En Syrie, une forteresse en danger, fragilisée par le séisme

Une photo montre une vue des tours du mur extérieur de la forteresse de Saladin, un site du patrimoine mondial de l'UNESCO, dans la province syrienne de Lattaquié, le 7 mars 2023. (AFP).
Une photo montre une vue des tours du mur extérieur de la forteresse de Saladin, un site du patrimoine mondial de l'UNESCO, dans la province syrienne de Lattaquié, le 7 mars 2023. (AFP).
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Publié le Lundi 13 mars 2023

En Syrie, une forteresse en danger, fragilisée par le séisme

  • Epargnée par la guerre civile qui ravage le pays depuis 2011, la forteresse de Saladin est restée ouverte aux visiteurs jusqu'au séisme
  • Le tremblement de terre a endommagé 40 sites archéologiques et historiques à travers la Syrie, selon la Direction générale des antiquités et des musées (DGAM)

AL-HAFFAH : La forteresse syrienne de Saladin a résisté à de nombreux assauts, mais ses remparts de pierre se lézardent, fragilisés par le séisme du 6 février qui, en plus de son lourd bilan humain, a endommagé de nombreux sites historiques en Syrie.

Sur une colline de la province de Lattaquié (ouest), Zouhair Hassoun observe avec inquiétude les tours de cette forteresse datant de l'époque byzantine, construite au 10e siècle.

"Toutes les tours de la forteresse sont en danger, l'une d'entre elles s'est même effondrée après le séisme", raconte le gardien du monument.

Epargnée par la guerre civile qui ravage le pays depuis 2011, la forteresse de Saladin est restée ouverte aux visiteurs jusqu'au séisme qui a tué près de 46 000 personnes en Turquie et au moins 6 000 en Syrie.

Le tremblement de terre a endommagé 40 sites archéologiques et historiques à travers la Syrie, selon la Direction générale des antiquités et des musées (DGAM).

Des murs, des plafonds ou encore des tours de châteaux historiques ont désormais des fissures ou se sont effondrés de manière partielle voire totale, selon la DGAM, qui indique que des églises, mosquées et musées --remontant pour certains au Moyen-Age-- ont également pâti du séisme.

Alors qu'il passe sous trois arcs fissurés, Zouhair Hassoun marche avec prudence, et montre la façade de l'immense forteresse inscrite en 2006 au patrimoine mondial de l'Unesco en 2006, puis en 2013 à sa liste de patrimoine mondial en danger.

"Chaque bloc de pierre pèse au moins une tonne", souligne-t-il. "Toute partie de la forteresse qui roulerait dans la vallée ne pourra jamais être récupérée."

Et, prédit-il, "il y aura forcément des éboulements en cas de fortes pluies ou de nouvelle secousse, c'est une question de temps."

Inestimable

Au musée national à Damas, le directeur de la DGAM Nazir Awad entoure sur une carte les six provinces les plus touchées par le séisme, dont celle de Lattaquié.

"Nous avons dénombré plus d'une quarantaine de sites endommagés", indique-t-il, ajoutant que la citadelle d'Alep et sa Vieille ville sont les plus impactés par le séisme.

Certains dégâts nécessitent "une intervention d'urgence pour que ces trésors inestimables ne soient pas perdus", ajoute-t-il.

Selon M. Awad, peu après le séisme, une délégation de l'Unesco s'est rendu à Alep pour inspecter les dommages causés à sa citadelle, sa Vieille ville --que l'Organisation onusienne a classées en 2018 au patrimoine mondial en péril-- et ses "médersa", des écoles d'enseignement religieux musulman.

Le séisme a notamment abîmé des parties du moulin ottoman et des fortifications du nord-est de la citadelle d'Alep. De larges parties du dôme du phare de la mosquée ayyoubide se sont également effondrées.

Urgence

"Nous avons besoin de toute urgence d'experts sismiques internationaux pour évaluer la situation", insiste M. Awad. "Les sites ne tiendront pas longtemps si nous n'intervenons pas immédiatement."

Dans les zones échappant au contrôle des forces gouvernementales, des sites de la province d'Idleb (nord-ouest) et du nord d'Alep ont subi de "graves dommages", affirme-t-il, se fondant sur le témoignage d'interlocuteurs locaux.

Parmi ces sites, figure l'église byzantine de Saint-Siméon-le-Stylite, dans le nord-ouest de la province d'Alep.

La partie ouest de cette église --qui est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco car faisant partie des Villages antiques du nord de la Syrie-- a été endommagée et la voûte de sa façade orientale détruite, comme certaines colonnes et décorations, d'après l'archéologue syrien Fayez Qawsara.

Près de la frontière turque, à Harem, une des villes parmi les plus durement touchées par le séisme en Syrie, une citadelle centenaire a subi de graves dommages: quelques murs et arcades d'échoppes la jouxtant ne sont plus que ruines.

"Qu'un bâtiment s'effondre, c'est normal. Mais pour une citadelle qui a résisté  pendant des centaines d'années à des assauts, c'est étrange et triste", regrette Firas Mansour, enseignant à Harem et passionné d'architecture ancienne.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.