Cisjordanie: l'ONU appelle à la fin des violences, dissensions palestiniennes

A Naplouse, autre ville du nord de la Cisjordanie, les funérailles de Khrouchah ont été marquées mercredi par une altercation entre la sécurité palestinienne et des membres du cortège de deuil. (Photo, AFP)
A Naplouse, autre ville du nord de la Cisjordanie, les funérailles de Khrouchah ont été marquées mercredi par une altercation entre la sécurité palestinienne et des membres du cortège de deuil. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 08 mars 2023

Cisjordanie: l'ONU appelle à la fin des violences, dissensions palestiniennes

  • «Nous sommes pris dans un cycle de violence qui doit être arrêté immédiatement», a déclaré dans un communiqué Tor Wennesland, émissaire de l'ONU pour la Paix au Proche-Orient
  • Mardi, le camp de réfugiés palestiniens de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, a été le théâtre d'intenses combats lors d'un nouveau raid israélien au cours duquel six Palestiniens ont été tués

NAPLOUSE: L'ONU a exhorté mercredi Israël et les Palestiniens à mettre un terme "immédiatement" à la violence, au lendemain d'un raid israélien meurtrier en Cisjordanie occupée, révélateur du degré de tension entre les deux camps, mais aussi de dissensions internes palestiniennes.

"Nous sommes pris dans un cycle de violence qui doit être arrêté immédiatement", a déclaré dans un communiqué Tor Wennesland, émissaire de l'ONU pour la Paix au Proche-Orient, rappelant le récent appel du Conseil de sécurité des Nations unies demandant "aux parties de faire preuve de calme et de retenue, et de s'abstenir de tout acte de provocation et d'incitation à la violence".

Mardi, le camp de réfugiés palestiniens de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, a été le théâtre d'intenses combats lors d'un nouveau raid israélien au cours duquel six Palestiniens ont été tués.

Parmi les morts figurent Abdel Fatah Husseïn Khrouchah, membre de la branche armée du mouvement islamiste Hamas recherché par Israël pour le meurtre de deux jeunes Israéliens, le 26 février, ainsi qu'au moins trois autres membres de groupes armés palestiniens.

A Naplouse, autre ville du nord de la Cisjordanie, les funérailles de Khrouchah ont été marquées mercredi par une altercation entre la sécurité palestinienne et des membres du cortège de deuil.

Selon un correspondant de l'AFP, les insultes ont fusé de la procession, comparant les policiers déployés alentours et les autorités palestiniennes à des "prostituées" et des "espions" pour le compte d'Israël, ce à quoi la police a répondu par des tirs de grenades assourdissantes et lacrymogènes.

Le général Talal Dweikat, porte-parole des services de sécurité palestiniens, a accusé "un groupe sans lien avec la famille du mort [d'avoir] kidnappé le corps" et scandé "des slogans hostiles à l'Autorité [palestinienne] et aux services de sécurité, plutôt que de maudire l'occupation" israélienne.

« Enterrer la résistance »

"L'attaque des funérailles du martyr [...] Abdel Fattah Khroushah par les services de sécurité de l'Autorité palestinienne [...] confirme que celle-ci participe au plan de répression de la résistance et de la révolution de notre peuple", a répliqué Abdelatif Qanou, porte-parole du Hamas, dans un communiqué.

M. Qanou a accusé l'Autorité palestinienne "d'offrir un service gratuit à l'occupant [...] pour enterrer la résistance" et de "nager à contre-courant et contre la volonté [du] peuple" par "son comportement scandaleux".

Toujours en Cisjordanie, des milliers de personnes, dont de très nombreux jeunes ont participé à Jénine aux funérailles des cinq jeunes Palestiniens tués la veille avec Khrouchah.

Les funérailles ont été l'occasion d'une nouvelle parade paramilitaire avec de nombreux combattants masqués lourdement armés tirant en l'air des rafales d'armes automatiques et la foule répétant des appels au "sacrifice" et à suivre les "martyrs".

Un appel à la grève générale par solidarité avec les familles des morts de Jénine a été largement suivi dans cette ville ainsi qu'à Ramallah et Hébron, selon des journalistes.

Selon les autorités israéliennes, Khrouchah était l'auteur de l'attaque ayant coûté la vie le 26 février à deux frères habitant une colonie juive du nord de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.

M. Wennesland a qualifié ce double meurtre d'"attentat terroriste". Il a condamné les "attaques palestiniennes contre des Israéliens" ainsi que "la violence des colons [israéliens] contre les Palestiniens".

Après l'attentat du 26 février contre les deux frères, des dizaines de colons israéliens avaient déferlé sur la ville palestinienne de Huwara et incendié de nombreux bâtiments et des véhicules.

M. Wennesland a appelé "Israël, en tant que puissance occupante, [à] veiller à ce que la population civile soit protégée et que les auteurs [de violences] soient poursuivis".

Dans la bande de Gaza, des tanks israéliens ont bombardé mercredi une position militaire du Hamas au niveau de Khan Younès, dans le sud de ce micro-territoire sous blocus israélien, selon une source sécuritaire palestinienne. Deux membres du Hamas ont été légèrement blessés, a indiqué une source hospitalière.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a fait état de l'explosion d'une bombe artisanale à proximité de soldats "en activité dans la zone de la barrière de sécurité" terrestre construite par Israël autour de la bande de Gaza. Aucun soldat n'a été blessé, et des tanks ont "frappé un poste militaire" du Hamas, a ajouté l'armée.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.