Samir Geagea: Le Hezbollah veut élire un président sur les dépouilles d’un peuple libanais affamé

Le chef des FL estime  que «le problème dont souffre actuellement le Liban n'est ni un problème chrétien ni un problème sectaire, mais plutôt une très grande crise nationale qui touche tous les Libanais». (AFP)
Le chef des FL estime que «le problème dont souffre actuellement le Liban n'est ni un problème chrétien ni un problème sectaire, mais plutôt une très grande crise nationale qui touche tous les Libanais». (AFP)
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Publié le Mercredi 22 février 2023

Samir Geagea: Le Hezbollah veut élire un président sur les dépouilles d’un peuple libanais affamé

  • Les relations entre les FL et les dirigeants saoudiens sont fondées sur une vision commune pour le Liban
  • «Un candidat qui a la bénédiction du Hezbollah est a priori mauvais pour le Liban», estime le chef des Forces libanaises

BEYROUTH: Samir Geagea ne laisse personne indifférent. Ses partisans l’adulent, ses adversaires l’abhorrent. De la prison du ministère de la Défense, à Yarzé, à la forteresse de Meerab, le parcours atypique de ce chef militaire durant la guerre civile libanaise est un phénomène en soi. Il s’est converti en un féroce opposant du Hezbollah. Celui que l’on qualifiait de «moine-soldat» est aujourd’hui un leader chrétien incontournable. Le chef des Forces libanaises (FL) est affectueusement appelé «Hakim».

Toutefois, son passé reste lié à des épisodes sanglants que ses ennemis aiment sournoisement ressortir des tiroirs à chaque occasion dans l’espoir de l’affaiblir aux yeux de l’opinion publique. Celui qui a passé plus de onze ans en détention parce qu’il refusait de trahir ses convictions reste aujourd’hui mû par la même force intérieure et la même foi inébranlable pour défendre sa communauté et son pays des périls existentiels qui le menacent. C’est dans ce contexte délétère que Samir Geagea s’est confié à Arab News en français.

«Le problème dont souffre actuellement le Liban n'est ni un problème chrétien ni un problème sectaire, mais plutôt une très grande crise nationale qui touche tous les Libanais».

L’unité chrétienne

Alors que l’élection d’un président de la république est complètement enrayée depuis le mois d’octobre dernier, certains imputent ce blocage au manque d’unité chez les chrétiens, communauté de laquelle doit être issu le chef de l’État. Pour Samir Geagea, «ce sujet est mal compris et, surtout, il est utilisé de mauvaise foi. Le camp de la Moumanaa [le Hezbollah et ses alliés, NDLR] s'en sert pour dire que les chrétiens sont divisés sur la présidentielle. Toutefois, les tergiversations sont le fait de l'autre partie, qui rend impossible les séances parlementaires ouvertes en refusant d’élire un candidat selon les règles démocratiques».

Le chef des FL estime néanmoins que «le problème dont souffre actuellement le Liban n'est ni un problème chrétien ni un problème sectaire, mais plutôt une très grande crise nationale qui touche tous les Libanais». Il estime par ailleurs que «la communauté chrétienne est unifiée culturellement au sein de la patrie. Sur le plan politique, cependant, la situation est complètement différente étant donné que la diversité des partis est une chose positive».

«Cependant, l'unité sur le plan politique n'est pas possible avec la présence de deux partis, les Forces libanaises et le Courant patriotique libre [le CPL de Michel Aoun], qui ne s'entendent pas sur les questions les plus simples, qu'elles concernent leur projet politique, leur stratégie ou leur pratique politique. En revanche, les FL sont d’accord sur de nombreux sujets avec d'autres partis, comme les Phalanges libanaises [également appelées «Kataeb»] et le Parti national libéral.»

«C’est l’action qui va déterminer si les chrétiens sauront préserver leur statut régional ou non. Et c’est ce que les FL font dans la pratique en engageant des députés et des ministres honnêtes et efficaces et en prouvant ainsi que les politiciens libanais peuvent être intègres».

Ces chrétiens que le pape Jean-Paul II a appelés à œuvrer au sein d’un «Liban-message» et que Bachir Gemayel, fondateur des FL et ancien président, assassiné par les Syriens en 1982, a considérés dans un fameux discours comme «les saints et les diables de l’Orient» sont désormais décimés par la pauvreté et l’émigration depuis 2019 et le début de la crise économique qui sévit au Liban. Gardent-ils encore leur place dans la région? Pour Samir Geagea, «les chrétiens ont toujours les mêmes capacités que celles qui sont mentionnées par Jean-Paul II et Bachir Gemayel, au moins en termes de potentiel. La pratique peut être différente». Il rappelle ainsi que, en 2016, «les chrétiens se sont unis pour élire Michel Aoun président de la république. Quel a été le résultat? Un désastre! Si les chrétiens savent agir adroitement, ils peuvent conserver leur rôle et leur place dans cet Orient; sinon, si on agit comme cela a été le cas entre 2016 et 2022, on connaît le résultat». Selon lui, «c’est donc l’action qui va déterminer si les chrétiens sauront préserver leur statut régional ou non. Et c’est ce que les FL font dans la pratique en engageant des députés et des ministres honnêtes et efficaces et en prouvant ainsi que les politiciens libanais peuvent être intègres».

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Lors de son entretien avec Antoine Ajoury, le chef des FL a sapé  les accusations du Hezbollah qui visent les pays arabes: «[Ces derniers] ont toujours soutenu le Liban. Mais comment peuvent-ils l’aider actuellement, alors que l’État est gangrené par une classe politique corrompue dont certains membres attaquent vertement les monarchies du Golfe? ». (Photo fournie).

Les mensonges du Hezbollah

Le chef des FL revient par ailleurs sur les derniers propos du secrétaire général du Hezbollah, qui justifiait la semaine dernière la crise actuelle par le blocus occidental et arabe ainsi que par les sanctions américaines d’être derrière cette crise.

«Je n’ai jamais vu de responsables politiques qui trichent et manipulent leur opinion publique comme le font les dirigeants du Hezbollah»

«Je n’ai jamais vu de responsables politiques qui trichent et manipulent leur opinion publique comme le font les dirigeants du Hezbollah. Il suffit de rappeler que ce sont les Américains qui ont activement aidé le Liban à négocier avec Israël pour délimiter ses frontières maritimes sud afin qu’il puisse bénéficier pleinement de ses ressources en hydrocarbures. En revanche, les sanctions américaines visent certains responsables du Hezbollah qui financent le parti chiite et lui permettent ainsi de gangrener l’État libanais.»

Samir Geagea ajoute: «La crise n’est-elle pas le fruit de la politique de blocage instiguée par le Hezbollah depuis dix ans qui a paralysé pendant des mois et des années l’exécutif pour imposer Gebran Bassil au ministère de l’Énergie et finir avec plus de 40 milliards de dollars [1 dollar = 0,94 euro] de dettes dans ce secteur et zéro heure d’électricité. » Selon lui, «il y a une malhonnêteté claire qui vise à se déresponsabiliser de leur politique et de celle de leurs alliés depuis près de dix ans».

«On ne peut pas affirmer que la Syrie est en train de reprendre sa place prépondérante d’antan au Liban alors que le régime peine à s’imposer dans son propre pays.»

Le chef des FL sape en outre les accusations du Hezbollah qui visent les pays arabes: «[Ces derniers] ont toujours soutenu le Liban. Mais comment peuvent-ils l’aider actuellement, alors que l’État est gangrené par une classe politique corrompue dont certains membres attaquent vertement les monarchies du Golfe? Est-il normal d’aider ceux qui œuvrent ouvertement contre eux?». Selon lui, la rhétorique du Hezbollah vise uniquement ses partisans pour justifier ses échecs en accusant les autres. 

Les liens avec l’Arabie saoudite

Pour Arab News en français, Samir Geagea revient sur les liens entre les FL avec l’Arabie saoudite. «Cette relation est née du temps de Bachir Gemayel, quand Riyad avait béni son élection. Après 2005, le mouvement du 14-Mars qui comprenait les FL a vu le jour. Il avait des liens privilégiés avec l’Arabie saoudite et les pays du Golfe, ce qui a permis au FL de tisser des relations avec les dirigeants saoudiens fondées sur une convergence d’intérêts et une vision commune pour le Liban. Sans oublier les liens affectifs historiques entre les deux peuples.»

Quant à l’influence de la Syrie au Liban, Samir Geagea déclare, railleur, que «les autorités syriennes n’ont pas d’influence en Syrie même, divisée en zones sous contrôle iranien, russe, turc et américain». «On ne peut pas affirmer que la Syrie est en train de reprendre sa place prépondérante d’antan au Liban alors que le régime peine à s’imposer dans son propre pays», poursuit-il. 

Toutefois, «l’Iran, à travers le Hezbollah et ses alliés, a malheureusement une influence majeure sur la politique au Liban». Dans ce contexte, les FL sont aujourd’hui le fer de lance de l’opposition contre le Hezbollah. «C’est une opposition strictement politique, parce ce que nous considérons que le projet du Hezbollah est catastrophique pour le Liban, comme le montre la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. Le parti est aujourd’hui un État dans l’État libanais qui désagrège ce dernier de l’intérieur», précise Samir Geagea.

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Le chef des FL insiste par ailleurs sur la tromperie et le mensonge du secrétaire général du Hezbollah lors de sa dernière intervention, au cours de laquelle il a menacé les États-Unis. (Fournie)

Le Hezbollah veut imposer son candidat

En outre, Samir Geagea critique les propos «mensongers» de certains dirigeants du parti chiite, qui accusent les FL de renoncer au dialogue: «Pour le Hezbollah, le dialogue implique l’imposition de leur point de vue. Il y a eu un grand nombre de négociations par le passé, et aucun résultat n’a été signalé.»
«Le Hezbollah ne veut pas un vrai dialogue, il est en train de tergiverser», insiste Samir Geagea, qui rappelle que le dirigeant druze Walid Joumblatt s’est joint à deux reprises aux membres du groupe  sans parvenir à la moindre solution. Il estime en outre «qu’un candidat qui a la bénédiction du Hezbollah est a priori mauvais pour le Liban».

«La situation n’est pas facile aujourd’hui. Mais il faut toujours être optimiste.»

Concernant l’élection présidentielle, il y a un dialogue continu entre les parties, affirme-t-il. Mais, selon lui, «le Hezbollah veut un dialogue pour imposer son candidat, Sleiman Frangié. C’est de la poudre aux yeux».

Selon lui, «le plan du Hezbollah consiste à élire un président sur les dépouilles d’un peuple libanais affamé, comme ce fut le cas entre 2014 et 2016. La stratégie du groupe est de pousser le peuple libanais au bout du rouleau pour qu’il accepte le candidat désigné du parti chiite». Mais il martèle: «Cette fois, on ne va pas le leur permettre.»

Le chef des FL insiste par ailleurs sur la tromperie et le mensonge du secrétaire général du Hezbollah lors de sa dernière intervention, au cours de laquelle il a menacé les États-Unis. Selon M. Geagea, «Hassan Nasrallah est la voix de l’Iran. Il n’a aucune portée nationale. Au contraire, il fait du mal au Liban et à sa communauté en se liant à la stratégie régionale de l’Iran».

Il conclut sur ces termes: «La situation n’est pas facile aujourd’hui. Mais il faut toujours être optimiste. Plus c’est difficile, plus nous avons la volonté de poursuivre notre combat.»


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.