LE CAIRE: Le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri se rendra lundi en Syrie et en Turquie, deux pays avec lesquels Le Caire était en froid diplomatique depuis une décennie avant un récent réchauffement, indique dimanche son bureau.
Cette visite "est un message de solidarité de l'Egypte avec ces deux pays frères après le tremblement de terre" du 6 février qui a fait près de 46 000 morts en Turquie et en Syrie, précise le communiqué du ministère.
Au lendemain de ce séisme, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait appelé son homologue syrien Bachar al-Assad, une conversation inédite entre les deux chefs d'Etat.
M. Sissi avait ensuite appelé le président turc Recep Tayyip Erdogan, son ancien grand ennemi avec lequel il avait échangé sa toute première poignée de main en novembre à la Coupe du monde au Qatar.
Les chefs de diplomatie égyptienne et syrienne s'étaient eux aussi entretenus par téléphone.
M. Assad a été diplomatiquement isolé, notamment de la scène arabe --la Syrie est toujours suspendue à la Ligue arabe qui siège au Caire-- depuis le début de la répression d'un soulèvement populaire né en 2011 qui a dégénéré en guerre civile.
Mais depuis le séisme qui a dévasté la Syrie et la Turquie, des pays arabes ont repris contact et envoyé de l'aide à Damas, qui pourrait profiter du drame pour sortir de son isolement diplomatique, estiment les experts.
Dimanche, une délégation de chefs de parlements arabes ont ainsi été accueillis par M. Assad. Parmi eux, se trouvait le président du Parlement égyptien Hanafy El-Gabaly, qualifié par la presse d'Etat égyptienne de "plus haut dirigeant égyptien reçu à Damas" depuis plus d'une décennie.
Les relations n'ont jamais été totalement rompues entre Le Caire et Damas et le plus haut responsable des services de sécurité syriens, le général Ali Mamlouk, avait même effectué en 2016 au Caire sa première visite rendue publique à l'étranger depuis le début de la guerre en Syrie en 2011.
Avec la Turquie, les relations ne se sont réchauffées que très récemment alors que Le Caire et Ankara étaient en froid depuis l'arrivée au pouvoir de M. Sissi en 2013, après avoir renversé le président islamiste Mohamed Morsi -dont Ankara était un fervent soutien-.