NAPLOUSE: Trois Palestiniens parmi lesquels deux combattants du Jihad islamique ont été tués jeudi matin lors d'un échange de tirs avec des forces israéliennes dans le nord de la Cisjordanie occupée.
Cet événement intervient quelques heures avant l'arrivée en Israël du ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, et peu après l'appel d'un émissaire des Nations Unies à mettre fin au "cycle de violences" en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Les trois hommes sont tombés "en martyr", abattus par les forces israéliennes à Jaba, petite ville au sud de Jénine, selon un communiqué du ministère palestinien de la Santé, les identifiant comme étant Sufyan Fakhoury, 26 ans, Ahmed Fashafsha, 22 ans, et Nayef Malaysha, 25 ans.
Selon la police israélienne, des forces spéciales accompagnaient des soldats intervenant à Jaba pour arrêter des personnes suspectées d'avoir commis des attaques contre l'armée dans cette zone de la Cisjordanie.
Deux des trois hommes abattus appartenaient au mouvement palestinien du Jihad islamique, a-t-elle précisé dans un communiqué.
"Au cours de l'opération, des tirs provenant de la voiture des hommes recherchés ont visé les agents infiltrés de la police des frontières", a-t-elle affirmé. Ces derniers ont "répondu en tirant et ont tué les trois hommes dans la voiture."
"Un certain nombre d'armes et engins explosifs ont été trouvés dans leur véhicule", a-t-elle ajouté.
De son côté, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a salué l'action des forces de police, qui ont "éliminé d'odieux terroristes ayant ouvert le feu contre nos défenseurs", d'après un communiqué de ses services.
Le Jihad islamique a dénoncé pour sa part un "assassinat ignoble", selon un communiqué.
«Cycle de violence»
Mardi, l'auteur d'une attaque ayant coûté la vie à deux jeunes colons israéliens le 26 février, a été tué avec cinq autres Palestiniens, lors d'un raid de l'armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine, autre ville palestinienne de la région.
Touché par des tirs lors de cette opération, un adolescent de 14 ans est mort, a annoncé jeudi le ministère palestinien de la Santé.
Depuis l'entrée en fonctions, fin décembre, de l'un des gouvernements les plus à droite de l'histoire d'Israël, sous la conduite de Benjamin Netanyahu, les affrontements meurtriers se succèdent, particulièrement en Cisjordanie, où l'armée israélienne multiplie depuis près d'un an ses opérations.
Le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à 75 adultes et enfants palestiniens, combattants et civils depuis le début de l'année.
Treize adultes et enfants israéliens, dont des membres des forces de sécurité et des civils, ainsi qu'une Ukrainienne, ont été tués au cours de la même période, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources officielles des deux parties.
"Nous sommes pris dans un cycle de violences qui doit être arrêté immédiatement", a déclaré dans un communiqué Tor Wennesland, émissaire de l'ONU pour la Paix au Proche-Orient, rappelant le récent appel du Conseil de sécurité des Nations unies demandant "aux parties de faire preuve de calme et de retenue, et de s'abstenir de tout acte de provocation et d'incitation à la violence".
Alors qu'approche le début du ramadan en avril --pendant lequel doit tomber cette année la Pâque juive--, nombre d'observateurs craignent qu'un incident sur l'esplanade des Moquées de Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam, bâtie sur les ruines du Temple juif détruit par les Romains en 70, ne dégénère en une flambée de violence incontrôlable.
Les Etats-Unis ont ainsi exprimé à plusieurs reprises leur préoccupation concernant la recrudescence des violences dans le conflit israélo-palestinien.
Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin doit rencontrer jeudi son homologue Yoav Gallant, dans le cadre d'un voyage en plusieurs étapes au Moyen-Orient.
Cette rencontre, qui devait se tenir à Tel Aviv, aura finalement lieu à l'aéroport Ben Gourion, a indiqué le porte-parole du Pentagone.
Un responsable américain a précisé que les autorités israéliennes "s'inquiétaient de manifestations prévues près du QG du ministère de la Défense", dans la ville côtière.