Migrants: Sur le site d'un naufrage meurtrier, Meloni réaffirme sa fermeté

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a réaffirmé jeudi la détermination de son gouvernement à lutter contre l'immigration clandestine et les passeurs. (Photo, AFP)
La Première ministre italienne Giorgia Meloni a réaffirmé jeudi la détermination de son gouvernement à lutter contre l'immigration clandestine et les passeurs. (Photo, AFP)
Un conseil des ministres tenu à Cutro en Calabre, le 9 mars 2023 (Photo, AFP).
Un conseil des ministres tenu à Cutro en Calabre, le 9 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 10 mars 2023

Migrants: Sur le site d'un naufrage meurtrier, Meloni réaffirme sa fermeté

  • Ce conseil des ministres s'est symboliquement tenu à Cutro en Calabre, la région pauvre formant le talon de la Botte italienne où parviennent chaque année de nombreuses embarcations transportant des migrants en provenance d'Afrique ou de Turquie
  • «Notre réponse à ce qui s'est passé est une politique de plus grande fermeté», a promis Meloni

CUTRO: A l'issue d'un conseil des ministres délocalisé dans le sud de l'Italie, où le naufrage d'un bateau de migrants a fait au moins 72 morts fin février, la Première ministre italienne Giorgia Meloni a réaffirmé jeudi la détermination de son gouvernement à lutter contre l'immigration clandestine et les passeurs.

Ce conseil des ministres s'est symboliquement tenu à Cutro en Calabre, la région pauvre formant la pointe de la Botte italienne où parviennent chaque année de nombreuses embarcations transportant des migrants en provenance d'Afrique ou de Turquie.

Une première hors de Rome pour l'exécutif à majorité d'extrême droite qui depuis son entrée en fonction en octobre 2022 a multiplié les entraves aux opérations des navires humanitaires en Méditerranée et entamé un bras de fer avec ses partenaires européens pour obtenir d'eux davantage de solidarité dans l'accueil des migrants.

Si Giorgia Meloni a déploré une tragédie humaine et exprimé son soutien aux familles des victimes de ce naufrage, elle a surtout fustigé "la traite d'êtres humains". "Notre réponse à ce qui s'est passé est une politique de plus grande fermeté", a-t-elle promis.

Le conseil des ministres a approuvé un nouveau décret renforçant les peines pour les passeurs et créant un nouveau crime passible de trente années de prison pour ces trafiquants dont les opérations ont entraîné la mort ou des blessures de leurs victimes.

Le texte prévoit également des quotas d'immigration préférentiels pour les pays de départ qui contribueraient à la lutte contre les passeurs.

«Opération de communication»

Mme Meloni bénéficie toujours d'une solide cote de confiance dans les sondages mais son gouvernement est sous le feu des critiques croisées de l'opposition et de la société civile après le naufrage le 26 février près des côtes calabraises d'un bateau parti quelques jours plus tôt de Turquie avec - selon les rescapés - 180 personnes à bord.

Les autorités maritimes, et en particulier les garde-côtes, sont soupçonnés de n'avoir pas réagi assez vite aux informations faisant état de la présence d'un navire surchargé dans la zone.

Interrogé par l'AFP, le maire de Crotone, la ville la plus proche du lieu du drame ayant accueilli la chapelle ardente pour les cercueils des victimes, a qualifié ce conseil des ministres d'"opération de communication" destinée à pallier l'absence sur le terrain du gouvernement dans les jours ayant suivi la tragédie.

"J'aurais préféré bénéficier ces derniers jours de la présence du gouvernement à travers des actions pour manifester la solidarité humaine", a déploré jeudi Vincenzo Voce.

Devant la chapelle ardente, les habitants ont apporté de nombreux jouets en peluche, des bouquets de fleurs, des cierges, des dessins d'écoliers et des pancartes. "Personne ne les a sauvés alors qu'on aurait pu le faire", lit-on sur l'une d'elles.

Une passante, Maria Panebianco, retraitée âgée de 80 ans, confie à l'AFP: "Elles sont dans mon cœur toutes ces petites filles, toutes ces femmes qui étaient venues chercher la paix et ont trouvé la mort, cela me fait de la peine, tant de peine".

«Défi européen»

La justice italienne a ouvert une enquête sur les circonstances de la tragédie.

Selon Frontex, l'un de ses avions avait repéré le 25 au soir un bateau surchargé parti la semaine précédente de Turquie vers l'Italie et alerté les autorités italiennes.

Le ministre de l'Intérieur, Matteo Piantedosi, dont l'opposition a demandé la démission, soutient de son côté que Frontex n'avait pas signalé de problème avec l'embarcation.

Il a accusé les quatre passeurs présumés d’être à l'origine de ce drame car ils sont restés des heures sans accoster à proximité des côtes, de nuit et par mauvaise mer, pour échapper aux forces de l'ordre, avant d'effectuer une manœuvre périlleuse ayant provoqué le naufrage.

Jeudi en début d'après-midi, plusieurs dizaines d'opposants entourés d'un important dispositif de police anti-émeute ont manifesté contre la politique migratoire du gouvernement dans le centre de Cutro.

"Je tiens à dénoncer l'hypocrisie du gouvernement qui laisse mourir en mer un bateau de personnes fuyant la famine et la misère et qui aujourd'hui vient ici pour faire une tribune politique", a déclaré à l'AFP Antonio Viterutti, un étudiant 28 ans.

La cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen a assuré, dans une lettre envoyée lundi à Mme Meloni, que l'Italie ne serait pas laissée seule pour gérer "un défi européen qui exige une réponse européenne", tout en soulignant "le devoir moral d'agir pour éviter des tragédies similaires".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.