A Istanbul, le risque de séisme «n'a pas augmenté», assure un expert

Un écran affiche les derniers tremblements de terre sur une carte de la Turquie au Centre régional de surveillance des tremblements de terre et des tsunamis de l'Observatoire de Kandilli, à Istanbul, le 23 février 2023 (AFP).
Un écran affiche les derniers tremblements de terre sur une carte de la Turquie au Centre régional de surveillance des tremblements de terre et des tsunamis de l'Observatoire de Kandilli, à Istanbul, le 23 février 2023 (AFP).
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Publié le Samedi 25 février 2023

A Istanbul, le risque de séisme «n'a pas augmenté», assure un expert

  • «Le risque n'a pas augmenté [à Istanbul] car nous parlons de systèmes complètement différents», la récente secousse de magnitude 7.8 ayant eu lieu sur une autre faille, celle dite est-anatolienne, explique le professeur Dogan Kalafat
  • En attendant un éventuel séisme de grande ampleur, «nous devons faire bon usage du temps»

ISTANBUL: Le séisme qui a frappé le 6 février le sud de la Turquie et la Syrie, a ravivé les craintes des 16 millions d'habitants d'Istanbul, située à proximité de la faille nord-anatolienne. Mais le risque, élevé, "n'a pas augmenté" pour la mégapole, assure un éminent sismologue turc.

"Le risque n'a pas augmenté [à Istanbul] car nous parlons de systèmes complètement différents", la récente secousse de magnitude 7.8 ayant eu lieu sur une autre faille, celle dite est-anatolienne, explique à l'AFP le professeur Dogan Kalafat, directeur du Centre de suivi et d'évaluation des tremblements de terre du réputé Observatoire de Kandilli d'Istanbul.

Pour autant, la mégalopole stambouliote, qui s'étale sur deux continents et qui a vu les immeubles d'habitations et les gratte-ciels pousser comme des champignons ces dernières années, est-elle prête pour un "Big one"?

"J'aimerais le dire, mais malheureusement c'est une très grande ville avec trop de bâtiments mal construits", déplore le professeur Kalafat, qui dénonce l'utilisation de ciments de mauvaise qualité et la construction de quartiers entiers sur "des sols mous".

En attendant un éventuel séisme de grande ampleur, "nous devons faire bon usage du temps. Nous devons construire des maisons parasismiques sur des sols solides. C'est la précaution la plus importante à prendre", souligne le sismologue, qui garde en mémoire le tremblement de terre meurtrier d'août 1999, qui avait tué un millier de personnes à Istanbul.

Cent dix scientifiques travaillent à l'Observatoire de Kandilli, fondé en 1868, dont 25 dans le centre dirigé par le professeur Kalafat, un bâtiment de deux étages édifié en surplomb du Bosphore "sur un sol solide", précise le scientifique.

Au rez-de-chaussée, des sismologues se relaient tous les huit heures le long d'une rangée d'écrans d'ordinateurs pour surveiller les répliques qui agitent le sol turc depuis le séisme dévastateur qui a fait plus de 43 500 morts dans le pays.

Face à eux, sur un mur d'au moins cinq mètres de hauteur, un écran géant avec, à la manière d'électrocardiogrammes, les données issues en temps réel des 260 stations sismiques réparties dans le pays.

"Neuf mille répliques ont eu lieu en Turquie depuis le 6 février", soit autant de secousses qu'en "sept à huit mois en temps normal", explique M. Kalafat.

«Alerte précoce»

Sur l'un des bureaux, une carte plastifiée donne à voir la faille nord-anatolienne, qui traverse la mer de Marmara, à "15 à 17 kilomètres" seulement des rives sud d'Istanbul, rappelle l'expert.

En 2001 -- deux ans après qu'un séisme de magnitude 7.4 a fait plus de 17 000 morts dans le nord-ouest de la Turquie --, le sismologue a calculé à 64% la probabilité qu'un séisme d'une magnitude supérieure à 7 se produise avant 2030 dans cette même région, qui englobe Istanbul.

Cette probabilité monte à 75% sur 50 ans et 95% sur 90 ans.

"Ces statistiques sont toujours d'actualité", explique le scientifique. Pour autant, "même avec la technologie d'aujourd'hui, il est impossible de prédire un tremblement de terre".

"Nous pouvons indiquer, avec une certaine marge d'erreur, où un tremblement de terre pourrait se produire et quelle pourrait être son ampleur, mais nous ne pouvons pas savoir quand il se produira", insiste-t-il.

L'Observatoire de Kandilli a développé depuis un système d'alerte précoce, qui vise à prévenir des secousses d'un tremblement de terre avant qu'elles n'arrivent, "mais Istanbul est trop proche de la ligne de faille" pour qu'un tel système soit efficace.

Sur l'un des bureaux, entre deux écrans, un téléphone noir avec deux autocollants rouges "AFAD", du nom de l'agence publique de gestion des catastrophes, permet de prévenir en cas de secousse d'ampleur.

Une alerte en amont permettrait de gagner "au maximum 7 à 8 secondes", un laps de temps insuffisant pour permettre aux habitants de se mettre en sécurité.

En comparaison, un tel système peut faire gagner plus de 45 secondes dans la région japonaise de Tohoku, située plus loin d'une faille et frappée par le séisme et le tsunami dévastateurs du 11 mars 2011.

"Là-bas, vous pouvez envoyer un message d'avertissement aux citoyens, mais nous n'avons pas cette possibilité ici", déplore-t-il.


La méthode Trump: un tournant dans les relations transatlantiques?

L’affront subi par Zelensky, non seulement de la part de Trump, mais aussi du vice-président américain JD Vance et de certains membres de la presse américaine présents lors de l’entretien, visait également le Vieux Continent. (Combo AFP)
L’affront subi par Zelensky, non seulement de la part de Trump, mais aussi du vice-président américain JD Vance et de certains membres de la presse américaine présents lors de l’entretien, visait également le Vieux Continent. (Combo AFP)
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  • Depuis 75 ans, l’Europe et les États-Unis ont été des alliés stratégiques, mais ce partenariat semble aujourd’hui fragilisé
  • Face à cette nouvelle donne, les Européens se mobilisent: de Londres à Bruxelles, les discussions se multiplient pour anticiper les conséquences de la politique de Trump

La rencontre tendue entre les présidents américain Donald Trump et ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche a semé le trouble en Europe.

L’affront subi par Zelensky, non seulement de la part de Trump, mais aussi du vice-président américain JD Vance et de certains membres de la presse américaine présents lors de l’entretien, visait également le Vieux Continent.

Le président américain, fidèle à son discours, ne cache pas son mépris à l’égard de l’Europe, pour différentes raisons.

D’un point de vue idéologique, l’Europe représente l’antithèse du modèle social et économique prôné par Trump et ses partisans. «Elle incarne un modèle absolument détesté par Trump et ses soutiens», affirme le député européen centriste Bernard Guetta.

Point de friction majeur

Interrogé par Arab News en français, Guetta précise que «les pays de l’Union européenne sont un concentré de protection sociale, de redistribution par l’impôt et d’un État arbitre», soit les trois piliers que Trump «déteste le plus et qu’il s’acharne à déconstruire avec une violence spectaculaire».

Outre cette opposition, un autre point de friction majeur réside dans la dépendance européenne vis-à-vis des États-Unis en matière de défense, un héritage de l’après-guerre que Trump remet fondamentalement en question.

Depuis 75 ans, l’Europe et les États-Unis ont été des alliés stratégiques, mais ce partenariat semble aujourd’hui fragilisé. Face à cette nouvelle donne, les Européens se mobilisent: de Londres à Bruxelles, les discussions se multiplient pour anticiper les conséquences de la politique de Trump et esquisser une réponse collective.

L’Europe désormais seule face à son destin doit assumer seule sa défense et sa sécurité, tout en continuant à soutenir l’Ukraine contre la Russie. Or, si ce constat est largement partagé, la stratégie à adopter divise.

Certains pays européens plaident pour une prise d’indépendance rapide et décisive, tandis que d’autres estiment qu’il est encore possible d’inverser la tendance et de renouer avec les États-Unis.

Cependant, Trump a déjà fait savoir clairement que, selon lui, seules trois puissances comptent sur l’échiquier mondial: les États-Unis, la Chine et la Russie. L’Europe, quant à elle, n’a plus aucun poids stratégique à ses yeux.

«Il est temps que les Européens prennent conscience de cette réalité», alerte Bernard Guetta. Selon lui, «le divorce est consommé et profond». Il considère que «même si on tente de minimiser l’épisode du Bureau ovale, il n’en demeure pas moins que, depuis le début du siècle, les administrations américaines successives affirment clairement que leurs priorités ne sont plus en Europe».

Les intérêts stratégiques des États-Unis se trouvent désormais dans la région indopacifique, notamment face à la montée en puissance de la Chine, qui pourrait bientôt devenir la première puissance mondiale, et c’est cette réalité qui redéfinit les priorités américaines et relègue l’Europe au second plan.

Un tournant historique pour l'Europe 

Ceci marque un tournant historique pour l’Europe, qui doit impérativement se renforcer et se réorganiser. «Ce changement n’est pas encore acté», nuance Bernard Guetta, qui souligne que Trump est «largement isolé» sur la scène internationale, et «à l’exception de Moscou, aucune capitale ne l’a applaudi après sa rencontre désastreuse avec Zelensky», précise-t-il.

Un autre élément à ne pas négliger est l’image qui se dessine actuellement: une Europe soudée, avec à ses côtés le Royaume-Uni et le Canada, qui, selon certaines déclarations de Trump, pourraient être annexés aux États-Unis, ainsi que la Turquie.

Pour Guetta, cette image renforce la cohésion des alliés atlantiques… mais sans les États-Unis, Un paradoxe qui pourrait à terme se retourner contre Washington si l’Europe parvient à prendre les mesures concrètes pour assurer son autonomie stratégique.

Pour l’instant, tout reste au stade des déclarations. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé que «l’Europe doit urgemment se réarmer» et de nombreux dirigeants européens ont réitéré leur soutien indéfectible à l’Ukraine. Mais la question centrale demeure: qui paiera le prix de cette indépendance?

Ce coût, qui est parmi l’une des raisons qui freinent depuis des années l’émergence d’une défense européenne intégrée, pourrait bien être le principal obstacle à l’évolution du continent vers une autonomie stratégique, pourtant, face à la politique de Trump, l’heure n’est plus aux hésitations.

 


Un numéro du Journal of Architectural Education sur la Palestine annulé

Journal of Architectural Education. (Photo fournie)
Journal of Architectural Education. (Photo fournie)
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  • Le numéro d'automne 2025 prévoyait de mettre l'accent sur «la campagne génocidaire israélienne en cours contre les Palestiniens de Gaza» 
  • Les rédacteurs du numéro – dont l'universitaire palestinienne Nora Akawi, professeure adjointe à la Cooper Union de New York – ont critiqué l'annulation et le licenciement du rédacteur en chef

LONDRES: L'Association of Collegiate Schools of Architecture a abandonné le projet d'édition d'automne 2025 de son Journal of Architectural Education, qui aurait porté sur la Palestine, et a licencié le rédacteur en chef par intérim de la publication.

Cette décision fait suite à un vote du 21 février du conseil d'administration de l'association, qui a invoqué des «risques substantiels» au niveau personnel et éditorial, a rapporté The Architect's Newspaper au cours du week-end.

«Cette décision fait suite à une longue série de discussions difficiles au sein de l'organisation sur les risques potentiels liés à la publication de ce numéro», a déclaré le conseil d'administration.

«Le conseil d'administration de l'ACSA a décidé que les risques liés à la publication de ce numéro avaient considérablement augmenté en raison des nouvelles mesures prises par l'administration fédérale américaine, ainsi que d'autres mesures prises au niveau des États.»

«Ces risques importants comprennent des menaces personnelles à l'encontre des rédacteurs, des auteurs et des réviseurs de la revue, ainsi qu'à l'encontre des bénévoles et du personnel de l'ACSA. Ils comprennent également des risques juridiques et financiers pour l'ensemble de l'organisation.»

Le même jour, l'association a licencié le rédacteur en chef intérimaire de la revue, McLain Clutter, qui est également professeur associé au Taubman College of Architecture and Urban Planning de l'université du Michigan.

M. Clutter, dont le poste au sein de la revue était censé durer jusqu'en 2026, a déclaré au journal The Architect's Newspaper qu'il avait été licencié parce qu'il refusait de soutenir la décision d'annuler le numéro, et a accusé l'association d'être «du mauvais côté de l'histoire».

Il a ajouté: «Je suis profondément déçu par les actions du conseil d'administration de l'ACSA. Cette décision représente une violation flagrante des principes de liberté académique, d'intégrité intellectuelle et d'érudition éthique que l'organisation prétend défendre.»

Fondée en 1912, l'ACSA est une organisation internationale qui représente les programmes universitaires d'architecture et les enseignants, principalement aux États-Unis et au Canada. Elle publie le Journal of Architectural Education and Technology: Architecture + Design.

Le numéro d'automne 2025 prévoyait de mettre l'accent sur «la campagne génocidaire israélienne en cours contre les Palestiniens de Gaza» et «les réflexions urgentes sur les implications de ce moment historique pour la conception, la recherche et l'enseignement de l'architecture», selon l'appel à contributions lancé à l'automne dernier.

Les rédacteurs du numéro – dont l'universitaire palestinienne Nora Akawi, professeure adjointe à la Cooper Union de New York – ont critiqué l'annulation et le licenciement de M. Clutter, estimant qu'ils s'inscrivaient dans une tendance plus large de censure aux États-Unis et en Europe des sujets liés à la Palestine.

Ils se sont dits «consternés par la décision» mais «pas surpris», étant donné que l'ACSA avait cherché à bloquer les plans pour le numéro avant même que l'appel à contributions ne soit lancé en septembre 2024. Ils ont accusé l'organisation d'utiliser les «nouvelles actions de l'administration présidentielle américaine» comme prétexte pour ses dernières actions.

L'ACSA a déclaré que le numéro d'automne 2025 de la publication porterait sur un thème différent et qu'elle «évaluait ses options pour la revue dans un cadre plus large».

Le numéro du printemps 2025, intitulé «Architecture Beyond Extraction», qui explore la relation entre l'architecture, l'extractivisme et l'utilisation des ressources, sera publié comme prévu dans les semaines à venir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Aide américaine suspendue: Trump fait le jeu de Poutine, s'inquiètent des Ukrainiens

Le président américain a ordonné lundi une "pause" dans l'aide militaire des États-Unis à l'Ukraine, après avoir reproché au dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky de s'être montré irrespectueux et de manquer de gratitude envers le gouvernement américain pour ses efforts visant à mettre fin à cette guerre. (AFP)
Le président américain a ordonné lundi une "pause" dans l'aide militaire des États-Unis à l'Ukraine, après avoir reproché au dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky de s'être montré irrespectueux et de manquer de gratitude envers le gouvernement américain pour ses efforts visant à mettre fin à cette guerre. (AFP)
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  • "La Russie a échoué à capturer Kiev, mais elle a rapidement pris Washington", a commenté sur Facebook Bojena Antoniak, rédactrice dans une maison d'édition ukrainienne
  • "Il semble que Donald Trump cherche des moyens pour se lier d'amitié avec le dictateur sanguinaire russe (Vladimir Poutine, ndlr) plutôt que de mettre fin à la guerre", a réagi dans la même veine sur Facebook, Yarema Doukh, un conseiller en communication

KIEV: Indignés et effarés, des Ukrainiens accusaient mardi matin Donald Trump de faire le jeu de la Russie et Vladimir Poutine après l'annonce par Washington de la suspension de son aide militaire à Kiev, qui se bat depuis trois ans contre l'invasion russe.

"La Russie a échoué à capturer Kiev, mais elle a rapidement pris Washington", a commenté sur Facebook Bojena Antoniak, rédactrice dans une maison d'édition ukrainienne.

"Il semble que Donald Trump cherche des moyens pour se lier d'amitié avec le dictateur sanguinaire russe (Vladimir Poutine, ndlr) plutôt que de mettre fin à la guerre", a réagi dans la même veine sur Facebook, Yarema Doukh, un conseiller en communication.

Le président américain a ordonné lundi une "pause" dans l'aide militaire des États-Unis à l'Ukraine, après avoir reproché au dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky de s'être montré irrespectueux et de manquer de gratitude envers le gouvernement américain pour ses efforts visant à mettre fin à cette guerre.

A cause du décalage horaire, la nouvelle est tombée en pleine nuit à Kiev, créant une onde de choc dans la matinée.

"Avant, nous avions peur la nuit à cause des missiles et des avions, et maintenant nous avons aussi peur des nouvelles en provenance des États-Unis", a déploré la journaliste Kristina Berdynskykh, également sur Facebook.

"Il n'y a toujours pas de pression, pas de conditions et pas d'humiliation envers la Russie", a-t-elle regretté.

"Tous ceux qui réclament de nous la paix ignorent que le prix de notre paix sera plus élevé que le prix de notre guerre", a lancé sur le même réseau social Pavlo Kazarine, un journaliste très connu qui a rejoint l'armée après le début de l'invasion russe à grande échelle en février 2022.

Certains s'interrogeaient si l'Ukraine devrait malgré tout signer un accord permettant aux Etats-Unis d'exploiter ses ressources naturelles dans l'espoir d'obtenir le renouvellement de leur aide financière et militaire.

"Celui qui choisit la honte obtiendra à la fois la honte et la défaite", a tranché Olga Doukhnitch, une chercheuse, qui y est opposée.

"OK, quelles sont nos capacités (...) sans missiles de défense aérienne et sans renseignements (américains, ndlr) ? Et est-il possible de gagner un temps crucial pour nous avec cette signature ?" s'interroge pour sa part Serguiï Takhmazov, un militaire posté sur le front Est, où l'armée russe progresse lentement, mais sûrement.