RIYAD: Le système judiciaire doit accompagner les changements rapides et saisir les opportunités d'amélioration et de développement, a déclaré dimanche le ministre saoudien de la Justice.
Le ministre Walid al-Samaani s'est exprimé lors de la Conférence internationale sur la justice, qui se tient à l’hôtel Ritz Carlton de Riyad.
Sur le thème «Renforcer l'accès à la justice à travers les technologies numériques», la conférence de deux jours rassemble 50 experts internationaux et plus de 4 000 invités autour de plusieurs sessions.
«La conférence vise à établir des partenariats en matière de justice afin de partager des expériences et d'échanger sur les procédures... notamment en ce qui concerne le soutien technique et le renforcement des garanties judiciaires et juridiques», a indiqué M. Al-Samaani.
Il a ajouté que le secteur juridique du Royaume cherche «à augmenter l'efficacité des procédures judiciaires» tout en collaborant avec des experts internationaux.
«Le pays entend développer tous les secteurs, y compris celui de la justice, à travers la transformation des consultations en ligne et le lancement d'initiatives (...) qui reflètent la justice, la transparence et les valeurs.»
M. Al-Samaani a assuré qu'il est naturel pour les êtres humains de redouter la présence accrue de la technologie au quotidien.
«Le changement apporté par la transformation numérique est une réalité. Ce qui est une option aujourd'hui ne le sera plus dans cinq ans», a-t-il observé.
Toutefois, le ministre a expliqué que la technologie ne peut pas remplacer les humains ou la pensée humaine, indépendamment de son progrès.
Rahayu Mahzam – secrétaire parlementaire pour le droit et la santé à Singapour, intervenant au nom de Kasiviswanathan Shanmugam, ministre de l'Intérieur et du Droit de Singapour – partage l'avis de M. Al-Samaani.
«Ce que la technologie ne peut pas offrir, ce sont les échanges constructifs, l'avis des avocats et l'analyse juridique qui est le propre de l'homme», a commenté M. Mahzam. «Cette part humaine sera toujours nécessaire, surtout dans le système juridique, car nous parlons d'engagement.»
Bostjan Skrlec, vice-président de l'Agence européenne pour la coopération judiciaire en matière pénale, a abordé la question de la protection des données personnelles, qui occupe une place importante dans l'agenda de la coopération judiciaire au sein de l'Union européenne.
Il a également souligné l'importance de maintenir la confiance au sein des pays en ce qui concerne les technologies à venir.
«Un dialogue nous permettra d'instaurer la confiance. Nous devons dialoguer. Nous devons expliquer les raisons. Nous devons comprendre les dispositions juridiques et cela nous permettra de trouver une vision», a-t-il affirmé.
«Il n'y a pas de formule magique. Ce rôle est toujours difficile. Cela a également été le cas au sein de l'Union européenne où nous avons, pourrait-on dire, des systèmes similaires. Mais il nous a quand même fallu 20 ans pour arriver au stade actuel, où nous pouvons échanger les outils de sociétés mutuelles en un clin d'œil», a-t-il ajouté.
L'avocate saoudienne Reem Arif, a indiqué lors de son intervention que «l'intelligence artificielle a déjà transformé le système judiciaire dans le monde entier».
«Toutes ces transformations et toutes ces avancées au nom de la technologie nous ont permis de rationaliser le processus judiciaire tout en améliorant la prise de décision», a expliqué Mme Arif.
En 2022, 95% des audiences et 100% des séances de médiation en Arabie saoudite ont été menées virtuellement, a-t-elle révélé.
Au cours des deux dernières années, le système judiciaire saoudien a vu 30 millions de procurations délivrées en ligne, et 170 millions de documents immobiliers ont été numérisés.
En marge de la conférence, se tient l'exposition sur les technologies judiciaires, qui permet aux visiteurs de découvrir les dernières innovations en matière de technologies de l'information et de la communication et d'intelligence artificielle dans le secteur judiciaire.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com