Retraites: Plusieurs milliers de manifestants en France et quelques tensions

Des policiers français en tenue anti-émeute opèrent à côté de manifestants lors d'une manifestation sur la place de la Concorde à Paris (Photo, AFP).
Des policiers français en tenue anti-émeute opèrent à côté de manifestants lors d'une manifestation sur la place de la Concorde à Paris (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 16 mars 2023

Retraites: Plusieurs milliers de manifestants en France et quelques tensions

  • Dans l'après-midi, des manifestants se sont rassemblés à l'appel du syndicat Solidaires place de la Concorde
  • Selon une source policière, ils étaient «quelques milliers» à Paris, où les forces de l'ordre sont intervenues en début de soirée

PARIS: En "colère" ou "révoltés": plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés dans plusieurs villes de France jeudi pour protester contre la réforme des retraites et le déclenchement de l'article 49.3, des manifestations parfois émaillées de tensions en début de soirée.

Dans l'après-midi, des manifestants se sont rassemblés à l'appel du syndicat Solidaires place de la Concorde, non loin de l'Assemblée nationale où Elisabeth Borne a déclenché l'article 49.3.

Des représentants de plusieurs organisations de jeunesse, syndicats étudiants (Alternative), et organisations politiques (Jeunes insoumis, Jeunes écologistes, NPA Jeunes), à l'initiative de cette manifestation, étaient présents. Ils ont été rejoints par des travailleurs: cheminots, raffineurs notamment, puis par des manifestants massés près de l'Assemblée nationale et par un cortège de plus de 1 600 jeunes parti de la place de la Sorbonne, aux cris de "Emmanuel Macron, président des patrons, on vient te chercher chez toi" et "A bas le 49.3", a constaté une journaliste de l'AFP.

Selon une source policière, ils étaient "quelques milliers" à Paris, où les forces de l'ordre sont intervenues en début de soirée. Selon la préfecture de police, les forces de l'ordre sont entrées en action, notamment avec des canons à eau, après une tentative de dégradation du chantier de l'Obélisque, au centre de la place. Ces interventions ont provoqué d'importants mouvements de foule sur la place, selon les journalistes de l'AFP.

Des incidents ont aussi éclaté dans d'autres villes comme à Marseille sur la Canebière, où des jeunes masqués ont fracassé la vitrine d'une agence bancaire et un panneau publicitaires tandis que d'autres ont mis le feu à des poubelles aux cris de "à bas l'Etat, les flics et le patronat", a constaté un journaliste de l'AFP.

A Amiens, où 1 000 à 1 500 manifestants ont défilé, selon la préfecture, les CRS ont fait usage de gaz lacrymogènes, tout comme à Lille. A Dijon, où 700 personnes se sont rassemblées, certains s'en sont "pris aux forces de l'ordre et ont commis des dégradations", tandis qu'un mannequin à l'effigie du président de la République a été brûlé, selon la préfecture.

"Le 49.3 ça renforce forcément un peu la détermination", a témoigné auprès de l'AFP Ruben, 20 ans, étudiant en sciences politiques à Paris 1 rencontré place de la Concorde. "On est presque dégoûtés parce qu'on se mobilise depuis des semaines, et derrière, la seule réponse du gouvernement, c'est l'utilisation du 49.3", a-t-il dénoncé.

Engéline Allée, 48 ans, travaille à la RATP. "Elisabeth Borne a déclenché le 49.3. Elle a déclenché une bombe. Ça va mettre les gens encore plus en colère", juge-t-elle estimant que "tout le gouvernement devrait démissionner".

«Tout le monde grogne»
A Grenoble, 200 à 300 personnes se sont rassemblées dans l'après-midi devant la préfecture. "Je m'étais dit qu'ils respecteraient un peu la démocratie. A priori je suis très naïve donc j'ai été surprise, je croyais qu'ils n'allaient pas oser user du 49.3", explique Karen Mantovani, agente d'accueil à la CPAM et déléguée syndicale CGT. "Tout le monde grogne mais ça manque d'action", regrette-t-elle, se disant "révoltée".

A Lyon, une manifestation a rassemblé quelque 400 personnes vers 17H00 devant la préfecture aux cris de "Macron démission". Plusieurs milliers de personnes se sont également réunies à Toulouse, a constaté l'AFP.

A Lille, où plusieurs centaines de personnes étaient réunies sur la place de la République, "il y a de fortes probabilités qu'on durcisse le mouvement", prévient Sandrine Desmettre, déléguée CGT chez Malakoff Humanis. "On se disait: avec tout le monde qui s'exprime contre cette réforme, un 49.3, (...) ils vont quand même pas oser. Ben si. Maintenant c'est la colère. Il y a vraiment de l'abus".

Trois Intercités étaient bloqués en soirée entre Clermont-Ferrand et Paris en raison de manifestants présents sur les voies à Moulins qui empêchaient la circulation depuis 18H30, selon la SNCF.

A Bordeaux, environ 300 personnes se sont rassemblées, des rassemblements spontanés ont également eu lieu à Strasbourg ou encore Besançon (500 personnes selon la police), où des sacs poubelles ont été déposés devant la préfecture.


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.