Naki Bega, l'une des dernières voix des déportés juifs de Grèce

La survivante de l'Holocauste Naki Bega regarde les chiffres de son numéro de série Auschwitz-Birkenau tatoués sur sa peau, alors qu'elle pose chez sa fille à Athènes le 14 mars 2023. (AFP)
La survivante de l'Holocauste Naki Bega regarde les chiffres de son numéro de série Auschwitz-Birkenau tatoués sur sa peau, alors qu'elle pose chez sa fille à Athènes le 14 mars 2023. (AFP)
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Publié le Mercredi 15 mars 2023

Naki Bega, l'une des dernières voix des déportés juifs de Grèce

  • 84 ans après le début de la déportation des Juifs de Grèce vers Auschwitz, le 15 mars 1943, ils ne sont plus qu'une petite dizaine de survivants de l'Holocauste essentiellement à Athènes et Thessalonique
  • Plus de 86% de la communauté juive grecque a été assassinée durant la période nazie. Aujourd'hui, elle compte seulement quelque 5.000 membres, selon le Musée juif d'Athènes

ATHENES: Les nazis "nous ont jetés dans des wagons (à bestiaux) avec une toute petite fenêtre, sans eau, sans nourriture. Environ 13 jours plus tard, nous sommes arrivés à Birkenau".

Quatre-vingts ans après le début de la déportation des Juifs de Grèce vers Auschwitz, le 15 mars 1943, ils ne sont plus qu'une petite dizaine de survivants de l'Holocauste essentiellement à Athènes et Thessalonique (nord).

Parmi eux, Naki Bega, 95 ans, tente de rassembler ses souvenirs épars et infiniment douloureux pour faire sortir des tréfonds du silence l'histoire longtemps tue des Juifs de Grèce.

Née Esther Matathias, elle fut déportée à 16 ans au camp d'extermination nazi situé dans la Pologne actuelle après avoir été arrêtée le 24 mars 1944 avec sa mère et ses deux soeurs près de Trikala, une ville dans le centre du pays dont elle est originaire.

Dans cette partie de la Grèce occupée par les nazis depuis 1941, le premier convoi de déportés juifs quitte Thessalonique, "la Jérusalem des Balkans", vers Auschwitz-Birkenau, le 15 mars 1943.

Plus de 86% de la communauté juive grecque a été assassinée durant la période nazie. Aujourd'hui, elle compte seulement quelque 5.000 membres, selon le Musée juif d'Athènes.

«Ville fantôme»

Et moins de 5% des quelque 50.000 Juifs de Thessalonique ont survécu à l'Holocauste, selon l'historien Mark Mazower, qui a consacré un ouvrage à "la ville fantôme".

Sur la rampe de "sélection" du camp nazi, l'adolescente et ses deux soeurs aînées sont séparées de leur mère. Elles ne la reverront jamais.

"On nous a emmenés à la douche, on nous a rasé les cheveux, on nous a tatoué un numéro".

Assise au bout du canapé rouge, dans l'appartement tapissé de photos de famille de sa fille, Myriam, 62 ans, à Athènes, la vieille dame aux cheveux courts poivre-et-sel remonte la manche de sa veste en laine.

L’encre s’est atténuée. La peau striée de ride a en partie avalé les chiffres. 77092.

A Birkenau, Naki Bega est soumise comme les autres détenues au travail forcé. "Je découpais des morceaux de vieux tissus en lanières. Elles servaient ensuite à nettoyer les armes" des nazis, raconte-t-elle.

Son récit s'anime. "Ils nous ordonnaient de lever les bras en l'air", explique-t-elle en mimant ce geste. "Ils voulaient voir nos os. Celles qui étaient trop maigres étaient emmenées" à la mort dans les chambres à gaz.

Les cheminées du camp crachaient des fumées qu'elle pouvait voir depuis son baraquement. "La nuit, le ciel devenait rouge (...) Avec le temps nous avons compris ce qui se passait".

La vieille dame tient serré dans sa main gauche le mouchoir qui, bientôt, viendra balayer les larmes versées à l'évocation des vies chères qui ont été ôtées. La douleur, toujours, par delà les décennies.

L'une de ses soeurs meurt de pleurésie. La deuxième est frappée à la tête par un nazi alors qu'affamée, elle fouille dans des épluchures de patates. Plus tard, elle mourra, elle aussi.

Les yeux de Naki Bega fixent quelque chose dans le vide. Des images qu'elle seule peut voir la hantent. Sa fille tente de la faire revenir dans le présent : "Mama, mama", lui lance-t-elle tendrement en répétant une question.

«Marche de la mort»

Peu avant la libération du camp d'extermination par l'Armée rouge en janvier 1945, Naki Bega est déportée à Bergen-Belsen, dans le nord de l'Allemagne. S'ensuivra une "marche de la mort" de 22 jours avant la libération en mai 1945.

Elle parvient à rentrer en Grèce le 15 août. Son père qui a échappé à la déportation meurt quelque temps après. Naki Bega tente de construire une existence dans la ville de Larissa en Thessalie, se marie, a trois enfants.

Pendant des décennies, on a pensé que cette petite femme alerte portait un "tatouage" à son bras gauche. Très peu de gens en Grèce s'intéressaient au destin tragique d'une communauté décimée par la folie des nazis.

La plupart des rescapés grecs avaient de toute façon choisi de rejoindre Israël.

Sa canne posée sur le montant du canapé rappelle que désormais le temps est compté. Au soir de sa vie, Naki Bega a commencé de témoigner dans des écoles alors que la Grèce entamait un travail mémoriel tardif et difficile.

Après la Guerre, l'un des principaux responsables de la déportation des Juifs de Grèce, le SS Anton Burger a réussi à échapper à la justice malgré une condamnation à mort par contumace.

Il a vécu à Essen, en Allemagne jusqu’à sa mort en 1991, sans que jamais sa véritable identité ne soit découverte.


Message of Love: un concert évènement à Dubaï au profit du Liban

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  • Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 »
  • Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale

DUBAI: Message of Love, en collaboration avec One Lebanon, est un concert qui rassemble des stars libanaises pour une soirée mémorable de musique dédiée au Liban.
Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 », « Watani », « Elle s'appelait Beirut » et « Waynik Beirut », ainsi que des chansons libanaises qui réchauffent le cœur et qui trouveront un écho profond auprès du public.

Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale.

 


Spike Lee présidera le jury du Festival international du film de la mer Rouge

Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
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  • Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge
  • La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad

DUBAÏ: Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge.

La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad.

La compétition Red Sea: Features présentera les plus grandes réalisations d'un large éventail de cinéastes de la région arabe, d'Asie et d'Afrique. Seize longs métrages ont été sélectionnés pour présenter les œuvres les plus convaincantes, uniques et impressionnantes de l'année écoulée. Les gagnants seront sélectionnés par Lee et le reste du jury pour recevoir les très convoités Yusr Awards.

En 2023, le Yusr d'or du meilleur long métrage a été décerné à "In Flames", réalisé par Zarrar Khan.

Lee participera également au volet In Conversation du festival, qui accueille des sommités du secteur venues du monde entier pour partager leurs points de vue et avoir des discussions constructives sur leurs pratiques, leurs passions et leurs histoires.

Jomana Al Rashid, présidente de la Red Sea Film Foundation, a déclaré dans un communiqué: "En vue de notre quatrième édition, nous sommes honorés d'accueillir le légendaire Spike Lee en tant que président du jury du festival cette année. Spike est un réalisateur pionnier dont l'œuvre emblématique a eu un impact durable sur le cinéma en tant que média et sur la culture en général. Son énergie, sa perspicacité et son engagement sincère en faveur de la créativité et des nouvelles voix font de lui le candidat idéal pour diriger notre jury cette année - nous avons hâte qu'il s'engage avec les talents naissants de notre compétition".
 
Lee a ajouté: "Ayant eu la chance d'expérimenter directement l'incroyable réalisation de films, l'atmosphère et la créativité du Festival international du film de la mer Rouge en 2022, c'est un privilège de revenir cette année en tant que président du jury. En plus de créer un creuset où les cultures se rassemblent pour célébrer notre importante forme d'art, il est vital de continuer à mettre en avant les jeunes cinéastes émergents qui trouvent leur voix dans l'industrie, et il est passionnant de voir des réalisateurs débutants de toute la région arabe, d'Asie et d'Afrique dans le cadre de la compétition de cette année. J'ai hâte de me plonger dans le programme et de prendre des décisions qui, j'en suis sûr, seront très difficiles à prendre aux côtés des éminents membres du jury".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La marque de luxe égyptienne Okhtein ouvre une boutique à Dubaï en prévision de son ouverture en Arabie saoudite

Mounaz Abdel Raouf et Aya Abdel Raouf. (Getty Images)
Mounaz Abdel Raouf et Aya Abdel Raouf. (Getty Images)
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  • La marque de luxe égyptienne Okhtein, qui a été vantée par des célébrités telles que Beyonce, Halle Berry et Gigi Hadid, a ouvert son premier magasin à Dubaï, sa première présence physique dans le Golfe avant de s'étendre en Arabie saoudite en 2025

DUBAÏ: La marque de luxe égyptienne Okhtein, qui a été vantée par des célébrités telles que Beyonce, Halle Berry et Gigi Hadid, a ouvert son premier magasin à Dubaï, sa première présence physique dans le Golfe avant de s'étendre en Arabie saoudite en 2025.

Fondée par les sœurs Aya et Mounaz Abdel Raouf, Okhtein allie l'art du Moyen-Orient à l'attrait de la mode mondiale.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Aya a expliqué à Arab News la décision d'ouvrir à Dubaï: "Dubaï est la plaque tournante de la mode au Moyen-Orient et est facilement accessible aux clients internationaux. C'est une ville clé de la scène de la mode dans la région du CCG et elle occupe une place particulière pour nous".

Mounaz a déclaré que les éléments de conception caractéristiques d'Okhtein, tels que le placage d'or, les cristaux et les embellissements Swarovski, correspondent à la préférence de la clientèle du Golfe pour les pièces détaillées et opulentes. Cet élément "bling" est quelque chose que nos clients apprécient vraiment", a-t-elle déclaré.

Après l'ouverture de la boutique de Dubaï, Okhtein prévoit de poursuivre son expansion en ouvrant une boutique dans le Kingdom Mall de Riyad, prévue pour le début de l'année 2025. Mounaz a décrit le marché saoudien comme une "étape naturelle".

"Le marché du luxe en Arabie saoudite représente une énorme opportunité. Il s'agit d'un marché important et en pleine croissance, avec une clientèle qui connaît bien notre marque. De nombreux clients saoudiens achètent déjà chez nous lorsqu'ils visitent l'Égypte, nous sommes donc convaincues que nous serons accueillies à bras ouverts", a déclaré Mounaz.

Aya s'est exprimée sur la présence internationale croissante d'Okhtein: "Nous sommes honorées de cette reconnaissance internationale, qui nous fait pousser la marque encore plus loin. C'est à la fois un sentiment de joie et d'humilité".

"Nous nous sommes engagées à montrer au monde le rêve du luxe arabe, et bien que nous ayons parcouru un long chemin, il reste encore beaucoup à faire", a-t-elle ajouté.

L'un des moments les plus marquants pour les sœurs a été lorsque la mannequin américaine Gigi Hadid a montré les sacs Okhtein sur les réseaux sociaux.

"Elle a stylisé trois de nos sacs d'une manière très cool et inattendue. Gigi est la fusion parfaite des influences arabes et internationales, et son style et sa personnalité ont rendu ce moment encore plus spécial pour nous. Voir nos sacs sur elle était vraiment excitant", a déclaré Mounaz.

La marque a également collaboré avec la marque de luxe française Balmain pour sa collection printemps/été 2023, créant un bustier à partir de résine usée.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com