en Israël.
Les Émirats arabes unis sont passés à l'action en «débloquant 3 millions de dollars pour soutenir la reconstruction de la ville palestinienne de Houwara et les personnes touchées par les derniers événements», ont déclaré les autorités émiraties. Cette aide a reflété «les efforts humanitaires des Émirats arabes unis pour soutenir le peuple palestinien frère».
Anwar Gargach, conseiller principal du président des Émirats arabes unis, a déclaré que la promesse de don de 3 millions de dollars était «l'expression authentique du soutien constant et ferme du pays au peuple palestinien».
Les Émirats arabes unis sont l'un des principaux signataires des accords d'Abraham, l'accord historique de 2020 normalisant les relations avec Israël. Des relations refroidies depuis la formation, en décembre, du gouvernement le plus extrémiste de l'histoire d'Israël. La violence israélienne a tué 81 adultes et enfants palestiniens depuis le début de l'année.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahou est également confronté à une opposition croissante en Israël. Les manifestants sont retournés dans les rues jeudi pour protester contre les réformes judiciaires proposées que les critiques décrivent comme une prise de pouvoir par Netanyahou, après avoir rejeté un compromis suggéré par le président Isaac Herzog.
Ces changements donneraient aux hommes politiques le contrôle de la nomination des juges de la Cour suprême et des pouvoirs étendus pour annuler les décisions de la Cour. Ils représentent «la fin de la démocratie», selon une pancarte exposée lors de manifestations à Tel-Aviv jeudi.
«Je crains que nous ne devenions un État religieux, que les lois du judaïsme ne priment et que la liberté démocratique que nous avons ne soit plus présente», a averti la manifestante Liat Tzvi, chercheuse à l'université de Tel-Aviv.
Herzog a soutenu que les réformes pourraient déclencher un conflit violent. «Quiconque pense qu'une véritable guerre civile, avec des vies humaines, est une limite que nous ne pourrons jamais atteindre, n'a aucune idée de ce dont il parle», a alerté le président d’Israël.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com